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"Patron.ne.s Solidaires" : Une association pour aider les patrons et les jeunes migrants

Publié le 22 Juil. 2021 à 15:07
Tags: Boulanger | expulsion | Migrants | Besançon |
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"Patron.ne.s Solidaires" : Une association pour aider les patrons et les jeunes migrants Stéphane Ravacley et son apprenti Layde Fodé Traoré Photo Facebook de Patrons Solidaires

Au début de 2021, Stéphane Ravacley a entrepris une grève de la faim pour soutenir Laye Fode Traoré, jeune migrant Guinéen, en formation dans sa boulangerie, lorsque celui-ci a fait l’objet d’une Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF), une fois ses 18 ans atteints. La démarche de Stéphane a éveillé l’intérêt des médias et lui a valu un large soutien public. Ainsi porté, il a obtenu gain de cause : Laye a été autorisé à rester en France pour terminer sa formation et se construire un avenir. 

 

Une nouvelle affaire d’expulsion

 

« Et il y en a des milliers d’autres en France Â» affirme Stéphane Ravacley. Les cas semblables sont nombreux et beaucoup de jeunes migrants en formation sont expulsés dans l'indifférence. Devant le constat de situations aussi dramatiques et répétées, un réseau de solidarité s’est constitué et prend la forme d’une association : Â« Patron.ne.s Solidaires Â». Par ce soutien solidaire, actif et médiatique de son réseau, l’association a pour objet d’accompagner et de représenter les patrons dans leurs démarches pour que les jeunes migrants dont ils sont maîtres d’apprentissage, évitent l’expulsion et puissent terminer leur formation diplômante engagée légalement sous contrat. Si le cas de Laye Fode Traoré avait fait couler beaucoup d’encre en début d’année, un autre cas similaire est d’actualité à Besançon. Il s’agit de Lamine Diaby, un jeune Guinéen né en 2002 à Conakry, et apprenti boulanger à Â« La Gourmandise Â», tenue par Alexandre Figard. C’est quelques jours avant l’obtention de son CAP, le jeudi 8 juillet, que Lamine Diaby a reçu une menace d’expulsion par recommandé. Lors de son apprentissage ayant débuté en automne 2019, le jeune homme trouve incontestablement sa voix et démontre une volonté et une certaine habilité dans ce milieu. Et deux années plus tard, son patron Alexandre Figard, champion de France de boulangerie en 2011, est convaincu de vouloir garder Lamine à ses côtés, et lui promet une embauche à l’issue de sa formation. Seulement, l’État lui reproche de ne pas pouvoir prouver son identité. L’avis de l’expert en fraude documentaire de la police aux frontières est défavorable et fait état d’irrégularité dans les actes d’état-civil. Et un courrier de la direction de la citoyenneté et de la légalité, oblige Lamine Diaby à quitter le territoire français sous un mois.

 

« A l’heure actuelle, nous sommes dans un monde d’image, mais pas de travail Â»

 

« Et de repos Â» indique Stéphane Ravacley avec un sourire ironique. « On ne trouve plus d’employé, ni d’ouvrier, ni d’apprenti. Dans toutes les entreprises qui ont des métiers durs, comme le TP, les électriciens, les maçons, boulangers, pâtissiers, tout ce que vous voulez. L’époque n’est plus au travail, et on a besoin d’une autre main d’œuvre » déplore-t-il. « Donc forcément lorsque l’on a un jeune qui veux travailler on le prend, quelle que soit sa couleur de peau, et on le forme jusqu’à 18 ans. Passé cet âge, il y a le petit rappel de l’état indiquant qu’il doit repartir Â». Des mesures qui n'évoluent pas dans le bon sens, selon le boulanger bisontin, mais plutôt en se durcissant depuis plusieurs mois. Pour cette raison, Stéphane Ravacley et ses collaborateurs ont édité une loi, notamment avec le sénateur de Saône-et-Loire Jérôme Durain, visant à empêcher l’expulsion des jeunes migrants en formation une fois atteint l’âge de 18 ans. « Nous, on veut aider les patrons qui ont quelqu’un de bien au sein de leurs entreprises, qui est intégré en France, qui ne pose de problème à personne. Parce que dites-vous bien qu’en Franche-Comté, il n’y a aucune plainte sur les MENA +. Ce que j’appelle les MENA + sont les Mineurs Etrangers Non Accompagnés de plus de 18 ans. Ils ne sont pas dangereux. Il n’y a eu aucune plainte Â» soutient le patron de la Hûche à Pain.

 

Une adhésion à 10€ par an

 

« C’est le prix d’un paquet de clope Â» lance Stéphane Ravacley en évoquant la page d’adhésion sur « Patron.ne.s Solidaires Â». 10€ par an. Des donations sont aussi possibles, et les entreprises peuvent défiscaliser. « C’est-à-dire que pour un chèque de 100€, ils ne paieront que 40€, puisque l’Etat leur remboursera 60€. Il faut nous aider Â» précise le boulanger bisontin. Lui qui il y a quelques jours, était dans l’Ariège, pour venir en aide à un patron d’une boulangerie, confronté au même problème qu’il a connu en début d’année. Drôle de coup du sort, l’apprenti guinéen se nomme aussi Fodé, et le patron Stéphane…

 

Stéphane Ravacley, patron de la Hûche à Pain : 

 

Pour toute adhésion, le lien de Patron.ne.s Solidaires

https://www.helloasso.com/associations/patron-ne-s-solidaires/adhesions/bulletin-adhesion-patron-ne-s-solidaires

 

 

Dernière modification le lundi, 26 juillet 2021 11:55