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C’est un projet qu’Anne Vignot et son équipe avaient décliné dans leur programme de campagne. En complément des actions menées par le Centre Régional Information Jeunesse, la Ville de Besançon veut implanter un pôle jeunesse au sein de son centre-ville. Autrement dit un lieu ressource et de projets, à dominance numérique. La culture y aura également toute sa place.

Il verra le jour dans l’annexe de la médiathèque Pierre Bayle.  L’élu écologiste bisontin Nathan Sourisseau travaille depuis de nombreux mois sur ce nouvel espace. Il consulte les jeunes et tous ceux qui sont à leur contact. Le coût de cette initiative s’élève à 400.000 euros. Son ouverture est prévue pour la fin de l’année 2024.

L'interview de la rédaction / Anne Vignot, Maire de Besançon

Après la manifestation anti-bassine et ses débordements survenus  dans les Deux Sèvres et le blocage de l’A6 par des militants écologistes,  nous avons voulu savoir s’il fallait obligatoirement passer par ces actions pour affirmer ses idées et ses combats. La rédaction a rencontré l’élu écologiste bisontin Nathan Sourisseau, également membre du bureau exécutif des jeunes écologistes français.

Est-on obligé d’en passer par là pour affirmer ses idées. N’est-ce pas contreproductif  et à l’inverse des messages que l’on veut faire passer ?

De mon point de vue, au-delà de la violence, c’est aussi la question de la désobéissance civile que l’on interroge. C’est un moyen pour moi de se faire entendre. C’est le principe même des manifestations. Si ces éléments,  que vous appelez violence, n’avaient pas été initiés, vous ne m’auriez peut être pas donné la parole aujourd’hui et je n’aurais pas pu m’exprimer sur l’urgence que nous constatons en matière de réchauffement climatique. Je crois en une complémentarité des actions. Je suis élu à la ville de Besançon et nous avons des militants sur le terrain. Tout cela se conjugue.

Qu’en pensez-vous de la prise à partie de Yannick Jadot dans les Deux-Sèvres le week-end dernier ?

Il y a forcément des limites. Yannick Jadot reste un militant actif de la cause climatique. Il a agi au sein de Greenpeace il y a quelques années. Ce son des éléments que je ne soutiens pas. Pour autant, le fait de pouvoir organiser des manifestations pour revendiquer un certain nombre de choses me paraît tout à fait important.

Ne craignez-vous pas que l’on ne retienne que la violence et pas le message ?

Il y a encore quelques semaines, les écologistes étaient considérés comme des bisounours, des islamogauchistes. Cette fois-ci, nous serions violents. Je remarque que nos opposants cherchent à nous discréditer davantage sur la forme.

Comment tout ceci s’organise. La forme que va prendre une action est prise collectivement ?

A Besançon, je suis fortement engagé au niveau des jeunes écologistes. Ca nous arrive de nous réunir pour réfléchir à des actions que l’on pourrait mener, effectivement un peu plus choc. Par exemple, nous avons choisi, au cours d’une nuit, d’éteindre les lumières des vitrines des magasins pour sensibiliser sur cette question. Puisque la loi entre 1h et 6h du matin oblige les magasins à éteindre et  ils ne le font pas nécessairement. Effectivement, la plupart du temps, ce ne sont pas des éléments isolés.

Est-ce que l’on devient plus sage lorsque l’on est un élu ?

Je crois qu’il y a une part de cela. Néanmoins, nous gardons toujours au fond de nous notre ADN. Il y a pour moi une vraie dynamique complémentaire. Les élus vont effectivement porter des choses dans le cadre de la loi, faire évoluer notre société en profondeur, via l’aspect démocratique. Par contre, les militantes et les militants revendiquent des choses. Les deux démarches s’articulent à partir du moment où l’on reste dans le cadre, pour le militantisme, d’une désobéissance civile respectueuse. Typiquement, Europe Ecologie Les Verts est un parti non violent, mais qui défend la désobéissance civile.

Nous constatons qu’il y a une vraie urgence à agir. Je vous donne un exemple. Le mois d’octobre 2022, qui vient de se conclure, a été le mois le plus chaud jamais enregistré en France. Si on avait un gouvernement qui agissait davantage, nous n’aurions sans doute pas autant d’actions que celles que nous évoquons aujourd’hui. Mercredi, à l’Assemblée Nationale, nous avions, un nouveau 49-3 qui était proposé pour empêcher de mettre des moyens supplémentaires sur la rénovation des lignes de train ou sur la rénovation thermique des bâtiments. C’est un réel déni de démocratie, Tout cela est balayé d’un revers de main par le gouvernement.

Que répondez-vous à ceux qui disent que les actions qui sont menées sont politiques et à l’initiative de groupuscules d’extrême gauche et que les valeurs écologistes ne sont pas une priorité. Autrement dit, les gens sont plutôt là pour casser du Macron ?

L’idée n’est pas d’être pour ou contre Macron. Il s’agit d’être assez factuel sur ce qu’il a pu mettre en œuvre et ce qu’il produit maintenant. J’avais entendu durant la campagne présidentielle que son second mandat serait le mandat du climat ou ne serait pas. Il se trouve que pour le moment, il ne l’est pas. C’est aussi pour cela que ces actions sont initiées. Le fait d’avoir un parti écologiste en France et des écologistes de terrain, présents fortement, est extrêmement important.

L'interview de la rédaction / Nathan Sourisseau

 

Ce mercredi, le traditionnel Conseil Bisontin des Jeunes avait lieu à l'Hôtel de Ville de Besançon. Après une année perturbée par la crise sanitaire, les collégiens ont pu se retrouver en présentiel pour parler environnement, égalité, patrimoine, et maltraitance animale.

Comme chaque année, ils sont 55 à se réunir dans la salle du conseil municipal , à l'Hôtel de Ville de Besançon. Élèves de 5èmes, ces derniers ont été élus dans leurs collèges respectifs, en tout début d’année scolaire. Après avoir choisi 4 thématiques qui leur tenaient à cœur, les jeunes élus se répartissent en différentes commissions afin d’échanger et de proposer des idées pour faire avancer la ville de Besançon. Accueillis par la maire de Besançon Anne Vignot, les 55 collégiens, accompagnés de l’animateur en charge du CBJ Nicolas Oniscot, ont présenté leurs différentes idées à Kévin Bertagnoli, adjoint en charge de la démocratie participative, Valérie Haller, conseillère déléguée au droit des femmes et à la lutte contre les discriminations, ainsi qu’à Nathan Sourisseau, conseiller délégué à la coordination jeunesse.

Des thématiques dans l’air du temps

La première des thématiques exposées aux élus concerne la protection de l’environnement. Les jeunes collégiens ont décidé de s’attarder sur la protection du Doubs, en participant le 19 juin prochain à la récolte de déchets annuelle organisée par le SNB. Une exposition sera ensuite réalisée pour montrer les déchets ramassés et sensibiliser les gens à cette cause. La maltraitance animale faisait également partie des thématiques travaillées par les enfants. Ces derniers se sont attardés sur les animaux de la Citadelle, sur la lutte contre l’abandon d’animaux domestiques, ainsi que sur les problèmes liés à l’élevage intensif. Le patrimoine faisait également parti des sujets discutés. Un travail sur les fortifications Vauban est en projet. Les élus ont à ce sujet proposé aux jeunes bisontins de travailler également sur l’horlogerie, et sur le patrimoine immatériel comme les expressions franc-comtoises.

Lutte contre le sexisme

Dernier des 4 thèmes abordés, la lutte contre le sexisme a particulièrement intéressé les enfants du CBJ. À cette occasion, garçons et filles ont partagé plusieurs anecdotes les ayant marqué comme des expressions du type « Tu pleures comme une fille », ou des points de règlements intérieurs comme l’interdiction des shorts dans certains établissements.  Plusieurs projets sont prévus par ces derniers. En tête de gondole, une campagne de sensibilisation dans les écoles primaires devrait voir le jour. En faisant faire des affiches aux écoliers, les élus du CBJ pensent toucher plus efficacement la future génération en les faisant participer. La conseillère déléguée Valérie Haller a également proposé de démocratiser la discussion autour des différents genres. Un projet de Street Art devrait voir le jour à ce sujet.

Renouer le lien entre la politique et les citoyens

La présence lors de cette assemblée de Kévin Bertagnoli, adjoint à la démocratie participative, n’a rien d’un hasard. Une des priorités annoncées du mandat d’Anne Vignot était de réconcilier les concitoyens avec la politique, après des élections municipales ayant battu de tristes records d’abstention. Si le CBJ existe depuis plusieurs décennies, les élus actuels veulent davantage de travail collaboratif, afin que les idées proposées par les jeunes bisontins servent véritablement aux élus municipaux : « Il faut redonner confiance à la population, et ça se joue sur de la proximité, et de la démocratie participative. Ici par exemple, ce sont les jeunes qui choisissent les sujets. Nous ne sommes là qu’en relais pour leur apporter des réponses et des solutions concrètes ».