Il y a 50 ans, Besançon devenait une des premières villes de France a procédé à la piétonnisation de son centre-ville. Grâce à André Regani, soutenu par Jean Minjoz, le Maire de l’époque, la ville va changer de visage. Cet élu bisontin, ancien syndicaliste, altruiste et visionnaire, va, contre vents et marées, lancer la piétonnisation de la grande rue de Besançon, puis de la rue Berçot. Une démarche qui s’articulera également autour d’un triptyque, composé d’une refonte complète de la voierie et des plans de circulation et de transport.
« Soucieux du bien être commun et du bien vivre », l’ancien élu bisontin va, à l’aube de son deuxième mandat ( 1965 – 1971 et 1971 – 1977), lancé, dès 1973, les études nécessaires. L’objectif étant de porter une démarche globale afin d’harmoniser au mieux tous les déplacements au sein de la cité. Cette réflexion donnera naissance à un plan de transports urbains, que l’on dit des plus ambitieux de France, et une nouvelle vision concernant la circulation, avec la mise en place de 2X2 voies et de rocades, permettant d’équilibrer les déplacements.
L'interview de la rédaction / Gérard Magnin
« Il est allé jusqu’au bout de son idée »
C’est bien connu, il est impossible de faire l’unanimité. Il est également convenu que le changement rencontrera toujours des oppositions. En 1974 aussi, André Regani a dû convaincre, expliquer et faire face à ses détracteurs. « Il est allé au bout de son idée. Il a beaucoup travaillé. Je ne voyais pas beaucoup mon père à cette époque. Ça lui a coûté beaucoup d’insomnie. Mon père était un homme de combat. Ce fut un de ses combats » explique Agnès, sa fille.
L'interview de la rédaction / Agnès Regani
« Un projet cohérent »
Ulysse Verrier a, dans le cadre d’un stage qu’il a mené au cabinet de la maire Anne Vignot, travaillé sur cette date anniversaire, l’exposition qui est en cours au centre-ville, et la conférence qui se déroulera le 24 septembre prochain au Kursaal. Elle sera animée par le Bisontin Gérard Magnin, qui s’est intéressé à ce sujet, et Jean-Claude Roy, ancien élu bisontin, qui a notamment eu la charge des transports à Besançon et au Grand Besançon. L’étudiant, dans le cadre de sa formation dans les domaines des sciences humaines et sociales, s’est penché sur la démarche intellectuelle, qui a donné naissance à ce projet de développement local. Il y voit « une cohérence totale », impliquant un ensemble de responsabilités ( voierie, transports urbains et circulation) , obligeant à mieux cerner les problématiques, les engagements et leurs conséquences. « J’ai l’impression d’avoir travaillé sur un jalon marquant de l’histoire de l’urbanisme de Besançon. C’est à partir de ce moment-là que la Boucle devient une exception dans la ville. Une exception de centre historique, touristique et commercial. Les balades en ville, les terrasses de café deviennent une réalité » conclut le jeune homme.
L'interview de la rédaction / Ulysse Verrier