Choix du secteur :
Se connecter :
 

Plusieurs rassemblements pour s’opposer au projet de loi de réforme des retraites se tiendront ce jeudi. A Pontarlier, l’intersyndicale invite les salariés à se mobiliser. Le rendez-vous est fixé à 12h30 sur la place d’Arçon. En choisissant cet horaire, les syndicats espèrent que le taux de participation sera important. C’est un véritable test que passent ce jeudi les syndicats et les opposants au projet de loi gouvernemental.

Une chose est certaine, le monde syndical affiche une union totale. Il demande clairement « le report de l’âge légal de départ à la retraite et de l’augmentation du nombre de trimestres Â». « Le gouvernement est peut-être déterminé, mais nous le sommes aussi Â» explique Beatrice Schuh-Neff de la CFDT à Pontarlier. Et de conclure : « les gens sont bien descendus dans la rue pour la Coupe du Monde de football, qu’ils fassent la même chose pour se battre pour leur retraite et celle de leurs enfants. Tout le monde est concerné Â».

L'interview de la rédaction / Béatrice Schuh-Neff

 

La réforme des retraites est au cœur de l’actualité. Ce jeudi, une grande journée de mobilisation, à l’appel de tous les syndicats, est prévue partout en France. Du côté de l’exécutif, depuis plusieurs jours, les membres du gouvernement tentent de convaincre sur les plateaux de télévision et les studios de radio. Les parlementaires, eux-aussi, montent au créneau. Au Sénat, l’élue jurassienne Sylvie Vermeillet, cheffe de file union centriste, a été désignée rapporteuse sur la réforme des retraites. Rencontre.

Mme Vermeillet juge cette réforme « utile Â», mais elle souhaiterait que des améliorations et modifications soient apportées. « Je comprends qu’elle ne soit pas du goût de tout le monde. Néanmoins, si on veut sauver le système de retraite par répartition, il faut en passer par là. Il faut penser à nos enfants et petits-enfants et leur permettre d’avoir un revenu qui corresponde à leur effort de travail Â». Pour Mme Vermeillet, il est « difficile de faire autrement Â». « L’espérance de vie augmente et il faut faire un petit effort et allonger la durée du temps de travail Â» explique la sénatrice du Jura. Et de poursuivre : « Je ne suis pas une fan des 64 ans. Je suis plutôt portée sur une idée de 63 ans, avec des efforts plus conséquents sur le travail des seniors Â». Parmi les propositions que la sénatrice souhaite formuler, celle portant sur l’instauration « d’une retraite à temps partiel Â» dès l’âge de 60 ans. « Je suis assez favorable pour planifier et organiser les départs en retraite sous des formes aménagées. Ce qui permet notamment de transmettre les compétences des seniors Â» ajoute-t-elle.

Une vraie politique familiale

Sylvie Vermeillet souhaite également que le nouveau projet de loi prévoit une véritable « politique nataliste Â». « C’est fondamentale dans le rétablissement du système de retraite Â». Et de compléter :  «  Il ne faut pas pénaliser les femmes qui veulent avoir des enfants durant leur carrière professionnelle pendant leur congé maternité Â». Pour la parlementaire, cette décision doit s’accompagner d’une volonté politique soutenant la création de places en crèche ou de maisons d’assistantes maternelles, … .

L'interview de la rédaction / Sylvie Vermeillet

 

La réforme des retraites devrait susciter encore de nombreuses réactions dans l’Hexagone. Il y a les pour et les contre. La journée de contestation, prévue jeudi prochain,  devrait nous en dire plus sur les forces en présence. Certains évoquent des  Françaises et des Français résignés et pas toujours en clin à aller se battre pour s’opposer aux nouvelles directives.

A la CAPEB du Doubs, la confédération des artisans, on estime que les décisions prises sont les bonnes. « On arrive au bout de l’entonnoir. Il faudra bien financer nos retraites. Nous préférons que le temps de travail soit rallongé plutôt que d’augmenter les cotisations Â» explique Laurent Lartot, le président de l’organisme. La CAPEB du Doubs se satisfait également que la notion de pénibilité soit prise en compte. « La carrière des chefs d’entreprise et de leurs employés a souvent démarré à 16 ans. Ils se retrouvent avec des carrières longues. Nos métiers sont physiques. Il était important que la pénibilité apparaisse dans ce projet de réforme Â» conclut le responsable doubiste.

L'interview de la rédaction / Laurent Lartot

 

La reforme des retraites et l’allongement du temps de travail qui en découle ne passent pas. L’âge légal de départ à la retraite passera à 64 ans en 2030. La durée de cotisation pour obtenir une retraite à taux plein sera  de 43 ans dès 2027 et non plus 2035. Hier, les syndicats ont fait bloc et se sont empressés d’annoncer qu’ils s’opposaient aux décisions prises par l’exécutif.  Pour Julien Juif du syndicat Solidaires, les 13 milliards d’euros que le gouvernement présente comme nécessaire pour financer les retraites d’ici 2030, est « une aberration Â». Il rappelle qu’une meilleure répartition des richesses créées permettraient d’équilibrer le dispositif. Il met en parallèle les « 80 milliards d’euros,  encaissés par les actionnaires des entreprises françaises en 2022 Â». « Tout cela nous fait bien doucement rigoler Â» explique le syndicaliste.

Solidaire demande le retour à une durée de cotisation à 37 ans 1/2. Ce qui est bien éloigné du discours prononcé hier par la Première Ministre Elisabeth Borne.  Â« A un moment donné, il va bien falloir faire quelque chose. Il est inconcevable que des entreprises se gavent à coups de milliards et que des gens n’arrivent pas à terminer les fins de mois Â» explique-t-il. Et de poursuivre : « de l’argent, il y en a. Il faut simplement le répartir Â». Julien Juif rappelle que l’allongement du taux de cotisation est une totale hérésie. D’autant plus que les trajectoires de fin de carrière sont difficiles. Certains, en fonction de leur lieu d’exercice, étant remerciés, en raison de leur aptitude à poursuivre leur emploi pour des raisons médicales ou autres.

L'interview de la rédaction / Julien Juif