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Éric Ciotti, nouveau président des Républicains, qu'en pensent les élus locaux ?

Publié le 13 Déc. 2022 à 11:12
Tags: Politique | Les Républicains | eric ciotti | jacques grosperrin | mariechristine dalloz |
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Éric Ciotti, nouveau président des Républicains, qu'en pensent les élus locaux ?
Éric Ciotti a été élu nouveau président des Républicains ce dimanche avec 53,7% des suffrages exprimés face à Bruno Retailleau. Les 91.110 adhérents ont choisi le successeur de Christian Jacob qui a démissionné en juin dernier, après des élections qui ont marqué l’effondrement du parti de droite, n’obtenant que 4,8 % à la présidentielle. C’est un immense défi qui attend le député de Alpes-Maritimes, à savoir la reconstruction et l’union de la droite

 

Une participation satisfaisante

Au terme d’un second tour qui a opposé Éric Ciotti à Bruno Retailleau, les adhérents des Républicains ont élu le député des Alpes-Maritimes ce dimanche 11 décembre comme nouveau président du parti, avec 53,7 % des suffrages. « Je suis satisfaite, l’élection s’est bien passée, il y a eu de la participation, et un résultat qui ne ridiculise personne Â» explique Marie-Christine Dalloz, députée Les Républicains dans le Jura. La participation a atteint 69,70 % au deuxième tour contre 72,67 % au premier, a précisé Annie Genevard lors d’un point presse. Éric Ciotti était arrivé en tête du premier tour le 4 décembre avec 42,73 % des voix, contre 34,45 % pour le patron des sénateurs Les Républicains, Bruno Retailleau et 22,29 % pour Aurélien Pradié, éliminé. Avec 73 % de participation au premier tour, l’objectif du second était de mobiliser les abstentionnistes, en réussissant à rallier les 22 % d’Aurélien Pradié qui n’avait pas donné de consigne de vote.

 

Deux courants à droite

53,7% d’un côté, 46,3% de l’autre. Un score final assez serré, significatif, qui conduit à un constat. Comme l’évoque Marie-Christine Dalloz, députée Les Républicains dans le Jura, ces résultats dévoilent deux courants au sein du parti, qu’il faudra bien évidemment prendre en compte. « Je fais confiance à Éric Ciotti pour rassembler toute la famille, pour organiser et structurer le mouvement autour de ces deux courants, ça me semble essentiel. Je pense qu’il a compris, compte tenu du résultat, qu’il devra tenir compte des autres sensibilités du parti. Je le crois assez intelligent pour avoir compris cette mesure-là Â» souligne la sénatrice. Des propose partagés par Jacques Grosperrin, sénateur du Doubs, qui lui aussi demande à Éric Ciotti de rassembler et de proposer une ligne très claire ou chacune des sensibilités de ce parti politique pourra se retrouver.

Marie-Christine Dalloz : 

 

 

Ne pas quitter le navire en pleine tempête

L’élection d’Éric Ciotti à la tête de Républicains a suscité de nombreuses réactions. Certaines personnalités politiques ont même décidé de quitter le parti le soir de la victoire du député des Alpes-Maritimes. C’est notamment le cas de François Grosdidier, maire de Metz, ou encore Laurence Arribagé, présidente des Républicains en Haute-Garonne. S'il est « déçu Â» parce qu’il avait apporté son soutien à Bruno Retailleau et qu’il croyait en son projet pour redresser ce parti historique de droite, Jacques Grosperrin n’est pas de cet avis. « François, que je connais très bien, a toujours eu une ligne cohérente avec le parti, parfois avec des sensibilités différentes. Je peux entendre son geste, mais je pense que dans une période difficile, où le bateau est en tempête sur la mer, il faut un capitaine, et tous être derrière. Celui que les Républicains ont choisi est Éric Ciotti. Je crois que ce n’est pas le moment de quitter le navire, au contraire, il faut être solidaires pour bien tenir la voile Â» souligne le sénateur.

Jacques Grosperrin : 

 

Pas d’alliance possible avec l’extrême droite

Aussitôt élu, Éric Ciotti, invité du 20h de TF1, a plaidé pour Â« une droite ferme, qui rétablisse l’ordre dans la rue Â» ainsi qu’une droite Â« du travail, de l’autorité, de l’identité, qui nous permette de vivre comme nous avons toujours vécu […] La question est d’abord celle de la survie de la France alors que notre pays est frappé de déclin voire d’une sorte de décadence Â» a expliqué le nouveau président des Républicains. S’il est décrit par ses adversaire comme étant trop radical, et qu’on le positionne parfois « Ã  droite de la droite Â», Éric Ciotti a maintenu qu’il n’y aurait aucun accord avec Éric Zemmour, alors que quelques rumeurs couraient à ce sujet. Une position confirmée par le sénateur du Doubs, Jacques Grosperrin. « ÃŠtre pour une droite forte ne veut pas dire être pour une droite extrémiste. De toute manière il ne pourra pas présider ce parti en flirtant avec Zemmour ou d’autres, je crois et je suis persuadé qu’il ne le fera pas. Il a très bien compris que l’existence et la pérennité de notre parti politique c’est de proposer autre chose, et que nous ne voulons pas nous fondre ni nous rapprocher de ces partis, parce qu’on ne partage pas du tout les mêmes valeurs, républicaines, sociétales, économiques ou encore éducatives Â». Il n’y aurait donc pas d’alliance en perspective entre Les Républicains et Reconquête selon le sénateur du Doubs. Des propos approuvés du côté du Jura et de sa députée, Marie-Christine Dalloz. « Je partage cette vision d’une droite qui s’assume, qui est forte de ses convictions, mais qui n’est pas à vendre, ni auprès de monsieur Macron, ni auprès des mouvements d’extrême droite. Encore une fois, l’attention sera portée sur l’ensemble des sensibilités et des courants de notre famille politique. Il ne faut pas oublier qu’on s’est créé sur le RPR et l’UDF, donc il faut respecter l’ensemble de cette vision Â».