Ce lundi 20 mars, sous haute protection policière, s’ouvrait à Besançon le procès du clan de "Picardie", la deuxième bande de Planoise impliquée dans les violences survenues ces dernières années sur fond de trafic de stupéfiants. Huit individus doivent être jugés. Pour rappel, la première bande, dite « de la Tour » a été jugée en juin dernier, conduisant notamment à des peines de 10 ans d’emprisonnement pour les leaders de cette association de malfaiteurs.
Gyrophares allumés, sirènes hurlantes, vitres teintées, trois véhicules sont arrivés ce lundi matin au tribunal de Besançon. Des équipes de sécurité pénitentiaire lourdement armées et des policiers en civil ont veillé au bon déroulement des opérations. Le quartier a été en partie bloqué et l’accès au tribunal particulièrement surveillé. Sur les neufs prévenus, six étaient présents en ce 1er jour de ce procès. Deux sont actuellement en fuite, dont le donneur d’ordre, le meneur de ce clan. Sur les six prévenus présents, cinq sont actuellement en détention provisoire. Quelques tensions ont animé le début de ce procès avec des insultes entre ces individus, rapidement rappelés à l’ordre par la présidente de la cour. Trois d’entre eux ont ensuite été appelés à la barre ce lundi pour être questionnés sur leurs rôle et leurs agissements. Les autres devraient suivre ce mardi à partir de 9h. Ce procès d’ampleur s’étendra jusqu’à jeudi et devrait connaître son épilogue en fin d’après-midi.
Un travail collectif de longue haleine a permis un impressionnant coup de filet le 10 octobre dernier. Grace à une enquête mobilisant plus de 60 enquêteurs, une équipe de malfaiteurs français qui frappait des chefs d'entreprises d'horlogeries en Suisse, a été démantelée par la Direction centrale de la police judiciaire. 14 individus ont été interpellés par la brigade de recherche et d'intervention et le RAID. De nombreuses voitures, trois armes volées, une balise et des produits stupéfiants ont été saisis. Parmi ces 14 personnes interpellées, 6 ont été présentées devant un magistrat et placées en détention provisoire. Deux ont été mis en examen pour tentative d'extorsion en bande organisée commise au Locle en Suisse, et tous ont été mis en examen du chef d'association de malfaiteurs. Deux individus interpellés à Pontarlier en janvier avaient déjà été mis en examen et placés en détention provisoire.
Pour rappel, le 3 novembre 2021, une société située dans le canton du Jura Suisse était victime d'un commando armé. Les auteurs, munis d'armes lourdes, avaient pris en otage le gérant de la société, sa femme, et leurs deux enfants mineurs. Les malfaiteurs avaient contraint le gérant de les faire pénétrer dans sa société de fabrication de montres de luxe, afin de leur ouvrir les coffres-forts. Il avait remis 70 kilos de métaux précieux et deux montres de marque Purnell destinées aux Ballons d'Or 2021, Lionel Messi et Alexis Putellas. Le lendemain, les deux véhicules utilisés pour cette opération avaient été retrouvés brûlés dans une forêt. Et puis, quelques mois plus tard, dans le canton de Neuchâtel le 6 janvier 2022, le fils d’un directeur d’entreprise horlogère était enlevé sur le parking de sa résidence par des hommes cagoulés et armés. Contrait d’ouvrir son domicile, il est pris en otage avec sa femme enceinte. Une nouvelle fois, les auteurs se font conduire dans l’horlogerie, où ils séquestrent deux employés avant de s’échapper, effrayés par une patrouille de sécurité privée. Dans leur fuite, les malfaiteurs menacent une automobiliste avec une arme à feu, avant de lui voler son véhicule et de se réfugier en France. Mais après une course-poursuite, ils sont finalement interpellés par les policiers de Pontarlier.