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Réforme de la police nationale : Une nouvelle organisation, un commandement judiciaire recentré

Publié le 12 Jan. 2024 à 11:01
Tags: reforme de la police nationale | police judiciaire | franchecomte | Besançon |
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Réforme de la police nationale : Une nouvelle organisation, un commandement judiciaire recentré

La réforme de la police nationale portée par l’Etat et Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, est entrée en vigueur le 1er janvier dernier. Si la nouvelle organisation de la police judiciaire a entraîné le mécontentement et le départ de nombreux agents en France, cette réforme devrait permettre une unicité de commandement et une mutualisation des moyens. Yves Cellier, désormais directeur interdépartemental de la police nationale (DIPN), aux commandes des services judiciaires du Doubs, de la Haute-Saône et du Territoire de Belfort, qui regroupent plus de 750 personnes, tenait un point presse ce jeudi matin pour défendre et préciser les contours de cette réforme, et les changements qui seront apportés localement.

La police nationale qui n’avait pas été réformée depuis 1966 souffrait de son morcellement et fonctionnait trop « en tuyaux d’orgues » indique Yves Cellier. « Les choses n’étaient pas assez pyramidées, maintenant elles sont claires. On a une unicité de commandement, avec trois niveaux : central, zonal et départemental. Un décloisonnement puisque l’ensemble des filières de la police nationale sont regroupés sous l’égide d’un seul directeur dans le département », poursuit le nouveau directeur interdépartemental de la police nationale, désormais à la tête de la police judiciaire, la sécurité publique et la police aux frontières. Selon lui, cette réforme permettra donc de répondre aux enjeux de criminalité de demain, d’avoir un service public de sécurité plus efficace, en apportant une meilleure réponse aux citoyens, avec une efficacité augmentée pour l’accueil des victimes et du public.

« Ce que l’on doit retenir sur cette réforme, c’est une plus grande clarté, une plus grande lisibilité. Une mutualisation des moyens techniques et humains, et de la police judiciaire. Une organisation et une coordination des fonctions judiciaires unifiées en vue d’une efficacité restaurée » Yves Cellier, directeur interdépartemental de la police nationale

Cette réforme, lancée le 1er décembre dernier, a déjà fait couler beaucoup d’encre. La nouvelle organisation de la police judiciaire a été imposée « dans un flou et un amateurisme consternants, entérinant la mort de l’investigation » s’indignait dans une tribune au Monde, Yann Bauzin, le président de l’Association nationale de police judiciaire. Suite à cette réforme, de nombreux policiers ont quitté l’investigation de la police judiciaire en France, et à Besançon. Ils seraient au nombre de quatre selon Yves Cellier, et ont vocation à être remplacés. Ces agents de la police judiciaire craignent d’être happés par le volume des procédures. Mais si cette réorganisation de la police nationale a soulevé de nombreuses inquiétudes récemment, précisément au niveau de la police judiciaire, le nouveau DIPN se veut rassurant. « Je sais qu’ils ont le sentiment de perdre leur identité, à nous de faire en sorte qu’elle soit préservée. Il n’est pas question d’abandonner les enquêtes sur le spectre haut de la criminalité », assure Yves Cellier.

 

Yves Cellier, directeur interdépartemental de la police nationale :