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Le tristement célèbre anesthésiste bisontin, Frédéric Péchier, mis en examen pour 30 cas présumés d'empoisonnement de patients dont 12 cas mortels lorsqu'il était en poste à la Clinique Saint-Vincent ainsi qu'à la Polyclinique de Franche-Comté, a pris la parole dans la presse nationale. Discret depuis le début de cette affaire et refusant de s’exprimer à de nombreuses reprises, Frédéric Péchier rompt le silence et clame une fois de plus son innocence.

Ce sont dans les colonnes de nos confrères du Parisien que l’ancien anesthésiste a choisi de s’exprimer. Soupçonné de 30 empoisonnements volontaires de patients, âgés de 4 à 89 ans entre 2008 et 2017, dont douze mortels, Frédéric Péchier avait choisi de garder le silence depuis de nombreux mois. Retranché à Poitiers chez ses parents, celui qui peut à nouveau exercer la médecine sous certaines conditions strictes, et sans lien direct avec les patients, souhaite « rétablir certaines vérités ». Dans cette interview, le cinquantenaire déplore que « sa présomption d’innocence soit piétinée en permanence, et souhaite laver son nom de tout soupçon ».

 

"Mourir innocent"

Il révèle avoir tout perdu. Sa vie professionnelle, familiale et sociale. Il se désole d’avoir dû retourner vivre dans sa chambre d’ado, dans la maison de ses parents. Une situation infantilisante. Il n’a pas vu son fils grandir, son mariage n’a pas résisté, et il n’a désormais plus aucun revenu. Une situation qui poussera à bout l’anesthésiste, qui, pris de désespoir, tentera de mettre fin à ses jours un soir d’octobre 2021. « Pour mourir innocent » expliquait sa lettre d’adieu. Rappelons-le, Frédéric Péchier est suspecté d’avoir entraîné volontairement des complications cardiaques chez des patients de ses confrères dans deux cliniques de Besançon, par vengeance mais aussi pour démontrer ses talents de réanimateur, selon l’accusation. Ce que l’anesthésiste a toujours nié. Selon ce dernier, seuls trois cas soulèvent véritablement la question d’empoisonnements potentiels. "Pour moi, il y a trois cas qui posent effectivement problème, car dans les poches d’injection, on a retrouvé des produits qui n’avaient rien à faire là. J’ignore si c’est volontaire ou non, et ce n’est pas à moi de le dire. Hormis ceux-là, il n’y a pas de preuve d’administration de produits anormaux", détaille Frédéric Péchier au Parisien.

 

Plusieurs éléments de défense

Quand l’anesthésiste est questionné sur ses arrivées, tel un sauveur, toujours au moment où surviennent les arrêts cardiaques, le cinquantenaire explique intervenir à chaque fois sur demande de ses collègues. « A chaque fois que je suis là, c’est parce qu’on m’a appelé ». Et s’il existe quelques incongruités selon Frédéric Péchier, la majorité des cas auraient une origine médicale ou seraient la conséquence « d’erreurs de confrères, voire d’un taré non identifié ». Quand est évoqué le cas de Sandra Simard, qui a déclenché l’enquête en 2017, où l’on reproche à l’anesthésiste d’avoir formulé le bon diagnostic en seulement quelques minutes, il explique simplement avoir administré du gluconate de calcium, « ce qu’il fait systématiquement en cas d’arrêt cardiaque ». Concernant les accidents cités comme « problématiques » par Frédéric Péchier, le dernier concerne l’un de ses patients, qui aurait pu lui servir d’alibi. Une version évidemment contestée par l’anesthésiste. Des témoins auraient d’ailleurs remarqué le comportement particulièrement stressé du médecin ce jour-là, qui aurait immédiatement évoqué une malveillance. « J’étais paumé, inquiet pour mon patient, je ne comprenais pas ce qu’il se passait. Entre les poches percées et le diagnostic fait immédiatement par mon collègue, oui, je me suis posé des questions » indique Frédéric Péchier au Parisien. Ce dernier évoque même les images de vidéosurveillance, où l’on identifie une femme de ménage. « Des vidéos qui n’ont pas été exploitées » regrette-t-il. Et si les enquêteurs estiment que seul un médecin avait les compétences pour agir, Frédéric Péchier affirme que « n’importe qui est capable de polluer une poche ». « Sur le potassium il y a écrit "DANGER". C’est dans les placards en accès libre, ce n’est pas comptabilisé au contraire de la morphine. Le bloc n’était pas sécurisé, tout le monde le sait. Qui nous dit que ce ne sont pas les agissements d’un taré ? En 2017, pendant mes vacances, quelqu’un a détruit pour 50.000€ de matériel. Ça n’a pas non plus été creusé. Et puis, il y a eu d’autres arrêts cardiaques après mon départ » confie l’anesthésiste.

 

En tout cas, l’ancien anesthésiste qui a toujours clamé son innocence se dit prêt à affronter « ce faisceau de présomptions », au cours d’un procès très attendu, qui ne devrait pas voir le jour avant 2025.

 

L'ancien anesthésiste Frédéric Péchier, accusé d’avoir empoisonné une trentaine de patients, était interrogé une nouvelle fois ce mercredi au tribunal de Besançon. Comme il y a deux semaines, il a préféré garder le silence. Le Dr Péchier a été mis en examen pour trois autres cas supplémentaires, portant à 29 le nombre de cas pour lesquels il est soupçonné. Sur ces trois nouveaux cas, deux sont mortels, a indiqué le procureur de la République de Besançon, Étienne Manteaux. Ses avocats ont déposé une demande de récusation de la juge instruisant le dossier.

Mis en examen pour 24 empoisonnements, l’ancien anesthésiste de la clinique Saint-Vincent, le docteur Frédéric Péchier, est soupçonné de huit nouveaux cas d'intoxication de patients, dont quatre mortels.

L'affaire avait retenti en mars 2017. Elle provoquait la stupeur à la clinique Saint-Vincent et à la Polyclinique de Franche-Comté. Frédéric Péchier, ce médecin anesthésiste de 45 ans, était mis en examen pour avoir volontairement empoisonné sept patients entre 2008 et 2017. Placé sous contrôle judiciaire, il a toujours contesté ces accusations. L'anesthésiste est soupçonné d'avoir empoisonné les poches de perfusion de patients âgés de 4 à 80 ans, afin de provoquer des arrêts cardiaques lui permettant de démontrer ses talents de réanimateur, tout en discréditant des collègues avec lesquels il était en conflit.

Etienne Manteaux, le procureur de la République de Besançon tenait une conférence de presse ce mardi après-midi. Il a annoncé que les investigations portaient sur huit nouveaux cas de patients intoxiqués, dont quatre sont morts. Sur ces huit cas, sept correspondent à des intoxications présumées avec recours à l'adrénaline. Il s’agit d’une substance qui ne faisait pas partie des molécules retenues auparavant. Un huitième cas avait déjà été évoqué au cours de l'enquête, en 2020. En ajoutant les 24 empoisonnements de l'information judiciaire ouverte en 2017, Frédéric Péchier est désormais soupçonné de 32 empoisonnements, dont 13 mortels.

Ces huit cas sont donc versés au dossier mais l'anesthésiste n'est pas encore mis en examen pour ceux-ci. La magistrate attend les contre-expertises qui devraient arriver d'ici cinq mois. Après avoir reçu ces expertises, elle réentendra le docteur Péchier et décidera si elle le met en examen pour ces huit nouveaux cas.