L’INSEE Bourgogne Franche-Comté vient de publier un très intéressant rapport réalisé par l’Observatoire statistique transfrontalier de l’Arc Jurassien (OSTAJ). Il décline en quatre portraits le territoire transfrontalier. Cette grille d’analyse évoque ces quatre territoires de l’Arc jurassien en quatre thématiques ; la démographie, l’offre commerciale et touristique, l’emploi et les flux de travailleurs frontaliers.
Parc du Doubs et Agglomération urbaine du Doubs
Organisé autour des pôles urbains de la Chaux-de-Fonds et du Locle, qui connaissent un marché du travail très attractif, le territoire des Parcs du Doubs et de l’Agglomération urbaine du Doubs compte 143.250 habitants, pour une superficie de 2000 km2. Les communes françaises de Morteau, Villers-le-Lac et Les Fins constituent le pôle secondaire du territoire. Sans aucune surprise, on y apprend que ce secteur est porté par l’industrie horlogère. En 2019, il recense 67.000 emplois, dont plus des deux tiers se situent du côté Suisse. L’horlogerie y représente 20% des emplois en 2019. Il s’appuie majoritairement sur de petites structures de moins de 10 emplois. Néanmoins, près de 200 établissements comptent entre 50 à 250 emplois. Précisons que c’est le secteur géographique qui fournit le plus de main d’œuvre à la partie suisse. On compte ainsi 12.000 travailleurs frontaliers, soit 33% du total des frontaliers de l’Arc jurassien.
L’aire de proximité Mont d’Or – Chasseron
Elle regroupe 162.000 habitants. La partie suisse est davantage tournée vers l’industrie, la partie française vers le commerce, à Pontarlier en particulier. Un tiers des actifs occupés résidant sur le versant français travaillent en Suisse. Comparé à des intercommunalités françaises de taille équivalente, le Grand Pontarlier propose deux à trois fois plus de supermarchés et d’hypermarchés, quatre à cinq fois plus de commerces. Stimulé par les revenus élevés des nombreux actifs salariés et par la clientèle suisse, le commerce représente 15,4 % des emplois contre 10,5 % dans la partie suisse. En 2019, un tiers des actifs occupés vivant dans la partie française travaillent en Suisse. Le nombre de frontaliers, 11 000 au total, augmente de 3,2 % par an depuis 2013. Les frontaliers résidants dans l’aire de proximité se rendent surtout à Yverdon-les-Bains et dans le Val-de-Travers. Lausanne attire une main-d’œuvre qualifiée dans des secteurs très rémunérateurs comme la finance, l’assurance ou la recherche industrielle. D’autre part, dans un contexte de forte création d’emplois
dans le secteur de la santé dans la partie suisse, le nombre de frontaliers résidant dans la partie française et travaillant dans ce secteur augmente de 3 points, passant de 11 % à 14 % en 2019. Enfin, Côté français, 42 % des ménages perçoivent des revenus de source étrangère, une part nettement plus élevée que dans les autres territoires.
Haut-Jura – Vallée de Joux
Ce territoire présente de multiples contrastes. Avec ses vastes plaines qui bordent le Lac Léman, la partie suisse est quatre fois plus peuplée que la seconde, très montagneuse. Côté
suisse, les emplois sont nombreux, notamment dans le domaine du tertiaire, et se développent alors que la partie française compte trois fois moins d’emplois et l’industrie
y est encore très présente. Ce territoire compte 150.700 habitants, soit 8,5% de l’Arc Jurassien. La partie française compte presque quatre fois moins d’emplois et les activités y sont principalement localisées à Saint-Claude (4670) et aux Hauts de Bienne (1960). Côté suisse, les emplois sont concentrés sur quelques centres urbains le long du Lac Léman, notamment à Nyon qui compte à elle seule plus d’emplois que le versant français. En 2019, un actif sur quatre résidant côté français traverse quotidiennement la frontière pour aller travailler dans la partie suisse. Ce flux de 4.450 frontaliers représente 12 % des frontaliers de l’ensemble de l’Arc jurassien. Le Haut-Jura - Vallée de Joux est le territoire de coopération qui fournit le moins de main-d’œuvre à l’économie helvétique. Depuis 2013, le nombre de frontaliers progresse de +2,3 % par an, proche de la moyenne des autres territoires de coopération (+2,7 %). Terminons par cette information : un ménage sur quatre perçoit des revenus de source étrangère qui sont presque exclusivement des salaires.