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La saison estivale sera différente dans le secteur de Chalain. Pour protéger le lac, touché par un phénomène d’eutrophisation, le conseil départemental du Jura a pris des décisions qui s’imposent dès cette année 2023. Pour faire simple, les matières organiques sont trop importantes et asphyxient le lac et toute la biodiversité qu’il contient. Les raisons de ce dysfonctionnement sont multiples : phénomènes naturels, agriculture, facteurs humains, â€¦. .

Alors, pour tenter d’améliorer la situation, il a été décidé de ne plus procéder à la baisse artificielle du niveau du lac pour lui assurer un avenir meilleur. Ce procédé était réalisé chaque année, entre mai et septembre, pour créer de l’activité touristique. Ce choix a indéniablement un impact sur le fonctionnement habituel des trois plages, qui avaient pour habitude d’accueillir les vacanciers. Ainsi, la plage de Marigny disparait et celle de Doucier diminue. Seul le site de Chalain conserve son espace naturel  habituel.

Suppression de l’hôtellerie de plein air

Pour permettre au site de Chalain d’absorber la fréquentation supplémentaire qu’il va devoir gérer, il a été décidé de fermer l’hôtellerie de plein air et les 700 emplacements qu’il disposait. Seules les 33 fermettes, ouvertes à la location depuis le week-end dernier, restent accessibles. Dans ce contexte de transition, Florent d’Houtaud, le directeur de la régie, chargée de gérer le site jurassien, annonce la mise en place d’activités et la présence de commerces pour animer les lieux. Un snack, un glacier, un bar, une location de pédalos, du paddle, du kayak et des trottinettes électriques toute terrain seront présentes. Une structure gonflable, un mini-golf , un duel-archerie viendront compléter l’offre.

Un été différent se dessine à Chalain.

L'interview de la rédaction : Florent d'Houtaud, le directeur de la régie chargée de gérer le site de Chalain

 

La fin de la saison estivale approche à grands pas. Après deux années particulièrement difficiles liées à la situation sanitaire, le tourisme repart à plein régime. Si les météorologues et climatologues tirent la sonnette d’alarme vis-à-vis des températures extrêmes, engendrant canicule et sécheresse, ces conditions étaient optimales pour les vacanciers et les touristes. Soleil quotidien, absence de précipitations, temps radieux, de quoi ravir celles et ceux venus profiter du Jura. La rédaction s’est rendue au lac de Chalain afin de faire le point.

 

Les touristes de retour le Jura

« C’est vraiment une excellente saison Â» souligne Mickael, qui propose des activités nautiques sur le plan d’eau jurassien. « On a eu un temps magnifique. Le camping a été complet en juillet et en août, on est très contents. C’était vraiment une grosse saison, on ne va surtout pas se plaindre Â» poursuit-il. Pendant ce temps, la file d’attente ne cesse de s’allonger sur le ponton flottant qui relie la plage au cabanon où sont amarrées pédalos et canoés. Les serviettes de plage se déploient, les bouées sont jetées à l’eau, et dans des éclats de rires, les baigneurs s’éclaboussent. Le sentiment général est à l’euphorie après un été où les touristes et vacanciers étaient bien au rendez-vous dans le Jura.

 

Une saison éprouvante

Ce ressenti est partagé par tous les saisonniers travaillant sur le site. Après deux années particulièrement difficiles à subir les conséquences de la crise sanitaire, les professionnels du tourisme semblent enfin voir le bout du tunnel. Et vivre une saison plus intense que jamais. « Enfin les choses commencent à se calmer, contrairement au milieu de la saison. La fin du mois de juillet jusqu’à début août, c’était la période la plus intense. On a eu énormément d’arrivées de campeurs. Le site était rempli, même nous on ne pouvait plus rentrer, c’était très compliqué Â» confie cet étudiant travaillant dans la restauration pendant l’été. « On a bien bossé, on a même battu les chiffres de l’année dernière, c’était vraiment une très bonne saison. Â»

Samedi 25 juin plusieurs clubs de la région se sont retrouvés sur la pelouse du Pasquier de Dole pour jouer le tournoi du Dole Handball. Les catégories -15 et -18 étaient représentées et les jeunes ont pu jouer en hommage à Nathan Menoud, décédé tragiquement au mois de janvier au lac de Chalain. Par ailleurs, le 3 septembre, un tournoi réunissant cinq formations de moins de 18 ans garçon Excellence sera aussi organisé en hommage à Nathan, au gymnase Jean-Marie Dussol à Chaussin. 

Le mineur de 15 ans ayant survécu à l'accident ayant couté la vie à 4 de ses camarades a été entendu par les enquêteurs le samedi 29 janvier. Il a confirmé que c'était la jeune majeure, seule titulaire du permis de conduire dans le groupe, qui était au volant du véhicule. Il n’a pas constaté de vitesse excessive, ce qui a été confirmé par l’exploitation d'une vidéo filmant la route en amont du lieu de l'accident. Par ailleurs, les examens toxicologiques ont établi que la conductrice n'avait consommé aucun produit susceptible d'affecter sa vigilance ou ses capacités à la conduite.

 

Une route verglacée qui conduit au drame

Mercredi 19 janvier, le groupe d'amis avait projeté de se rendre au bord du lac de Chalain à un endroit bien connu de la conductrice pour y passer un peu de temps. Cependant une barrière interdisant l'accès au lieu où ils avaient prévu d'aller, ils avaient alors décidé d'aller au domaine de Chalain, dans un endroit où ils ne s'étaient jamais rendus ensemble auparavant, a expliqué le témoin. Il précise ensuite que la conductrice roulait à une vitesse adaptée, mais que dans une légère courbe à droite, le véhicule serait allé tout droit. Et que malgré les tentatives de la conductrice pour rectifier la trajectoire, le véhicule avait quitté la route, pour ensuite tomber dans la pente en faisant des tonneaux avant d'entrer dans l'eau à l'envers.

 

Un témoin miraculé

Le jeune homme a indiqué avoir pu se détacher et sortir du véhicule par une vitre brisée. Il se trouvait alors à un endroit où il n'avait pas pied. Il a ensuite nagé sur environ un mètre pour rejoindre la berge, avant de remonter sur le chemin conduisant à la route où il a arrêté un véhicule conduit par une femme. Cette dernière a alerté les secours, puis est retournée avec le jeune garçon sur les lieux de l'accident pour les guider. Les gendarmes sont ensuite arrivés quasi simultanément sur les lieux de l'accident, et les pompiers quelques minutes plus tard. Les examens médicaux légaux ont déterminé que les 4 victimes sont décédées de noyades intervenues très rapidement pour 3 d'entre elles. Un des mineurs avait survécu jusqu'à l'arrivée des gendarmes, mais il a succombé à la conjugaison de l'hypothermie et de la noyade avant l'arrivée des pompiers. Les investigations vont encore se poursuivre.  

Quatre lycéens sont morts dans un accident de la route, mercredi 19 janvier en fin d'après-midi dans le Jura. A cause d’une route extrêmement glissante, intégralement verglacée, la voiture est tombée d'une dizaine de mètres de haut et a terminé sa course dans le lac de Chalain. Un seul des occupants a réussi à s'extraire du véhicule, et a pu prévenir les secours. Il a été hospitalisé en état d’hypothermie à l'hôpital de Lons-le-Saunier. Aujourd’hui il est hors de danger, mais se trouve en état de choc.

 

« C’est un véritable drame pour tout le Jura. Il s’agit de quatre jeunes, le bilan est très lourd Â» a déclaré David Philot, le préfet du Jura, lors d’une conférence de presse tenue ce matin. Parmi les occupants de cette voiture, trois d’entre eux avaient 15 ans, 17 ans pour l’autre. Seule la conductrice du véhicule était majeure. Un seul des cinq occupants du véhicule a pu s’en extraire, il s’agirait du passager installé au milieu à l’arrière du véhicule. C’est lui qui a pu arrêter un passant afin qu’il prévienne les secours. Il a été évacué par les secours en hypothermie. Une patrouille de gendarmerie a pu très rapidement arriver sur les lieux. Les gendarmes se sont jetés à l'eau pour extraire les occupants du véhicule mais n'y sont pas parvenus. Quatre d’entre eux étaient lycéens et internes au Lycée Paul-Emile Victor à Champagnole, à une vingtaine de kilomètres du lac. Une cellule psychologique importante a été déployée au sein de l’établissement.

 

Ce matin encore, la 206 était immergée à cause de l’accès difficile de la zone. Des opérations ayant pour but de l’extirper du lac, afin d’obtenir d’autres données relatives à cet accident, sont en cours. Pour l’heure, les premiers éléments indiquent une sortie de route causée par une chaussée « extrêmement glissante, intégralement verglacée sur des centaines de mètres Â» a précisé Lionel Pascal, le procureur de la République du Jura. Effectivement, il s’agit d’une zone boisée de part et d’autre d’une route qui n’entrevoit quasiment jamais le soleil en cette saison. « Nous avons eu des pluies verglaçantes. Les principaux axes ont été salés, mais pas cette voie sans issue de deux kilomètres qui longe le lac. Quand je me suis rendu sur place, on ne tenait même pas debout tant cela glissait » ajoute Lionel Pascal. Avant de poursuivre : « Sur les photos de vos collègues, grâce aux phares des véhicules de pompiers, on se rend bien compte de l’éclat de la route causé par le verglas. Mais lorsqu’on arrive dessus, sans un éclairage important, c’est beaucoup plus difficile de s’en rendre compte Â».

 

La route sur laquelle ces jeunes circulaient se situe en surplomb du lac, bordée par une pente assez raide et très boisée. Leur véhicule a malheureusement chuté sans heurter un seul arbre, précipitant leur chute directement dans le lac glacé, et piégeant les victimes dans l’habitacle. Une enquête a été ouverte afin de déterminer les circonstances exactes de ce drame.