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Après 14 semaines de compétition dans l’aventure de la Meilleure Boulangerie de France, place à la finale nationale cette semaine. La belle histoire se poursuit pour le boulanger du Haut-Doubs Alexandre Michelin et son salarié Nicolas Philippe. Ce lundi, sa « randonnée comtoise Â» a séduit Bruno Cormerais et Norbert Tarayre, jury de l’émission de M6. Alexandre tentera de se qualifier une nouvelle fois ce mercredi soir pour la demi-finale de jeudi.

 

Quatre binômes s'affronteront en réalisant une création originale à base d'agrumes. Une boulangerie sera directement qualifiée pour la suite de la compétition. Les 3 autres iront en repêchage et se départageront avec le revisite du pain d'épices. Une seule de ces 3 équipes obtiendra son pass pour la suite de l'aventure.

Nouvelle épreuve ce mercredi soir pour Alexandre Michelin et son acolyte Nicolas Philippe après le succès de leur "randonnée comtoise" ce lundi. Les deux boulangers devaient présenter une tarte sucrée originale qui représentant la région Bourgogne-Franche-Comté. Ils avaient alors eu recours à une composition à base de pâte de cacao à la farine de maïs torréfiée du Jura, de confiture de lait ainsi que des Griottines insérées dans du pain d’épice, le tout agrémenté par du fromage produit par les parents d’Alexandre.

 L'interview de la rédaction


 

 

Il y a quelques jours, peu avant de recevoir les résultats de l'obtention son CAP, Lamine Diaby recevait une OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français) sous un mois. À la boulangerie « La Gourmandise Â», située rue de la Grette, employés et clients ont tous fait bloc pour soutenir le jeune apprenti. Et c’est avec soulagement qu’ils ont eu connaissance ce mardi d’une lettre signée par le préfet du Doubs, Jean-François Colombet, leur indiquant la bonne nouvelle : l’apprenti guinéen bénéficie d’une carte de séjour temporaire d’un an. Une régularisation décidée à l’égard de ses mérites, ainsi qu’à son insertion socio-professionnelle, selon la missive.

 

Communiqué de presse de la boulangerie :

 

« Au regard des éléments spécifiques du dossier et après une nouvelle évaluation, l’autorité préfectorale a prononcé un avis favorable à la demande d’un titre de séjour en faveur de Lamine Diaby, une décision positive et volontaire de Monsieur le Préfet.

Nous remercions Monsieur le Préfet du Doubs Jean-François Colombet, ainsi que ses services pour la qualité de leur discernement.

Nous remercions également toutes les personnes qui nous ont aidés et soutenus de près ou de loin.

Merci pour votre mobilisation : plus de 20.500 signatures sur la pétition en ligne et 500 à la boulangerie.

Lamine poursuit donc son parcours professionnel au sein de la boulangerie d’Alexandre Figard. Â» 

Au début de 2021, Stéphane Ravacley a entrepris une grève de la faim pour soutenir Laye Fode Traoré, jeune migrant Guinéen, en formation dans sa boulangerie, lorsque celui-ci a fait l’objet d’une Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF), une fois ses 18 ans atteints. La démarche de Stéphane a éveillé l’intérêt des médias et lui a valu un large soutien public. Ainsi porté, il a obtenu gain de cause : Laye a été autorisé à rester en France pour terminer sa formation et se construire un avenir. 

 

Une nouvelle affaire d’expulsion

 

« Et il y en a des milliers d’autres en France Â» affirme Stéphane Ravacley. Les cas semblables sont nombreux et beaucoup de jeunes migrants en formation sont expulsés dans l'indifférence. Devant le constat de situations aussi dramatiques et répétées, un réseau de solidarité s’est constitué et prend la forme d’une association : Â« Patron.ne.s Solidaires Â». Par ce soutien solidaire, actif et médiatique de son réseau, l’association a pour objet d’accompagner et de représenter les patrons dans leurs démarches pour que les jeunes migrants dont ils sont maîtres d’apprentissage, évitent l’expulsion et puissent terminer leur formation diplômante engagée légalement sous contrat. Si le cas de Laye Fode Traoré avait fait couler beaucoup d’encre en début d’année, un autre cas similaire est d’actualité à Besançon. Il s’agit de Lamine Diaby, un jeune Guinéen né en 2002 à Conakry, et apprenti boulanger à Â« La Gourmandise Â», tenue par Alexandre Figard. C’est quelques jours avant l’obtention de son CAP, le jeudi 8 juillet, que Lamine Diaby a reçu une menace d’expulsion par recommandé. Lors de son apprentissage ayant débuté en automne 2019, le jeune homme trouve incontestablement sa voix et démontre une volonté et une certaine habilité dans ce milieu. Et deux années plus tard, son patron Alexandre Figard, champion de France de boulangerie en 2011, est convaincu de vouloir garder Lamine à ses côtés, et lui promet une embauche à l’issue de sa formation. Seulement, l’État lui reproche de ne pas pouvoir prouver son identité. L’avis de l’expert en fraude documentaire de la police aux frontières est défavorable et fait état d’irrégularité dans les actes d’état-civil. Et un courrier de la direction de la citoyenneté et de la légalité, oblige Lamine Diaby à quitter le territoire français sous un mois.

 

« A l’heure actuelle, nous sommes dans un monde d’image, mais pas de travail Â»

 

« Et de repos Â» indique Stéphane Ravacley avec un sourire ironique. « On ne trouve plus d’employé, ni d’ouvrier, ni d’apprenti. Dans toutes les entreprises qui ont des métiers durs, comme le TP, les électriciens, les maçons, boulangers, pâtissiers, tout ce que vous voulez. L’époque n’est plus au travail, et on a besoin d’une autre main d’œuvre » déplore-t-il. « Donc forcément lorsque l’on a un jeune qui veux travailler on le prend, quelle que soit sa couleur de peau, et on le forme jusqu’à 18 ans. Passé cet âge, il y a le petit rappel de l’état indiquant qu’il doit repartir Â». Des mesures qui n'évoluent pas dans le bon sens, selon le boulanger bisontin, mais plutôt en se durcissant depuis plusieurs mois. Pour cette raison, Stéphane Ravacley et ses collaborateurs ont édité une loi, notamment avec le sénateur de Saône-et-Loire Jérôme Durain, visant à empêcher l’expulsion des jeunes migrants en formation une fois atteint l’âge de 18 ans. « Nous, on veut aider les patrons qui ont quelqu’un de bien au sein de leurs entreprises, qui est intégré en France, qui ne pose de problème à personne. Parce que dites-vous bien qu’en Franche-Comté, il n’y a aucune plainte sur les MENA +. Ce que j’appelle les MENA + sont les Mineurs Etrangers Non Accompagnés de plus de 18 ans. Ils ne sont pas dangereux. Il n’y a eu aucune plainte Â» soutient le patron de la Hûche à Pain.

 

Une adhésion à 10€ par an

 

« C’est le prix d’un paquet de clope Â» lance Stéphane Ravacley en évoquant la page d’adhésion sur « Patron.ne.s Solidaires Â». 10€ par an. Des donations sont aussi possibles, et les entreprises peuvent défiscaliser. « C’est-à-dire que pour un chèque de 100€, ils ne paieront que 40€, puisque l’Etat leur remboursera 60€. Il faut nous aider Â» précise le boulanger bisontin. Lui qui il y a quelques jours, était dans l’Ariège, pour venir en aide à un patron d’une boulangerie, confronté au même problème qu’il a connu en début d’année. Drôle de coup du sort, l’apprenti guinéen se nomme aussi Fodé, et le patron Stéphane…

 

Stéphane Ravacley, patron de la Hûche à Pain : 

 

Pour toute adhésion, le lien de Patron.ne.s Solidaires

https://www.helloasso.com/associations/patron-ne-s-solidaires/adhesions/bulletin-adhesion-patron-ne-s-solidaires

 

 

Après son combat mené l’hiver dernier pour son apprenti Laye Fodé Traoré, Stéphane Ravacley veut aller encore plus loin. Le boulanger bisontin lance son association Patron.ne.s Solidaires. Son combat avait fait grand bruit en janvier dernier. Boulanger à Besançon, Stéphane Ravacley décide d’entamer une grève de la faim pour attirer l'œil sur la situation de son jeune apprenti Laye Fodé Traoré. Ce dernier, âgé de 18 ans, est menacé d’expulsion par les autorités. Le jeune guinéen est pourtant apprenti à « La Huche à Pain » depuis 1 an et demi, mais la loi le contraint à quitter la France à sa majorité. Après 11 jours de grève de la faim, un malaise, et une médiatisation sans précédent, Laye est finalement régularisé. Une victoire pour le boulanger et son jeune apprenti, qui ne résout pas pour autant le problème législatif qui aurait pu contraindre Laye à retrouver la Guinée : « On s’est rendu compte que des Laye, il y en avait des milliers partout en France. Il faut qu’on arrive à protéger ces gamins », nous confiait Stéphane Ravacley en janvier dernier. Patron.ne.s solidaires L’idée de poursuivre le combat est venue naturellement pour le boulanger. Après celui mené pour Laye, Stéphane Ravacley a reçu d’innombrables messages de soutien, évidemment, mais aussi des messages de patrons venant de la France entière, subissant une situation similaire : « On voulait grandir un peu plus ce mouvement, c’est pour ça qu’on a créé cette association, qui a été acceptée par la Région ». Stéphane Ravacley lance donc Patron.ne.s Solidaires, dont il est le président. Patricia Hyvernat, qui s’était également mobilisé pour son apprenti Yaya, dans la même situation que Laye, est-elle vice-présidente : « La mission, ça va être de partir dans toute la France pour rencontrer des patrons, des apprentis, mais aussi des familles d’accueil, car on s’est rendu compte qu’elles avaient des problèmes similaires. On essayera de les aider en les aiguillant sur comment combattre, et comment réveiller l’opinion publique ». Apprenti comédien La régularisation de Laye n’a donc pas rassasié Stéphane Ravacley, qui souhaite un changement bien plus structurel et profond. Le boulanger, inépuisable, multiplie les casquettes pour faire parler de son combat. Président d’association, mais aussi comédien. Contacté il y a plusieurs mois par Patricia Allio, metteuse en scène, Stéphane Ravacley accepte de rejoindre la troupe, pour une pièce qui parle justement de la régularisation des migrants, et où le boulanger joue son propre rôle. Un moyen différent de toucher les gens qui permet aussi à Stéphane Ravacley d’apprendre quelque chose de nouveau, lui le passionné d’apprentissage et de transmission. Habituellement dans le rôle de celui qui transmet, le boulanger va cette fois passer du côté des apprentis, toujours dans l’optique de mener le combat qui l’anime.