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Le Secours catholique dévoile les résultats de son rapport annuel

Publié le 19 Nov. 2021 à 14:11
Tags: secours catholique | Besançon |
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Le Secours catholique dévoile les résultats de son rapport annuel

Le Secours catholique dévoilait ce jeudi les résultats de son rapport statistique annuel. Cette année, il a choisi d’affiner son analyse sur la question spécifique de l’aide alimentaire et de l’accès à l’alimentation, à travers une enquête complémentaire menée auprès de 1088 ménages qui ont eu recours à cette aide alimentaire d’urgence allouée durant le premier confinement, de mars à mai 2020.

 

Des chiffres alarmants

Le Secours catholique tire la sonnette d’alarme concernant la précarité alimentaire en France, et en Franche-Comté. A l’échelle nationale, ce sont 770.000 personnes qui ont eu recours à une aide alimentaire de la part de l'association en 2020, et sur la région c’est environ 14.000 Francs-Comtois qui sollicitent l'association pour se nourrir. Concernant le profil de ces personnes, la plupart vivent en dessous du seuil de pauvreté fixé à 1 102 euros par mois et sont souvent des familles monoparentales, à 90% des femmes vivant seules avec leur enfant. Les jeunes de moins de 25 ans sont également présents et représentent 10% des personnes accueillies. Les bénéficiaires du secours catholique gagnent en moyenne 537 euros par mois.

 

antoine aumonier

Antoine Aumonier, délégué du Secours catholique Franche-Comté

 

"L'association s'entoure de la banque alimentaire et de dons pour aider les personnes à se nourrir convenablement. De plus, des actions sont mises en place selon les endroits. À Besançon, un jardin solidaire a été créé afin de permettre aux gens de planter et récolter des légumes. À Saône, dans le Doubs, des paniers sont également confectionnés à partir de produits locaux et majoritairement bios". 

 

Les propositions du Secours catholique

Plusieurs préconisations sont proposées par le Secours catholique. La première est celle de l’augmentation du plancher social, pour toutes les personnes aujourd’hui en difficulté. « Ces personnes-là sont celles qu’on a vu arriver à cause de la crise sanitaire. Si elles avaient eu un plancher social de qualité, c’est à dire un revenu minimum garanti pour les plus de 18 ans, sous condition de ressource, mais accessible aussi à des étrangers sans conditions d’être resté 5 ans sur le territoire français, ça permettrait, si on prenait 50% du revenu médian, autour de 900€, d’encaisser ces chocs-là. De ne pas obliger ces gens à vivre une forme d’humiliation, à se retrouver tout d’un coup sans rien, avec de l’inquiétude, et de devoir aller mendier de l’aide alimentaire Â» explique Antoine Aumônier. Et puis, dans le domaine de l’aide alimentaire proposée, la qualité de celle-ci a aussi toute son importance. « Il faut éviter d’habituer les plus pauvres à la nourriture low-cost. Elle est moins bonne et moins nutritive Â» explique le délégué du Secours catholique Franche-Comté. « Il faut qu'on puisse choisir avec les personnes, que ce ne soit pas quelque chose qui leur soit imposé. Et puis il faut qu’on puisse aussi animer avec eux, que ce soit l’occasion de chercher ensemble des solutions à une précarité qui va bien au-delà de l’aide alimentaire Â» poursuit-il.

 

Plusieurs facteurs à la précarité alimentaire

Antoine Aumonier pointe du doigt le non-recours, qu’il qualifie de cheval de bataille du secours catholique, année après année. « Ce qui nous inquiète est que ce chiffre bouge peu. On se rend compte qu’un tiers des personnes éligibles au RSA ne le sollicite pas. Plus de 25% des personnes éligibles aux allocations familiales ne les sollicitent pas. Souvent ce sont des personnes d’origine étrangère, donc ça fait mentir aussi ce préjugé. Les raisons pour lesquelles ils migrent sont bien plus graves. On a fait un rapport sur cette question-là cette année, et on préconise une forme d’automaticité d’un certain nombre de ces allocations, pour éviter le parcours du combattant qu’il y a pour les solliciter, qui sont en grande partie responsable de leur non-demande Â», explique-t-il. Dans la région, la mobilité est aussi responsable en partie de la précarité alimentaire. Les grandes surfaces, souvent excentrées, apparaissent aussi comme des contraintes. La plupart des bénéficiaires n'ont pas le permis ou ont difficilement accès aux services de mobilités, ce qui les dirige vers les commerces de proximité, plus coûteux. 

Publié dans Actualités, A la une, Social