Le sujet est récemment revenu sur la table lors d’un conseil municipal d’avril. Les élus de l’opposition ont déploré un manque d’ambition en rappelant leurs propositions, pour un « vrai » projet touristique. Un débat houleux s’en est suivi. « La ville n’a jamais su profiter du potentiel de la Citadelle », fusait du côté de l’opposition. L’élu du Modem, Laurent Croizier, l’a martelé : il souhaite le retour de l’éclairage nocturne de cet « emblème » qu’est ce site Vauban, inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco. « La Citadelle doit veiller sur Besançon, y compris la nuit. Éteindre la Citadelle, c’est d’une certaine façon éteindre la ville ». Propos qui ont fait réagir François Bousso, conseiller municipal en charge de la Citadelle. « L’éclairage n’est pas une politique en soi. Il vient accompagner une politique culturelle, patrimoniale, historique. C’est un outil au service du site. On ne m’a pas demandé d’éclairer la Citadelle lors de mon mandat. On m’a demandé de la faire vivre. Alors oui l’éclairage en fait partie, du moment qu’on place le curseur au bon endroit. Et à côté de ça on travaille bien d’autres choses pour que la Citadelle vive ».
La ville de Besançon explique qu’un travail est en cours afin de concilier plusieurs exigences, notamment sur la préservation de la biodiversité. Car il n’y a pas que les animaux du zoo à la Citadelle. Le site héberge toute une faune sauvage locale de l’autre côté des remparts. Quatre hiboux grands-ducs sont nés en mars dernier, une espèce rare et protégée. Mais on retrouve aussi de très nombreuses espèces d’oiseaux, comme des faucons pèlerins, mais aussi des insectes et des chiroptères (chauve-souris). François Bousso explique que la Citadelle est située sur un corridor écologique très important, que des passerelles sont à préserver. Le conseiller municipal explique le principe de « trame noire », qui représente l'ensemble des corridors écologiques caractérisés par une certaine obscurité et empruntés par les espèces nocturnes. Des corridors qui peuvent être très impactés par la pollution lumineuse et les activités humaines, celles-ci pouvant nuire aux espèces qui s’y trouvent.
François Bousso souligne qu’il est important de concilier trois aspects sur l’éclairage de la Citadelle. Premièrement, l’attrait touristique du site, qui passe de très nombreux projets, notamment culturels. Des rapports présentés par Aline Chassagne, adjointe en charge de la culture, ont mis en lumière les projets du plan d’attractivité et de rayonnement de la Citadelle, gérée et valorisée par la municipalité. Cinq jardins thématiques y seront créés entre 2022 et 2024. Chacun constituera un support des messages véhiculés par le Muséum, le musée Comtois, le musée de la Résistance et de la Déportation, le parc zoologique et le monument lui-même. Il s’agit aussi du développement de nombreuses autres activités culturelles au sein du site Vauban. Puis, il y a comme souligné plus haut, la question de biodiversité dans les remparts de la Citadelle, ainsi que la sécurité du site. « On part beaucoup de l’éclairage extérieur, mais il ne faut pas oublier l’éclairage intérieur du site » indique François Bousso. « C’est très important, notamment au niveau de la sécurité, de veiller à cet aspect » poursuit l’élu. « Et nous devons consigner ces trois aspects, il n’est pas question d’en privilégier un seul, au détriment des autres. Il faut faire les 3 simultanément ».
François Bousso, conseiller municipal en charge de la Citadelle :