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Le parquet de Besançon a apporté des précisions ce jeudi en fin d’après-midi concernant l’affaire Océane, qui s'est donnée la mort le 4 juin 2022 à Valdahon. Elle avait dénoncé un viol ainsi qu’une agression sexuelle qu'elle avait subi quelques mois plus tôt. Le dossier sera bientôt transmis au parquet de Dijon car les faits auraient été commis à Beaune. Par ailleurs, disposant enfin des analyses toxicologiques des cheveux d'Océane, le procureur de la République de Besançon, Etienne Manteaux a précisé "que le rapport toxicologique ne fait pas apparaître de soumission chimique". L'audition du mis en cause n'a pas encore eu lieu. Elle devra être effectuée par le parquet de Dijon, désormais compétent dans cette affaire.

La gendarmerie de Besançon lance un appel à témoins dans une affaire de viols. Le mari d'une nounou de Saône est soupçonné d'avoir abusé de petites filles confiées à son épouse. Une huitième victime s’est fait connaître ce matin. Les enquêteurs cherchent à savoir s'il y en a eu d'autres.

 

De nombreuses victimes

 

Tout commence en mars 2021 dans le collège de Saône. Une jeune fille de 12 ans éclate en sanglots et s’effondre, avant de révéler des agressions sexuelles et des viols commis il y a plusieurs années, de la part du mari de sa nounou. Sa sœur, âgée de dix sans de plus, viendra plus tard témoigner à son tour, en expliquant avoir elle aussi été abusée par cet homme L'affaire rebondit cet été : la petite-fille du couple révèle à son tour des attouchements, dans le cadre familial, ce qui entraîne l'incarcération du suspect.  Trois jeunes filles sont identifiées, nées en 1999, 2003 et 2005 : toutes gardées par l'assistante maternelle pendant le temps périscolaire. La médiatisation de l'affaire entraîne aussi un nouveau témoignage : celui d'une femme aujourd'hui âgée de 56 ans, qui se dit victime de cet homme en 1973 à Besançon, quand il était voisin de ses grands-parents.

 

Un appel à témoin très important

 

"Il y a peut-être beaucoup beaucoup d'autres victimes" craint le procureur de la République de Besançon Etienne Manteaux. Selon lui, l'ancien chauffeur routier aurait pu s'en prendre à d'autres fillettes âgées de 5 à 12 ans.  "J'ai peine à croire qu'il ne se soit rien passé entre 1973 et 2020..." confie Etienne Manteaux, qui décrit ce septième témoignage comme "très important". Le suspect, un ancien chauffeur routier, âgé de 74 ans aujourd’hui, incarcéré au début du mois d’août 2021, nie tous les faits. Sa femme, une ancienne nounou très connue à Saône, est décédée en juin 2021, où elle était installée depuis 1978, après avoir exercé à Besançon, dans le quartier de Montrapon.

 

Depuis la diffusion de l'appel à témoins ce jeudi, une huitième victime présumée s'est rendue à la gendarmerie : elle aussi aurait été agressée sexuellement par cet homme, alors qu'elle était chez sa nounou.

 

Pour tout signalement, vous pouvez contacter la gendarmerie de Besançon-Tarragnoz, au 03 81 81 32 23.

 

Ce jeudi, le procureur de Besançon Étienne Manteaux organisait une conférence de presse concernant le scandale de violences sexuelles à l’ISBA ayant été mis en lumière à l’automne dernier. Sur les 17 accusations, 5 ont abouti à des enquêtes approfondies pour viol, agression sexuelle, ou harcèlement sexuel.

L’affaire remonte à l’automne dernier. Via les réseaux sociaux, plusieurs témoignages postés mettaient en cause le directeur de l’ISBA Laurent Devèze ainsi que d’autres membres de l’école d’art bisontine. 17 témoignages postés anonymement sur la page Balance Ton École d’Art, parmi lesquels 5 concernent des violences sexuelles. Les 12 autres faits, qui concernaient des insultes, des propos sexistes et/ou racistes n’ont pas pu bénéficier d’une enquête approfondie à cause des difficultés des enquêteurs à identifier les témoins. Sur les 5 faits ayant bénéficié d’une enquête approfondie, deux concernent des viols, deux concernent des agressions sexuelles, tandis que le dernier fait est identifié comme harcèlement sexuel.

Le directeur de l’ISBA directement mis en cause

Sur ces cinq faits, deux sont reprochés au désormais ex-directeur de l’ISBA Laurent Devèze. Un fait de harcèlement sexuel tout d’abord. Ce dernier aurait, en 2013, lors d’une soirée alcoolisée, mis une main aux fesses d’un étudiant de 18 ans en lui disant : « Toi, tu vas être mon petit préféré ». Entendu par les forces de l’ordre, Laurent Devèze a reconnu avoir prononcé ces paroles mais nie son geste. Les faits remontant à 2013, ces derniers sont de toute manière prescrits. Une deuxième affaire met en cause Laurent Devèze. En 2019, ce dernier aurait reçu à son domicile un ancien étudiant de l’ISBA. Après quelques verres, l’ex-directeur aurait eu une discussion avec cet homme de 26 ans sur les pratiques sado-masochistes, et aurait proposé à ce dernier une démonstration. Une nouvelle fois entendu, Laurent Devèze ne nie pas, mais assure que la discussion visait uniquement à éveiller artistiquement son ancien élève, et qu’il n’avait aucune arrière pensée derrière tout ça.

Un moniteur proche du directeur accusé à deux reprises

Parmi les trois faits restants, deux mettent en cause un « moniteur » proche du directeur, et bénéficiant de nombreux avantages au sein de l’établissement. Cet enseignant au rôle plutôt flou avait par exemple un atelier au sein de l’ISBA où le directeur le laissait créer ses œuvres, ou encore dormir. Un soir, ce dernier aurait imposé une fellation à un étudiant aux alentours de 5h du matin. Entendu par la police, l’enseignant a avoué avoir eu des relations sexuelles avec cet étudiant, mais assure qu’elles étaient consenties et régulières pendant environ deux années. Ce même « moniteur » est aussi accusé par un autre étudiant, qui affirme avoir été agressé sexuellement par ce dernier. Le moniteur aurait convié l’étudiant dans son atelier à 22h, et aurait, après avoir bu quelques verres de Martini, dégrafé la ceinture de l’étudiant avant de passer sa main sur le caleçon du jeune homme. L’auteur présumé des faits nie ce geste mais admet avoir voulu coucher avec l’étudiant en question.

Classé sans suite

La dernière affaire concerne un troisième accusé. Un autre professeur, qui aurait eu un rapport sexuel non consenti avec une étudiante en 5ème année. Cette dernière explique qu’après une soirée arrosée, elle a accepté de se rendre chez le professeur. Ce dernier aurait alors profité de l’état d’ébriété de la jeune femme pour coucher avec sans son consentement. Le professeur a confirmé avoir eu un rapport sexuel mais affirme que ce rapport était consenti. Ce dernier a d’ailleurs porté plainte contre l’étudiante pour dénonciation calomnieuse.

Le procureur de Besançon Étienne Manteaux a choisi de classer sans suite ces cinq affaires à cause des trop faibles preuves à sa disposition. Ce dernier n’est dans l’état actuel des choses pas capable de dire si les accusations sont vraies ou fausses, et ne peut donc porter ces affaires devant le tribunal. Pour autant, Étienne Manteaux a transmis les informations relatives à ces affaires à la maire de Besançon Anne Vignot. À défaut d’être poursuivis par la justice, les mis en cause pourraient se voir infliger des sanctions administratives par la Maire et sa municipalité.