Hier soir, les militants de la section bisontine du Parti Socialiste ont réaffirmé leur volonté de « bâtir une large alliance à gauche, centrée sur un projet social-démocrate et social-écologiste ». Leur partenariat avec Place Publique demeure au cœur de cette dynamique. Alors que La France Insoumise souhaite rejoindre la majorité municipale, le Parti Socialiste appelle « ses partenaires à consulter leurs militants quant à l’élargissement de la majorité municipale ». Une rencontre entre les forces politiques de la majorité actuelle est prévue le 2 juillet prochain, « où le Parti Socialiste fera entendre sa position ».
Dans un communiqué de presse, la fédération du Doubs du Parti Socialiste explique que, même si le PS n’a pas voté la dernière motion de censure du Nouveau Front Populaire, il « reste fermement dans l’opposition au gouvernement dirigé par François Bayrou ». Le collectif ajoute que « si la motion de censure est un outil légitime dans le cadre parlementaire, elle ne doit, en aucun cas, être instrumentalisée pour déstabiliser les institutions démocratiques ».
Jean Sébastien Leuba, responsable de la section de Besançon et de son agglomération réagit au décès de Gaston Bordet, à l’âge de 91 ans, le vendredi 16 août dernier. Cet intellectuel, Agrégé d’histoire, Maître de conférences, spécialiste de l’histoire du mouvement des idées du 19ème siècle, commandeur dans l’ordre des palmes académiques, avait rejoint le parti socialiste à sa création en 1958. « Militant hors pair et inspirant, il était également un amoureux de Besançon et de ses collines qu’il arpentait aussi souvent qu’il lui était permis » explique M. Leuba. « un homme de culture, d’une humanité et d’un engagement rare » conclut M. Leuba.
Lundi soir, le Parti Socialiste de Besançon organise une conférence citoyenne sur le thème « les migrations contemporaines face aux lois immigrations ». Plusieurs intervenants seront présents : Bruno Laffort, sociologue des migrations, auteur du livre « penser les migrations contemporaines », Jérôme Durain, sénateur PS de Saône-et-Loire et Khaled Cid, président de SOS Racisme Besançon. Le rendez-vous est fixé, à 20h, à la salle Proudhon du Kursaal. Ouverture des portes à 19h45.
Les propos tenus par Olivier Faure, le 1er Secrétaire du Parti Socialiste, ce dimanche, lors de l’émission « Dimanche en Politique », ne passe pas auprès d’une partie des militants et élus socialistes. Les 46% des membres du Conseil qui n’ont pas voté le texte de leur chef de file, jugeant sa proposition de moratoire « ni claire, ni franche ». Olivier Faure leur octroie « une opposition à toute forme de rassemblement » Ce que dément formellement Myriam El Yassa, la première fédérale du Parti Socialiste du Doubs.
La responsable politique, membre du courant « Refondations », conteste cette prise de position personnelle. Elle explique que « l’union de la gauche ne se résume pas à un acronyme qui a été négocié en coin de table en 2022, suite à la défaite à la présidentielle, pour amorcer la séquence des législatives ». Et de poursuivre : « L’union de la gauche, pour nous, doit s’effectuer autour de valeurs, de principes et de fondements et d’accords politiques ».
La mise en place d’Etats Généraux
« Pour prétendre rassembler toute la gauche il faut commencer par rassembler sa propre famille politique en évitant les anathèmes » explique Mme El Yassa. A l’image d’autres élus franc-comtois, comme Marie-Guite Dufay et Nicolas Bodin, et nationaux comme Anne Hidalgo, réunis au sein du courant « Refondations », Myriam El Yassa appelle à des Etats Généraux, « réunissant toutes celles et ceux qui, dans la gauche politique, écologiste, associative, syndicale et citoyenne, souhaitent bâtir une nouvelle union démocratique et populaire, claire sur ses valeurs, solide sur ses fondements ». « Olivier doit voire que nous sommes dans une impasse avec la NUPES. On veut une organisation démocratique et collégiale » conclut Mme El Yassa.
L'interview de la rédaction : Myriam El Yassa
Sur fond de conflit au Proche-Orient, une crise politique majeure s’installe à gauche. Les positions ambiguës de Jean-Luc Mélenchon et de certains députés de la France-Insoumise sur le Hamas n’ont fait que révéler une discorde qui ne demandait qu’à éclater. Le 17 octobre dernier, le conseil national du PS votait ‘un moratoire sur sa participation » aux travaux de la NUPES. Rencontre avec Nicolas Bodin, l’élu socialiste bisontin, qui connaît mieux que quiconque la vie politique locale et nationale.
Est-ce que la NUPES, c’est terminée, selon vous ?
C’est vraisemblable. En quelque jours, le Parti Communiste a proposé de ne pas continuer sous la forme actuelle. Le Parti Socialiste a proposé un moratoire. Yannick Jadot a dit qu’elle était « morte ». Je pense que la NUPES, telle qu’on la connaît depuis le début de cette mandature, risque de ne plus exister. En revanche, je crois que l’union de la gauche est particulièrement nécessaire. Une gauche qui pourrait aller de François Ruffin à Bernard Cazeneuve.
J’ai l’impression que vous ne vous êtes jamais inscrit dans cette démarche-là ?
Dès le départ, j’ai eu des doutes. Je connaissais la radicalité de la France Insoumise et surtout de Jean-Luc Mélenchon. Les faits ont démontré au cours de ces deux années, malheureusement, que cela se traduisait. Je trouve que dans un certain nombre de positions, Jean-Luc Mélenchon ne s’est pas prononcé. Je l’ai trouvé très discret sur le rôle de la Russie dans l’invasion de l’Ukraine. Je l’ai trouvé extrêmement timide lors des manifestations sur les violences policières, dans lesquelles le mot d’ordre parlait de racisme d’état et de racisme institutionnel. Nous avons des points de désaccord majeur avec lui sur les prochaines élections européennes. Cette semaine encore, sur le conflit israélo-palestinien, il n’a pas réussi à dénoncer le fait que le Hamas était une organisation terroriste.
C’est la prise de position de trop ?
Oui. C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Et ce, même si on sentait, depuis quelques semaines, qu’il y avait des différends entre nous sur le fond et sur la forme. Je crois que Jean-Luc Mélenchon est un obstacle à l’union de la gauche dans notre pays.
Jean-Luc Mélenchon est donc le responsable de cette situation politique ?
En partie oui. Effectivement.
Avez-vous également des griefs à l’encontre d’Olivier Faure, le Premier secrétaire du Parti Socialiste ?
Peut-être qu’au moment où il y a eu cet accord, c’était peut-être la bonne décision. Electoralement parlant, c’était une bonne décision puisque beaucoup de députés ont été élus ou réélus à gauche à l’Assemblée nationale. En même temps, sur le fond, il aurait dû être beaucoup plus précautionneux parce que l’on savait qu’il y aurait des points de divergence. Ce que je regrette quand même, c’est qu’au sein du PS, tous ces points de divergence, que ce soient l’Europe, le rôle de la police, le budget de l’armée,… n’ont jamais été abordés, en interne, après cet accord législatif. Je regrette que notre parti soit désormais divisé en deux. Autrement dit, ceux qui veulent arrêter tout de suite et ceux qui veulent faire un moratoire. Sauf qu’un moratoire a une fin et je pense que c’est la fin de la NUPES.
La Parti Socialiste peut-il exister sans la NUPES ?
Bien sûr. Nous le verrons lors des élections européennes. En résumé, il faut une union de la gauche pour que la gauche existe dans ce pays. Aujourd’hui, je constate que les idées extrémistes prennent de plus en plus le pas sur les idées démocratiques. Le Parti Socialiste doit absolument exister à l’intérieur de cette alliance de gauche. L’union de la gauche a toujours été un combat. Cela dure depuis des décennies. Mais sans cette union de la gauche, il n’y a pas de victoire.
Quelle suite attendez-vous maintenant ?
Une clarification encore plus importante des différents partis. A la fois, du PC, du PS et des Verts. Nous-mêmes, nous parlons d’un moratoire. Qu’est-ce que cela veut dire ? Est-ce que localement nous ne participons plus à aucune réunion dans le cadre de la NUPES ? Est-ce que Jean-Luc Mélenchon accepte de se mettre en retrait de la NUPES ? Ce sont des choses qui vont s’éclaircir. Ces derniers jours ne montrent pas que nous sommes dans cette séquence-là . Cela va être très intéressant de voir ce qui va se passer d’ici Noël pour faire apparaître des positions claires en début d’année 2024.
L'interview de la rédaction : Nicolas Bodin
Pour la fédération du Parti socialiste du Jura, suite au résultat obtenu par la motion de censure transpartisane, « le Président de la République et le Gouvernement ne peuvent se prévaloir d’une majorité politique sur leur réforme des retraites ». Selon le collectif, « le score inédit sur la motion de censure devrait les inciter à retirer la réforme des retraites ». Par la voix de Willy Bourgeois, son 1er secrétaire fédérale, ses membres font savoir qu’ils poursuivent le combat, en soutenant le recours auprès du conseil constitutionnel, en prenant part au RIP, le Référendum d’initiative Partagée, et en appelant à manifester ce jeudi.
Les militants socialistes voteront ce jeudi pour désigner le nouveau premier secrétaire du parti. Le nom du futur responsable socialiste sera connu le 19 janvier, à quelques jours du 80è congrès, qui se tiendra, à Marseille, du 27 au 29 janvier. Trois candidats sont en lice : Olivier Faure, l’actuel premier secrétaire, Hélène Geoffroy, la maire de Vaulx-en-Velin et Nicolas Mayer-Rossignol, le maire de Rouen.
Cette élection est très importante pour ce parti qui a perdu de sa superbe. Rappelons qu’au printemps, lors de l’élection présidentielle, Anne Hidalgo n’avait obtenu que 1,7% des suffrages. Aujourd’hui, noyé au sein de la NUPES, le Parti Socialiste n’imprime plus. C’est d’ailleurs, tout l’enjeu du scrutin et du congrès à venir. Autrement dit, le PS doit-il rester au sein de la Nupes ou se démarquer clairement de la France Insoumise et d’Europe Ecologie Les Verts ?
Les militants – ils sont estimés 20.000 - voteront pour un des trois textes d'orientation en compétition. Le socialiste bisontin Nicolas Bodin attend que le nouveau responsable soit en capacité « de rassembler l’ensemble des socialistes » et qu’il redonne ses lettres de noblesse au parti. L’élu local a fait son choix. Il apportera sa voix au Maire de Rouen. « Malgré son jeune âge, c’est un élu très expérimenté. Il a un positionnement central » explique-t-il. Et de poursuivre : « Autant il faut une union de la gauche. Autant je ne pense pas que l’on doit être noyé. Il faut que le Part Socialiste retrouve son rôle moteur à l’intérieur de la gauche ». Pour M. Bodin, « le PS est un parti de gouvernement. C’est lui qui est le plus à même d’avoir des responsabilités au niveau national et réussir à mener des coalitions de l’ensemble de la gauche ».
L'interview de la rédaction / Nicolas Bodin
L’union fait la force ?
Alors comment expliquer ce naufrage ? La présidente de région n’a pas vraiment d’explication, mais pointe du doigt une entente qui fonctionne localement, et moins au niveau national. « Le Parti Socialiste va très mal, c’est vrai. Il faut reconstruire une gauche qui aspire à gouverner. Il faut trouver un terrain pour que les gauches se réconcilient. A mon niveau, là ou j’ai mes responsabilités, je fais en sorte de faire vivre cette gauche sociale-démocrate, cette gauche de gouvernement ». Des propos d’ailleurs partagés par Abdel Ghezali, adjoint à la maire de Besançon, qui explique que selon lui, le Parti Socialiste a besoin d’une refonte, même si au niveau local l’union des gauches fonctionne, avec de bons résultats. « Ce premier tour est une grande déception, mais on s’y attendait. Nous sommes en grande difficulté. Cependant à Besançon, nous avions fait le choix pour les dernières élections municipales de faire l’union de la gauche, ce qui a marché. Et on constate que quand la gauche n’est pas unie, ça ne se passe pas bien. En tout cas, les cartes sont rebattues et on aura besoin d’une refondation du PS c’est une évidence. Comment et avec qui, on verra. Lorsqu’on sera sorti de ces élections, on fera ce constat pour envisager comment on va travailler ».
« Macron devra donner des gages »
Afin de conforter sa potentielle victoire, le président sortant devra s’adresser à l’autre partie de la population. Celle dont le candidat n’est pas qualifié pour ce deuxième tour, et celle qui n’a pas été convaincue par le représentant de LREM. Et pour cela, Marie-Guite Dufay explique qu’Emmanuel Macron devra « donner des gages ». « On sent une lassitude dans le pays par rapport à ce vote utile, et pour ça j’en appelle au président de la République pour qu’il donne des gages aux électeurs de droite et de gauche qui voteront pour lui ». Comme sur la retraite, les droits sociaux, les droits des plus précaires, l’assurance chômage, et bien d’autres encore. « Je me souviens quand il a démarré son dernier mandat. Fin de contrats aidés, fin des APL, et tout de suite la gauche s’est sentie trahie. D’ailleurs, la réforme des retraites est une fracture entre la gauche et la droite. Un conseil des retraites dit qu’il n’y a pas besoin d’aller plus loin » souligne la présidente de la région Bourgogne-Franche-Comté.
Faire barrage à l’extrême droite
A gauche, on est désormais unanime sur un point : vaincre Marine Le Pen le 24 avril prochain. De nombreux leaders politiques ont d’ores et déjà annoncé leurs consignes de vote, et du côté du parti de la rose pas de débat, il faut faire barrage à l’extrême droite. « Ce que je vois, c’est qu’elle est puissante et qu’il faut la combattre. Cette présence très forte de l’extrême droite qui gagne encore des points, c’est vraiment triste » précise Marie-Guite Dufay. « On sent qu’on change de monde parce que les partis traditionnels sont complètement effondrés. Mais il faudra bien évidemment voter massivement pour le président de la République, en espérant que ce dernier donne des gages à tous ceux qui vont faire vivre le sursaut républicain » poursuit l’élue. Réponse dans deux semaines.
L'interview de la rédaction / Marie Guite Dufay
Depuis combien de temps êtes-vous engagé politiquement, et pourquoi avoir choisi le Parti Socialiste ?
"J’ai débuté mon engagement militant il y a une dizaine d’années. J’étais étudiant à la fac de lettres de Besançon. On avait vécu des années compliquées avec la réforme autonomie des universités, d’ailleurs avec une ministre nommée Valérie Pécresse, et il y avait eu une grosse mobilisation tant des étudiants que du personnel. C’est comme ça que j’ai rejoint un syndicat étudiant, l’UNEF, le principal syndicat étudiant à l’époque. Et au sein de l’UNEF j’ai croisé des jeunes qui étaient engagés en politique dans différents partis. Certains étaient au mouvement des jeunes socialistes à l’époque, mais aussi d’autres membres des jeunes communistes, du NPA, de Lutte Ouvrière. Mais comme j’avais de bonnes affinités avec les membres des jeunes socialistes, et comme je me retrouvais dans leurs propositions, dans leurs valeurs, assez proches des miennes, j’ai rejoint le MJS en automne 2011 au moment de la primaire qui a désigné François Hollande candidat de la présidentielle de 2012. Ce qui fait qu’actuellement, je vis ma troisième campagne présidentielle en tant que militant. Et j’ai aussi un grand-père qui a été pendant de longues années syndicaliste à Force Ouvrière dans le Pays de Montbéliard. Il a lui-même longtemps été membre de la SFIO. Il y a aussi d’autres membres de ma famille engagés dans le monde ouvrier dans le Pays de Montbéliard. C’est donc autant par mon entourage familial et l’ouverture que j’ai eu au militantisme lors de mes études, que je me suis engagé."
Aujourd’hui, en quoi un jeune peut-il se retrouver dans la politique du Parti Socialiste et d’Anne Hidalgo ?
"Tout d’abord, je pense que les jeunes aujourd’hui ont beaucoup de difficultés via Parcoursup. Que va-t-on faire après le BAC ? Il y a beaucoup de jeunes qui ne savent pas quelles études choisir, certaines filières sont verrouillées, notamment la médecine avec le numérus clausus. Et du coup on n’arrive pas à former assez de professionnels, et des médecins de l’Europe de l’Est s’installent. Je n’ai strictement rien contre eux, d’ailleurs l’Union Européenne et l’ouverture sont des valeurs que je prône. Mais on voit que beaucoup de jeunes ont du mal à s’insérer dans le monde du travail. Ça a été mon cas aussi, même avec un Bac+5 en lettres, comme je ne voulais pas aller du côté de l’enseignement, les débouchés étaient assez compliqués dans cette filière. Ce qui m’intéresse pour les jeunes, c’est l’aide à l’orientation, au premier emploi, et la réforme de Parcoursup. Dans son programme, Anne Hidalgo propose aussi une hausse du Smic comme tous les candidats de gauche. Nous pensons que les jeunes qui entrent sur le marché du travail doivent par ailleurs avoir un accompagnement avec une personne plus âgée. Et nous pensons que pour les métiers les plus pénibles, on doit partir à la retraite plus tôt. Aujourd’hui, Emmanuel Macron tient le même discours que Nicolas Sarkozy en 2012. Il nous parlait de repousser l’âge de la retraite à 65 ans, qu’il faudrait travailler plus longtemps. Emmanuel Macron nous dit exactement la même chose aujourd’hui. Alors qu’on sait très bien qu’après 55 ans, quelqu’un qui perd son travail a du mal à en retrouver un."
Certains candidats se sont positionnés sur le droit de vote à 16 ans. Anne Hidalgo est favorable à cette idée. Qu’en pensez-vous à titre personnel, et quel ressenti avez-vous auprès des autres jeunes socialistes ?
"Je suis totalement pour. Après tout, à 16 ans, on estime qu’on est assez vieux pour être condamné si on commet un crime ou un délit. On considère qu’on est suffisamment âgé pour se marier, si on est émancipé par ses responsables légaux. Au collège et au lycée, il y a déjà un apprentissage de la vie civique. Il y a l’élection des délégués de classe, le conseil de vie lycéenne. Je pense que le lycée, à 15-16 ans, c’est vraiment le tournant où on apprend plein de choses. Donc si on considère qu’à 16 ans on est responsable pour un certain nombre de choses, et pour des mauvaises actions, je pense qu’on est suffisamment responsable pour élire ses représentants de la même manière que les personnes de plus de 18 ans. Après évidemment, ça doit s’accompagner d’une formation et d’une éducation civique renforcée à l’école, notamment au lycée. Parce qu’on voit bien qu’aujourd’hui, qu’il y a un grand nombre de jeunes de 18-25 ans qui ne votent pas ou sont abstentionnistes. Peut-être qu’ils voient les élus comme lointains, ou négligent l’impact que cela peut avoir dans leur quotidien. Il y a un grand nombre de jeunes qui ne connaissent pas forcément les compétences des départements et des régions, qui sont des leviers très importants pour la jeunesse. Peut-être qu’il faut expliquer davantage les compétences des collectivités locales, et de chaque élu. Donc le droit de vote à 16 ans, je suis totalement pour, à condition que l’éducation civique soit renforcée."
Est-ce que localement vous ressentez un fort engouement autour d’Anne Hidalgo, et quels pourraient-être les atouts, les arguments, qui pourraient permettre aux jeunes de se mobiliser aux urnes en avril prochain ?
"La mobilisation est beaucoup moins importante que ce que j’ai pu vivre en 2012 avec François Hollande et même en 2017 avec Benoît Hamon qui avait des propositions dont on parlait beaucoup, comme le revenu universel, les perturbateurs endocriniens, etc. J’ai l’impression qu’Anne Hidalgo, comme les sondages la donnent derrière d’autres candidats de gauche, j’ai cette sensation que la presse nationale ne se fait pas autant l’écho de sa campagne que celle d’autres candidats de gauche. Donc même s’il y a des propositions que je vous ai cité dans lesquelles les jeunes et les moins jeunes peuvent se reconnaître, et bien force est de constater qu’il n’y a pas un écho ou un enthousiasme flagrant. Parce qu’on sort d’une épidémie de deux ans de Covid aussi, et qu’il y a beaucoup de gens qui n’ont peut-être pas l’impression que les élections soient leur priorité absolue, et que la guerre en Ukraine parasite actuellement un peu le débat publique et politique. J’ai du mal à sentir cette mobilisation aussi forte qu’elle l’a été par le passé. Pour moi, ce qu’il faudrait pour que ça rebondisse, ce serait peut-être une vraie confrontation d’idée, pourquoi pas dans les établissements universitaires comme des amphithéâtres, ou dans des cafés, des brasseries, et même dans la presse nationale et locale, sur des thématiques qui parlent beaucoup en cette période, comme la jeunesse, l’emploi, l’écologie, etc. Ces endroits seraient propices car beaucoup de gens y passent, et ça permettrait de toucher ce public qui ne va pas de lui-même assister à des meetings ou des réunions publiques."
Quelle qualité ferait d’Anne Hidalgo une bonne présidente de la République ?
"Je pense que pour être président de la République, il faut avoir des compétences dans beaucoup de domaines. Qu’Anne Hidalgo soit à la tête d’une collectivité importante, la ville de Paris, la capitale, fait qu’elle a cette expérience et cette compétence de gestion. Je pense que c’est une qualité pour être présidente de la République."