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Un homme de 76 ans jugé pour des agressions sexuelles sur six fillettes de 6 à 9 ans

Publié le 07 Jui. 2023 à 18:06
Tags: tribunal correctionnel | agressions sexuelles | agressions sexuelles sur mineur | saone |
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Un homme de 76 ans jugé pour des agressions sexuelles sur six fillettes de 6 à 9 ans

Le procès d’un homme de 76 ans, s’est ouvert ce mercredi 7 juin devant le tribunal correctionnel de Besançon. Il est accusé d’avoir agressé sexuellement six fillettes de 6 à 9 ans. Les faits ont été commis entre 2004 et 2020 à Saône, sur des enfants gardés chez leur assistante maternelle, qui était la femme du prévenu. Le procès débutait ce mercredi à 15h. Le prévenu était présent tout comme quelques victimes et leurs familles. Une ambiance lourde pesait sur l’audience, mêlant les pleurs aux soupires profonds, dans une tension palpable. Le verdict sera connu dans la soirée.

C’est en 2021 que l’une des victimes s’entretient avec l'infirmière de son établissement scolaire. En pleurs, la collégienne évoque des agressions sexuelles survenues entre 2015 et 2020. Elle avait 6 ans au moment des faits, lorsque le mari de sa « nounou Â», lui aurait fait subir des attouchements sexuels. La gendarmerie avait lancé dans la foulée un appel à témoins pour retrouver d’autres potentielles victimes. 5 autres victimes présumées ont été identifiées, dont une petite fille du suspect. Les fillettes étaient âgées de 6 à 9 ans au moment des faits. L’assistante maternelle, très appréciée dans le village, est décédée en mai 2021. L’homme de 76 ans, père de trois enfants, placé sous contrôle judiciaire après une période d'incarcération de 11 mois, encourt une peine de 10 ans de prison pour agression sexuelle sur mineur et 150 000 € d'amende.

C’est dans une atmosphère très particulière que s’est ouvert ce procès tant attendu. Le prévenu de 76 ans était présent, assisté de son avocat, Me Spatafora. Quelques victimes ont aussi courageusement bravé cette épreuve, aux côtés de leurs familles, et de leurs conseils, Me Bouveresse et Party. La lecture des faits est difficile. Les parents et les fillettes s’effondrent régulièrement, et les larmes coulent. La salle est remplie, les commentaires fusent. Surtout lorsque le prévenu est interrogé, et minimise ses actes. Il ne se définit pas comme un agresseur, car il indique n’avoir eu recours à aucune violence. Pour rappel, il est accusé d’avoir touché la poitrine de ses victimes, d’avoir léché leur sexe, de s’être déshabillé devant elles et de les avoir déshabillé, d’avoir posé la main de certaines d’entre elles sur son sexe, et d’avoir eu recours à des pénétrations digitales, tout en leur indiquant de garder ce secret. Et lorsque le président d’audience lui demande pourquoi, « il n’en sait rien Â». Quand il est interrogé sur ses pulsions sexuelles, il indique n’en avoir « aucune Â». Quand la cour le questionne sur le plaisir qu’il ressentait, il affirme « n’avoir rien ressenti de particulier Â». Et quand le président lui demande s’il pense que ces fillettes âgées de 6 à 10 ans ressentaient du plaisir, le prévenu indique « peut-être un peu, j’en sais rien Â». Stupéfaction totale dans la salle. Les victimes s’effondrent sur leur siège, se prennent la tête dans les mains, sombrent dans leurs larmes. Les parents essayent tant bien que mal de prendre leurs filles dans leurs bras, mais ces derniers sont tremblants, en pleurs, sur un fil.

Pourtant, en début d’audience, le septuagénaire a, contre toute attente, reconnu les faits qui lui sont reprochés. Sauf une pénétration digitale. Mais c’est bien la seule chose qu’il admettra. Pour le reste, il ne fournit aucune explication. « Je reconnais ce que vous me reprochez, je m’excuse. Je demande pardon aux enfants que j’ai agressé, je demande aussi pardon aux parents. Je tiens vraiment à m’excuser, je veux qu’ils me comprennent, je suis désolé Â». Mais durant le reste du procès, l’ancien chauffeur-livreur ne laisse rien transparaître, et n’apporte aucune réponse. Il tente de paraître « normal Â», indique s’intéresser aux « belles femmes mûres Â». L’une des victimes est sa petite-fille, présente au premier rang, entouré de ses deux parents, les poings serrés. Par ailleurs, le septuagénaire a deux frères, eux aussi impliqué dans des affaires d’agressions sexuels sur mineur. Mais quand il est interrogé sur son enfance, sur des potentiels traumatismes ou agressions qu’il aurait pu vivre au sein de sa famille, il nie, soulignant une enfance tout à fait normale, après un passage en pensionnat.

Une seule victime se présente à la barre afin de témoigner. Après une grande respiration, elle s’élance. « Quand vous lui avez demandé s’il nous parlait, il a dit que non. Mais moi, il me demandait si j’aimais ça Â». Elle tourne ensuite vivement les talons, et retourne s’asseoir brusquement. Le père d’une jeune fille s’avance ensuite à la barre. Il peine à s’exprimer, les sanglots prenant le pas sur son témoignage. Et lorsque que le président dresse « l’état psychologique de sa fille Â», entre décrochage scolaire, prise de médicaments, tentative de suicide, antidépresseurs, dessins lugubres, isolement, « morte de l’intérieur Â», celle-ci, présente dans les rangs du tribunal, se met à convulser, frappe violemment dans les bancs en bois, entre dans une tragique frénésie. Un moment très difficile pour tout le monde.