La France Insoumise (LFI) a officialisé lundi soir sa décision de présenter une candidature autonome aux élections municipales de mars prochain à Besançon. Une rupture assumée avec la majorité sortante d’Anne Vignot, qui signe l’échec des négociations pour une union d’une partie de la gauche dès le premier tour.
Une union avortée : le constat d’un dialogue impossible
Depuis octobre 2024, les Insoumis locaux avaient engagé des discussions avec les écologistes et les soutiens de la maire sortante, dans l’espoir de bâtir une liste commune. Mais selon l’Insoumis Alexis Poyard, porte-parole du mouvement à Besançon, « il incombait à Anne Vignot de réunir les conditions pour qu’une telle union soit possible. Cela n’a pas été le cas. » Le reproche principal : un manque de clarté stratégique. « Elle est plus dans la réaction que dans l’action », déplore-t-il, pointant l’absence de cap politique et de concertation.
L'interview de la rédaction : Alexis Poyard, porte-parole du mouvement à Besançon
La gauche en ordre dispersé
La décision de LFI intervient dans un contexte de fragmentation de la gauche locale. Plusieurs candidatures sont pressenties : celle d’Anne Vignot pour les écologistes, sans doute Sévérine Véziès pour les Insoumis et Jean Sébastien Leuba pour les socialistes. Quid des communistes et du dissident socialistes Nicolas Bodin. Une multiplication des listes qui pourrait affaiblir le camp progressiste dans une ville historiquement ancrée à gauche. Interrogé sur le risque de voir la droite ou le Rassemblement national profiter de cette division, M. Poyard se montre serein : « Ils n’ont pas de militants de terrain, pas de programme sérieux. Leur projet économique est une copie du libéralisme classique, en pire ».
L'interview de la rédaction : Alexis Poyard, porte-parole du mouvement à Besançon
L'interview de la rédaction : Alexis Poyard, porte-parole du mouvement à Besançon
Une campagne offensive
LFI se lance donc dans la campagne « pour la gagner », insiste M. Poyard. Le programme s’inspirera du « Nouveau Front Populaire » et misera sur une mobilisation de terrain. « La bataille qu’on est sûr de perdre ne se mène pas », résume-t-il, fidèle à la rhétorique insoumise. La candidature est actée, la stratégie est claire : LFI veut incarner une gauche offensive, distincte, et capable de fédérer autour d’un projet lisible. Reste à savoir si les électeurs suivront, dans un paysage politique local plus éclaté que jamais.