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Face à la hausse des noyades, le gouvernement avait lancé en 2019 un plan « aisance aquatique Â». Le ministère de l’Éducation nationale souhaite permettre à chacun de pouvoir nager en sécurité, dès le plus jeune âge, faisant de cet axe une des priorités de l’enseignement d‘éducation physique et sportive. Vendredi dernier, des écoliers d’écoles maternelles de Besançon ont participé à des séances d’aisance aquatique à la piscine Mallarmé. Avec pour objectif d’apprendre à adopter les bonnes réactions dans l’eau, permettant ainsi d’éviter du mieux possible les noyades.

 

1400 noyades en 2021

Les écoliers des écoles maternelles de Montrapon et Marchaux ont participé à des séances d’aisance aquatique, ce vendredi 3 février, à la piscine Mallarmé de Besançon. Une journée d’apprentissage à laquelle ont assisté Patrice Durand, directeur de l’inspection académique du Doubs, ainsi qu’André Terzo, conseiller municipal délégué à l’animation sportive. « Ce dispositif n’a pas vocation de leur apprendre à nager. C'est pour qu'ils soient tranquilles dans l'eau, qu’ils sachent comment se retourner, comment se comporter, quelle attitude adopter Â» souligne le conseiller municipal. Parce que les derniers chiffres en matière de noyades sont durs à lire. Plus de 1 400 noyades en 2021, dont 400 mortelles. Et parmi ces décès, 90 enfants de 6 ans. De ce fait, il paraît primordial que les enfants apprivoisent le milieu aquatique de la meilleure des façons.

« Pendant plusieurs jours, sur des créneaux de 45 minutes le matin et l’après-midi, les enfants développent cette aisance aquatique. On s'est aperçu que dès le lundi matin, quand ils sont arrivés, c'était relativement compliqué pour certains d’entrer dans l’eau. Regardez aujourd’hui, ils ont déjà une certaine aisance. La preuve, tous les enfants sont à l'intérieur du bassin ! Â» indique André Terzo, conseiller municipal délégué à l’animation sportive. « Avoir cette aisance dans l'eau, c'est pouvoir agir en conséquence. On sait très bien que la plupart des noyades sont dues à la panique » poursuit l’élu.

 

Comment bien se comporter dans l’eau ?

« Pour être à l'aise dans l'eau, il faut accepter de flotter. Tant qu'on n’a pas cette sensation de flottaison, qu’on accepte sans bouger, le reste de l'apprentissage de la natation n'a que peu d'intérêt. Puisqu'on va bouger mais non pas pour se déplacer, mais déjà pour se retrouver à la surface Â» souligne Maé Douablin, formatrice au Creps Bourgogne-Franche-Comté sur le site de Besançon. Sur les trois classes qui ont participé à ces sessions d’aisance aquatique, aucune n’a réalisé de stage de natation dans le cadre de l’école. Et même si certains écoliers ont peut-être une piscine à la maison, où vont à la piscine avec leurs parents, l'idée est de permettre à ceux qui en ont le moins l’habitude, de se sensibiliser à l’eau. « Pour l'instant, ils se déplacent au bord de la goulotte en se tenant, et petit à petit, certains lâchent la goulotte, se déplacent au bord sans la tenir, et tentent même d'aller toucher le fond du bassin. C’est aussi très important de réussir à construire l'espace. Les enfants de cet âge-là ont besoin de sentir leurs corps dans l'eau, afin de savoir où il est, à quelle profondeur ils peuvent aller, tout en remontant tranquillement Â» poursuit Maé Douablin.

 

Former des enfants, mais aussi du personnel

Derrière cette action, l’objectif est aussi de former des personnes à ce dispositif d’aisance aquatique afin de le développer du mieux possible sur la ville de Besançon. « On anticipe. Normalement, il devrait y avoir une obligation légale à partir de septembre, à la rentrée scolaire. Mais on a voulu le mettre en place dès aujourd'hui. De février à avril, cela concernera environ 150 enfants. Et de mai à juin, on pense former à peu près 1000 enfants Â» souligne André Terzo. Tout cela sur les sites des piscines Mallarmé et Lafayette. Mais ce dispositif ne sera pas seulement inculqué aux enfants. Du personnel sera aussi en formation. Â« Certains n’ont jamais fait de session aisance aquatique. Après cette semaine, l’idée est qu’ils puissent, pour ceux qui ont des diplômes, aller encadrer en piscine. Sur les deux sites, nous avons six maitres-nageurs titulaires qui se forment pour encadrer les maternelles. On forme aussi du personnel de l’Education nationale Â» explique Maé Douablin. Pascaline en est le parfait exemple. Aux côtés d’un instructeur, cette Haute-Saônoise est en train de préparer une session de formation pour le mois de juin, où elle formera des maîtres-nageurs et des personnels de l’Education nationale.

 

Le championnat de France d'apnée en piscine se déroulera à Besançon, à la piscine Mallarmé samedi 7 et dimanche 8 mai 2022. Les athlètes français, deuxième équipe mondiale derrière la Russie, seront présents à Besançon pour réaliser les meilleures performances.

La Fédération Française d'Études et de Sports Sous-Marins (FFESSM) organise ce week-end à Besançon, le championnat de France élite d’apnée en piscine. Ce n’est pas une première dans la cité bisontine, car elle prévoit depuis 2009, une manche de coupe de France d’apnée chaque année. Elle obtenue en mars dernier, la 4ème manche et la finale. « Besançon est une ville très sport, qui nous accueille les bras ouverts, et sans eux rien ne serait possible Â» souligne Thiéry Bertrand, président de la commission nationale apnée de la FFSSEM. Désormais, place au championnat de France d’apnée en piscine, discipline qui diffère de l’apnée en eau libre. La compétition est organisée par la FFESSM qui comprend 14 activités différentes comme l'apnée piscine et en eau libre, la nage palmée, la plongée sous-marine, la spéléologie en fonds marins ou encore le hockey subaquatique. Elle représente plus de 130.000 licenciés en France, et rien que 25.000 concernant l’apnée.

La fédération vient d’ailleurs d'être reconnue depuis le 1er janvier 2022 comme fédération de sports de haut niveau pour l'apnée piscine, eau libre ainsi que pour la nage en palme-piscine et en hockey subaquatique. Une reconnaissance primordiale et gratifiante pour l’ensemble des pratiquants. Et si elle ne fera malheureusement pas partie des Jeux Olympiques 2024, la FFESSM porte de grandes ambitions pour les Jeux de Los Angeles en 2028.

« On est fins prêts, on est dans les starting-blocks, tout est calé ! Â» clame Thiéry Bertrand. « Nos compétiteurs savent à quelle heure ils vont passer, nos juges sont prévenus, les hôtels sont réservés. C’est une grosse organisation, c’est environ 200, personnes qui vont se déplacer à Besançon. J’ai une équipe sur place, le Besançon Université Club, qui est le club support de la manifestation. J’ai également tout le personnel de la fédération, en particulier de la commission nationale qui travaillent depuis Orange, le Puy-en-Velay, Mulhouse, depuis plusieurs mois déjà Â» Thiéry Bertrand, président de la commission nationale apnée de la FFSSEM.

 

L’élite de l’apnée française

Lors de cette compétition sera présent tout le gratin de l’apnée française. Guillaume Bourdila, recordman du monde d’apnée dynamique sans palme, avec un record de 236m. Mais aussi Laurent De Beaucaron, détenteur de la meilleure performance française d'apnée statique 2022 avec un temps de 9 minutes et 31 secondes, ainsi que sa compagne Sylvie de Beaucaron Gilson, championne du monde en titre. Béatrice Rouvier, vice-championne du monde, sera aussi de la partie. « L’élite de l’apnée française Â» comme le précise Thiéry Bertrand. « On est classée 2ème équipe mondiale, ce n’est pas pour rien. Tous les athlètes de l’équipe de France seront là Â» poursuit le président de la commission nationale apnée.

 

Les épreuves du championnat :

 

Samedi 7 mai

  • L'apnée statique à 10h00, le but consistant de rester le plus longtemps la tête sous l'eau en position allongée à la surface de l'eau (à ne jamais pratiquer seul selon la FFESSM). Dernière série 11h31 avec la meilleure performance française à l’heure actuelle. Laurent de Beaucaron, il y a une quinzaine de jours.
  • L'apnée dynamique monopalme à 14h30, dont le but est de faire la plus grande distance sous l'eau en apnée, à l'aide d'une monopalme qui prend les deux pieds à la fois
  • L'apnée dynamique bipalme à 16h20, sur le même principe que l'épreuve précédente mais avec une paire de palmes

Dimanche 8 mai

  • L'apnée dynamique sans palme à 9h30, pour réaliser la plus grande distance en apnée en nageant la brasse

Infos pratiques

  • Samedi 7 et dimanche 8 mai 2022
  • Piscine Mallarmé, 13 rue Stéphane Mallarmé à Besançon
  • Ouvert gratuitement au public

 

Thiéry Bertrand, président de la commission nationale apnée de la FFSSEM :