Choix du secteur :
Se connecter :
 

Ce mercredi, en fin d’après-midi, l’association Solmiré s’est mobilisée devant le rectorat de Besançon pour dénoncer « le refus catégorique de l’Inspection Académique de scolariser plusieurs dizaines de mineurs isolés hébergés actuellement à Besançon ». Cette action faisait suite à la rencontre qui s’est tenue en début d’après-midi avec la Rectrice de l’académie de Besançon et l’Inspecteur d’Académie.

Une minorité non reconnue

Noëlle Ledeur de l’association Solmiré explique que 80 jeunes sont concernés dans la cité comtoise. Six d’entre eux avaient été pris en charge au retour de vacances de Pâques, mais, très rapidement, leur scolarisation a été interrompue. Le désaccord porte sur la minorité de ces jeunes gens. Le conseil départemental du Doubs ne reconnaissant pas la légalité de leur situation.

L'interview de la rédaction : Noëlle Ledeur

« Une violence intentionnelle »

Le collectif dénonce « une violence institutionnelle » et rappelle que le droit n’est pas appliqué. Noëlle Ledeur précise que « le Conseil d’Etat a rendu un avis sur ce point ». La militante explique « que le fait qu’un jeune n’ait pas été reconnu mineur par un département, ne justifie pas qu’il ne soit pas scolarisé. Tant que la justice ne s’est pas prononcée, ils sont présumés mineurs ». Rappelons que tous ces jeunes ont déposé un recours devant la juge des enfants en reconnaissance de minorité.

L'interview de la rédaction : Noëlle Ledeur

Une grande inquiétude

Pour le collectif Solmiré et certains syndicats des personnels de l’Education nationale, l’inquiétude est bien réelle. Ils y voient « la précarisation de ces jeunes ». « C’est la porte ouverte à l’intervention de la préfecture lorsqu’ils seront majeurs, avec le risque qu’aucun titre de séjour ne leur soir délivré, puisqu’ils ne pourront apporter aucune preuve d’intégration dans la société française » explique Noëlle Ledeur, qui craint « la fabrication d’une nouvelle génération de sans-papiers », avec tout ce que cela implique d’un point de vue social.

Le collectif Loue Migrants appelle à la création d’un réseau d’accueil de migrants dans le Val de Loue.  Encore aujourd’hui, et à l’approche de l’hiver, beaucoup de migrants vivent et dorment dans la rue, à Besançon en particulier. Le collectif souhaite mettre en place un réseau de personnes qui accueillent à leur domicile, à tour de rôle, et pour une durée délimitée, ces personnes en difficulté. Un temps de rencontre sera organisé le 7 décembre prochain de 18h30 à 19h30 à Quingey.

« Les associations qui gèrent l'accueil de migrants, notamment les jeunes migrants isolés à Besançon, nous ont fait part d'un important nombre de jeunes qui se retrouvaient dans des situations difficiles, sur des périodes où leurs dossiers sont en cours de ré-étude. Ces jeunes se retrouvent à la rue et il y a une urgence pour les accueillir » indique Pascale Déjardin, du collectif Loue Migrants. Cette situation avait déjà été pointée du doigt le 20 novembre dernier, lors de la Journée Internationale des Droits de l’Enfant. L’association Solmiré dénonçait les dysfonctionnements du Département du Doubs en matière de Protection des Mineurs Etrangers Isolés. Un rassemblement s’était organisé au kiosque Granvelle de Besançon, rejoint par l’association Cimade ainsi qu’une vingtaine de mineurs étrangers isolés.

 

Rassembler toutes les personnes qui se sentent concernées

« Sur nos secteurs, on souhaite développer un collectif pour que les jeunes puissent être accueillis dans des familles, à tour de rôle, pour des périodes définies, et avec un soutien matériel et humain important. Il faut trouver des solutions. Mettons-nous au travail à notre échelle, pour apporter un soutien pendant cette période de ré-étude des dossiers, tout en protégeant ces jeunes de manière à leur remettre le pied à l'étrier, les aider à reprendre confiance, et puis qu'ils se lancent dans cette vie avec plus de force et de qualités » explique Pascale Déjardin, qui accueille des migrants à son domicile depuis des années. Pour se faire, un temps de rencontre sera organisé le 7 décembre prochain de 18h30 à 19h30 à Quingey. « L'objectif c'est que chacun puisse venir expliquer la façon dont il souhaite et dont il peut participer à ce projet. Cette réunion a pour but de rassembler toutes les personnes qui se sentent concernées par ce sujet, en discuter, et que chacun puisse apporter ses idées, ses questions, de manière à pouvoir progressivement réussir à mobiliser ces gens, et à fédérer un groupe d'accueil qui puisse devenir pérenne en fonction des demandes » poursuit Pascale Déjardin.

 

Pour plus d’informations, il est possible de contacter ce collectif via : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.