Dans le cadre de la journée nationale de la laïcité, un rassemblement s’est tenu ce matin à Besançon, place de l’Europe, dans le quartier Planoise, en présence d’Anne Vignot , maire de la Ville, des représentants de la municipalité, des collectivités locales, de l’état et de l’Education nationale. Sous l’arbre de la citoyenneté, qui avait été planté en 2021 par les enfants de l’école Durer, six classes de l’école Bourgogne ont récité des poèmes pour définir la laïcité et décliner la manière dont elle s’applique dans l’école publique qu’ils fréquentent.
L'interview de la rédaction : Ann Vignot

Croyance et savoir
C’est tout l’enjeu de l’opération du jour. D’autant plus, au sein du quartier Planoise. La croyance et le savoir sont deux notions importantes, qui sont les grands enjeux du principe de laïcité. Pas question d’uniformiser la pensée et de bannir la pratique religieuse, l’objectif étant d’appréhender et de définir ces deux concepts, qui garantissent le vivre ensemble et le respect de tous. Le tout étant de transmettre ces valeurs afin qu’elles s’appliquent le mieux possible, tout en les différenciant dans un quotidien où tout se mélange, sans aucune nuance.

« L’état protège »
L’arrivée de la Maire de Besançon fait toujours son effet dans les quartiers bisontins. Sa présence semble rassurer et apporter une reconnaissance. Les enfants et les adolescents s’inscrivent dans cette pensée. Pour Anne Vignot, l’écharpe tricolore, l’hôtel de ville, la fonction d’élus, … doivent apparaître comme les totems de notre société. Elles doivent porter les valeurs de la république, la solidarité, l’équité et le respect de toutes et de tous, dans un cadre, précisant les règles, assurant les libertés, l’écoute, le débat d’idées et facilitant les échanges et le partage. C’est parce qu’elle croit en ces valeurs démocratiques qu’Anne Vignot prend soin d’accueillir des enfants au sein de l’Hôtel de Ville pour transmettre ces messages de paix et de tolérance.
Un apport sénatorial, issu d’une commission d’enquête, vient de mettre en lumière la « terrible solitude » des enseignants face aux menaces et agressions qu’ils subissent dans le cadre de leur métier. Il est pointé une « école de la République en danger », avec une remise en cause de ses valeurs. 38 recommandations ont été formulées à l’état pour mieux protéger les professeurs et défendre la laïcité. Cette instance avait été lancée après l’assassinat de Samuel Paty. Elle avait été renforcée après celui de Dominique Bernard à Arras.
L’ALP souhaite mettre en lumière le travail des enseignants lors de la journée nationale de la laïcité. Pour ce faire, des membres de l’association évoqueront sur la scène du théâtre du Lavoir à Pontarlier le quotidien d’un professeur de lettres en difficulté face à des élèves contestant son enseignement pour des questions religieuses. Cette représentation mélangera archives, témoignages, enquêtes et documents historiques, le tout entrecoupé d’interludes musicales assurées par les élèves et professeurs du conservatoire Elie Dupont.
Pour Karine Grosjean, présidente de l’ALP, cette soirée est l’occasion de rappeler qu’en 2022 la laïcité n’est pas toujours un acquis à l’école. Un débat sera organisé sur le thème de la laïcité dans l'enseignement après la représentation avec les membres de l'association.
« Hommage à Samuel Paty par l'ALP, vendredi 9 décembre à 20h30 au théâtre du lavoir, 2 rue Jeanne d'Arc à Pontarlier ». L'entrée pour cette soirée est libre.
L'interview de la rédaction / Karine Gosjean, Présidente de l'association Laïque de Pontarlier