Les jeunes agriculteurs du Doubs ont décidé de suivre l’appel à la mobilisation nationale. Depuis la nuit dernière, ils procèdent au retournement des panneaux d’entrée et de sortie d’agglomération. Cette mobilisation a été lancée dans les 22 cantons que compte le département. Les territoires levitiens, mortuacien et du Saugeais ont été la cible des agriculteurs de leur territoire. A travers cette action symbolique, ces professionnels veulent dénoncer la politique gouvernementale en matière d’agriculture.
Ils sont la nouvelle génération d’agriculteurs. Actuellement en formation au lycée agricole de Levier, Louis, Hugo, Léonie, Estelle suivent un BTS « Analyse conduite et stratégie de l’entreprise », dans le cadre d’un cursus scolaire ou en apprentissage. Ils ont tous le projet d’évoluer dans l’agriculture. Petits fils, fils, compagne, encore ou neveux d’agriculteur, ces jeunes gens portent un regard lucide, mais déterminé et passionné. Plein Air les a rencontrés pour échanger avec eux sur différents sujets.
L’agriculture, un milieu de passionné et de transmission, mais incertain
Chacun a son propre parcours, son propre chemin et ses propres ambitions. Qu’ils aient été bercés depuis leur plus tendre enfance dans le monde agricole, transformant au fil des années ce milieu en passion, comme c’est le cas pour Louis. Ou encore pour reprendre le flambeau, la ferme familiale que leurs parents et grands-parents ont construit et continuer de la faire perdurer, à l’image d’Hugo. Estelle quant à elle, combine ces deux aspects. « C'est un métier de passion avant tout, et je souhaite pérenniser l'exploitation familiale qui est là depuis plusieurs générations. Celles qui ont tout créé depuis le début ». Mais aussi pour se reconnecter à son environnement, en travaillant dehors, avec le vivant, comme le souligne Léonie. « Cela implique certes une certaine responsabilité, mais avant tout une certaine liberté ». La jeune femme présente d’ailleurs un cursus particulier. Titulaire d’un Bac scientifique, elle décide de poursuivre son rêve en devant coiffeuse, avant d’être durement impactée par la crise sanitaire. C’est alors qu’elle découvre réellement toutes les facettes du monde agricole aux côtés de son mari, agriculteur, en se lançant à son tour dans cette grande aventure.
Répondre aux nouveaux enjeux environnementaux et sociétaux
L’agriculture a bien changé en 2023, dans un monde en constante évolution. Et ces jeunes en ont bien conscience : ils devront s’adapter. En faisant évoluer leurs pratiques, tout en les conjuguant avec les réalités environnementales et climatiques. Une situation que Louis appréhende, mais s’apprête à aborder intelligemment. « Il y a tellement de défis à relever par rapport à l'agriculture, par rapport à l'avenir, c’est vrai que ça donne un côté inquiétant et incertain. Mais ça reste tout de même très intéressant ». Des propos soutenus par Léonie : « Bien sûr, il y a un bon nombre d’incertitudes, notamment concernant le climat et l’environnement. C'est vraiment intéressant, et en même temps très vaste et très dense ». « Même si c'est l'incertitude, on va essayer d'adapter les exploitations » ajoute Hugo. « Ces enjeux vont guider nos nouvelles pratiques, ils vont guider nos réflexions. Chacun doit s'adapter perpétuellement. D’un champ à l'autre, d'une ferme à l'autre, rien n’est acquis » poursuit Léonie.
Communiquer sur son métier, ouvrir les exploitations
Face à des consommateurs de plus en plus pointilleux sur la qualité de leur alimentation et de la production, les jeunes agriculteurs savent qu’ils doivent être en capacité de répondre à ces critères. Savoir vendre tout en défendant leur filière. La communication est un des enjeux majeurs auquel il faut désormais répondre de la meilleure des façons. « Il faut forcément se justifier aujourd'hui. Parce que les consommateurs ne savent plus ce qu'on fait dans les exploitations. Ils entendent beaucoup de choses, et ne savent même pas vraiment si c'est vrai » déplore Hugo. « Sur les réseaux sociaux, il y a beaucoup d'idées préconçues. Le consommateur est en demande parce qu’il ne sait plus quoi et qui croire, ce qui est vrai, ce qui est faux. Aujourd'hui on ouvre nos fermes, on tient à montrer ce qu'on fait. Je pense que la société veut en savoir plus » indique Léonie. Après le succès impressionnant du salon de l’agriculture cette année, Hugo explique que les français souhaitent désormais « du concret, et que ce n’est absolument pas un problème de le montrer. Bien au contraire ».
La zone AOP
Un des avantages attribués à ces jeunes agriculteurs, ce qui peut être porteur d’espoir, est la zone AOP comté dans laquelle ils évoluent. « C'est clairement une force et c’est rassurant. On va tout faire pour ça que dure, pour la protéger, mais il ne faut pas se reposer sur ce qu'on a » indique Louis. Ne pas se reposer sur ses lauriers donc, et poursuivre ces que leurs aînés ont bâti. « C'est une force, c'est une richesse, mais c'est aussi une responsabilité. Nos anciens ont réussi à construire cette zone AOP, et aujourd'hui il ne faut pas qu'on la mette en danger. On doit la préserver, aussi pour protéger nos voisins qui eux sont en difficulté. On a peut-être même un petit coup de pouce à donner » souligne Léonie. De son côté, Hugo pointe du doigt l’écart significatif de rémunération entre les agriculteurs, en accusant un système de vente inadapté. « On dit souvent qu’on a de la chance d'être dans cette région. Nous sommes dans l’AOP comté c'est bien, mais nous ne sommes pas trop rémunérés. Je pense que les autres le sont vraiment mal, parce qu’ils travaillent tout autant que nous. C'est juste le système de vente qui n’est pas adapté, qui est aux mains des industriels dans les autres régions de France ».
Quel avenir pour les agriculteurs, quelle vision de ce métier
Tous ces jeunes agriculteurs s’accordent à dire qu’aujourd’hui encore, ils manquent sincèrement de considération. Qu’il faut venir à bout des clichés encore omniprésents, et de l’image du paysan qu’on se faisait il y a des années en arrière. Les pratiques ont évolué, les agriculteurs aussi. « Aujourd'hui, nous sommes des vrais chefs d'exploitation, des vrais chefs d'entreprise. Nous ne sommes plus seulement les paysans derrières leurs vaches. Et nous sommes aussi là pour porter ce message. Je pense aussi qu’aujourd’hui, l'enjeu en tant qu’agriculteurs, c’est de garder un lien avec la société. Un lien social, en arrivant à concilier vie familiale, vie privée, et vie professionnelle. L'effet du GAEC permet d’avoir des week-ends. Le service de remplacement nous aide aussi à prendre des vacances. C'est un véritable enjeu pour moi. Il faut qu'on travaille avec le vivant, et pas au détriment de notre vie personnelle. Parce qu'aujourd'hui, c'est un agriculteur qui se suicide tous les 2 jours, c’est énorme. Il faut vraiment faire en sorte que ce métier reste supportable et vivable » explique Léonie. « Mais aussi transmissible » ajoute Estelle. Avant de poursuivre. « C'est important que les générations d'après nous puissent aussi avoir le droit de faire ce beau métier, et de continuer à suivre les bonnes pratiques ».
Aloïs Girardet a tout d'une graine de champion. A 11 ans, le jeune pilote de kart de l'ASK de l'Enclos commence à faire parler de lui sur le circuit après ses dernières victoires en catégorie cadet.
En remportant la deuxième manche de la « National Series Karting » le week-end dernier, le jeune Aloïs Girardet a confirmé qu'il sera l'un des jeunes à suivre sur les prochaines courses. Avec un temps de référence de 59.8, resté inégalé tout au long du week-end, le jeune Aloïs a excellé tout au long de cette deuxième étape, qui se déroulait à Muret, en région Haute-Garonne. « C'est quelque chose d'assez fantastique. Il y a vraiment du niveau. Les gamins sont bien accompagnés en terme d'écurie et de team karting », témoigne Mickaël Girardet, l'oncle du jeune champion. Il faut dire que le jeune haut-doubiste réalise une excellente saison. Après une troisième place obtenue sur la première manche, qui s'est déroulé à Varennes sur Allier, Aloïs peut continuer de rester en tête de la compétition en cas d'une nouvelle bonne performance lors de la prochaine manche qui se déroulera en septembre à Angerville. « S'il reste bien placé sur toutes les manches, il devrait pouvoir remporter le NSK », confirme l'oncle du jeune champion. « C'est un trophée important dans le monde du karting. Le premier gagne une place pour la finale mondiale Rotax. »
Une enfance baignée dans le karting
L'avenir s'annonce donc prometteur pour Aloïs, qui n'a jamais été très loin d'un kart depuis son plus jeune âge. « Il a commencé le kart quand il avait quatre ans avec son père », raconte Mickaël Girardet. « C'est lui qui s'y est intéressé naturellement ». Il faut dire que le jeune haut-doubiste a pu commencer dans le meilleur des environnements. Son père, Jean-Pierre est un pilote qui a concouru dans de nombreuses courses. Il a notamment remporté les KZ2 Master en 2016. Pour Aloïs, qui espère sans doute suivre l'exemple familial, le prochain rendez-vous aura lieu le 10 juillet prochain à Soucy dans le cadre du championnat de France.
L'interview de la rédaction / Mickaël Girardet
En 2021, au lycée LaSalle à Levier, les terminales avaient eu un sujet de Bac sur la Marmite Solidaire, une association pontissalienne qui récupère les produits alimentaires invendus pour en faire des plats cuisinés de qualité à destination des personnes défavorisées. Le but : limiter le gaspillage et offrir une alimentation saine et équilibrée. L’association s’est ensuite présentée aux élèves, et un partenariat s’est mis en place, donnant naissance plus tard à cette « Balade Gourmande ».
L’évènement se tiendra ce dimanche 22 mai dans l’enceinte de l’établissement. Au programme, une promenade de 7km avec trois stands sensibilisant au gaspillage alimentaire. On retrouvera par exemple « le Vélo Smoothie » qui va permettre de mixer et de préparer un smoothie avec des fruits ou légumes abîmés apportés par la Marmite Solidaire, et ensuite de les faire goûter au public.
En France, les pertes et gaspillages alimentaires représentent 10 millions de tonnes de produits par an. Le gaspillage représente un prélèvement inutile de ressources naturelles, telles que les terres cultivables et l’eau, et des émissions de gaz à effet de serre qui pourraient être évitées. Ces dernières sont évaluées par l’Ademe à 3 % de l’ensemble des émissions nationales. Ce sont également des déchets qui pourraient être évités qui n’auraient donc pas à être traités et n’engendreraient pas les coûts de gestion afférents. Toutes les étapes de la chaîne alimentaire, production, transformation, distribution et consommation, participent aux pertes et gaspillages alimentaires.
Lilou & Lilou, élèves en terminale STAV au lycée LaSalle :
Toutes les infos sont à retrouver sur : https://www.facebook.com/events/567861237970243/?ref=newsfeed
Ce jeudi 7 avril, les élèves du collège Saint Joseph, à Levier, nous ont présenté leur tout nouveau projet. Organisés en mini-entreprise, les jeunes découvrent le monde professionnel.
Une expérience immersive
Doub’Se plante, c’est le nom de la petite société fondée par une douzaine de volontaires en classe de quatrième. Accompagnés par leurs professeurs, les élèves doivent réfléchir à la conception d’un produit et le concevoir de A à Z. Avec des postes bien définis, tels que Directeur ou Chargé de communication, les collégiens se plaisent à avoir de plus amples responsabilités. Cette année, suivant une logique écologique, ils ont décidé de créer des « cartes à planter ». Sur fond de papier recyclé, décoré, celles-ci sont à planter directement en terre et donneront place, peu de temps après, à de jolis bouquets de fleurs. Certains détails restent encore à corriger, puis les produits finaux pourront voir le jour. Ils seront alors vendus sur plusieurs stands d’ici la fin de l’année scolaire. Un geste pour l’environnement et une occasion de faire plaisir à ses proches.
Une finale en guise de bonus
Organisé par l’association Entreprendre Pour Apprendre depuis 2016, le projet des mini-entreprises permet aux élèves et étudiants de « découvrir la vie économique et le monde de l’entreprise », nous dit-on à Levier. Ainsi, les collégiens sont amenés à rencontrer et faire face à différents obstacles durant l’année, un bon moyen d’exploiter toute leur capacité de réflexion. Cette approche pédagogique différente révèle chez certains des qualités parfois insoupçonnées : « sa maman me demandait si c’était vraiment sa fille », en rigole Séverine, professeur à Saint Joseph, « c’est un bon projet. On est fier d’eux. » poursuit-elle. De la fierté, ils en ont auront d’autant plus lorsqu’ils représenteront leur établissement lors de la finale régionale des mini-entreprises, le 17 mai prochain à Dole.
Infos pratiques :
Pour les contacter, vous pouvez envoyer un mail à l’adresse suivante : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Retrouvez le reportage de notre équipe sur 4 des collégiens engagés dans le projet :
Le 14 août 2021, le cadavre ensanglanté d'une femme était découvert à l'arrière de sa voiture à Levier dans le Haut-Doubs, alors que les pompiers luttaient contre l'incendie qui ravageait sa maison. Ce lundi, Etienne Manteaux a tenu une conférence de presse afin d’objectiver le classement sans suite de cette affaire. De nombreux éléments démontrent que cette femme de 55 ans se serait donné la mort elle-même, après avoir mis le feu à sa maison. Peu avant le drame, des vidéos de surveillance ont révélé qu’elle a acheté dans une grande surface, du liquide inflammable ainsi que l’opinel ayant servi à lui donner la mort, qui a été retrouvé à côté du corps. Aucune trace de sang n’a été retrouvée en dehors de la voiture, et seulement son ADN était présent sur l’arme.
L’autopsie n’a pas non plus montré de lésion traumatique, ce qui réfute l’intervention d’un tiers. Autre élément qui viendrait expliquer cet acte de désespoir : la décompensation psychique de cette femme et une santé mentale très fragile. Elle avait d’ailleurs tenté de se suicider en 2019 en absorbant une certaine quantité de médicaments. Cette femme qui vivait en concubinage avec un retraité depuis 2012 était dans un contexte de séparation. Son compagnon avait d’ailleurs alerté plusieurs fois les forces de l’ordre de l’état de santé de sa compagne. Une version qui a été corroborée par les proches de la défunte.
L'interview de la rédaction / Etienne Manteaux