Jusqu’au 16 novembre, le musée Courbet à Ornans propose une immersion inédite avec Bloom, une projection en réalité virtuelle signée Fabienne Giezendanner. Équipé d’un casque, le spectateur devient acteur d’une fable écologiste poétique, plongé dans un Ornans ravagé par les éléments, où la nature reprend ses droits. Sans dialogue, chaque scène devient un espace sensoriel et graphique à explorer. La séance dure 16 minutes et accueille deux personnes à la fois, à partir de 12 ans. L’expérience est incluse dans le billet d’entrée, dans la limite des places disponibles, aux horaires habituels du musée (fermé le mardi et le 1er novembre). Renseignements au 03 81 86 22 88 ou par mail à Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser..
Deux expositions, présentées actuellement au Musée Gustave Courbet et à l’atelier du peintre, invitent à une immersion contemplative dans le paysage, à travers les pas des peintres du XIXe siècle et le regard contemporain d’Eva Jospin. Dans le calme d’Ornans, le musée Courbet propose une exposition aussi riche que sensible : "Paysages de marche. Dans les traces de Rousseau, Courbet, Renoir, Cézanne et les autres", une réflexion sur la marche comme expérience esthétique et philosophique, rythmée par le souffle du XIXe siècle. En écho, l’artiste contemporaine Eva Jospin investit l’atelier du peintre, dans une carte blanche nourrie d’échos boisés, de forêts sculptées et de résonances intimes avec l’œuvre du maître de la Loue.
L'interview de la rédaction : Benjamin Foudral
Marcher, créer, penser : un paysage habité
« Les grandes idées viennent en marchant », écrivait Nietzsche. Cette maxime aurait pu servir d’épigraphe à l’exposition "Paysages de marche", dont le commissariat est assuré par Pierre Watt, historien de l’art, professeur d'hsitoire de l'art à l'université Paris 1 Panthéon - Sorbonne. L’exposition explore la marche non comme simple déplacement, mais comme geste créateur, expérience sensorielle et philosophie incarnée. Divisée en stations thématiques – de l’errance volontaire au "cheminement du familier", de la frontière entre ville et campagne à la marche dans l’inconnu – l’exposition retrace la manière dont les artistes du XIXe siècle ont arpenté le monde pour mieux le représenter. Elle rend hommage à cette expérience physique du paysage, opposée à la frénésie contemporaine du regard. « La peinture n’est pas une image qu’on scrolle du pouce », insiste Pierre Watt. « Elle donne du temps, il faut lui rendre du temps. ».
L'interview de la rédaction : Pierre Wat

Photo : Benjamin Foudral, directeur et conservateur du musée et pôle Courbet et Pierre Wat; historien de l'art à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
Une scénographie pensée comme une déambulation
La scénographie accompagne cette lenteur revendiquée. Volumes, couleurs, clairs-obscurs rythment la pérégrination du visiteur, dans un parcours à la fois sensoriel et intellectuel. Parmi les quelque soixante œuvres exposées, issues des collections du Louvre, du musée d’Orsay ou encore d’institutions régionales, les chefs-d’œuvre de Courbet, Renoir ou Cézanne dialoguent avec des œuvres moins connues, parfois inédites. Des objets insolites – palettes de voyage, chaussures d’alpiniste, piolets – rappellent la dimension humaine et corporelle de la création. L’exposition célèbre aussi la photographie du XIXe siècle, elle-même pratique de la lenteur et de l'observation attentive. Le tout forme un parcours riche mais volontairement épuré, presque méditatif.

Eva Jospin, une résonance contemporaine dans l’atelier de Courbet
À quelques pas du musée, l’atelier de Gustave Courbet, restauré et ouvert au public, devient le théâtre d’une carte blanche donnée à Eva Jospin. L’artiste, connue pour ses forêts sculptées en carton, y propose une exposition intime, conçue en résonance avec les paysages et les thèmes chers à Courbet : la grotte, la forêt, la minéralité. « Cet atelier, ce n’est pas un musée. C’est un lieu habité par un peintre qui y revenait après ses marches pour transformer son expérience en peinture », explique Eva Jospin. Dans ce lieu de mémoire vivante, elle installe des bas-reliefs, sculptures, dessins et broderies, pensés pour le dialogue. « Il s’agit d’un échange permanent entre le passé et le présent, une conversation que les artistes n’interrompent jamais. ».
Un dialogue vivant entre art, nature et territoire
Les deux expositions s’inscrivent dans une programmation thématique autour de "l’art et la nature", déployée sur les différents sites du pôle muséal d’Ornans, dont la ferme familiale de Flagey qui accueille l’artiste Hélène Cambalveis. Ensemble, ces projets tissent un récit cohérent, entre patrimoine et création vivante, entre mémoire du territoire et regard d’aujourd’hui. À travers la marche, l’exposition interroge notre relation au paysage, au temps, à la création. Elle propose un antidote à la vitesse, une invitation à la contemplation. Et rappelle, selon les mots d’Eva Jospin, que « l’art est un mouvement permanent – un dialogue entre aujourd’hui, le passé et ce qui va venir ».
L'interview de la rédaction : Eva Jospin

Photo : Oeuvre de l'artiste Eva Jospin
Info pratiques
"Paysages de marche. Dans les traces de Rousseau, Courbet, Renoir, Cézanne et les autres" et "Eva Jospin – Carte blanche à l’atelier Courbet" sont à découvrir du 28 juin, et jusqu’au 19 octobre au Musée Courbet et à l’atelier du peibtre.
Le samedi 17 mai 2025, le musée Courbet à Ornans ouvre ses portes gratuitement de 10 h à 21 h pour une Nuit des musées placée sous le signe de la découverte et de la créativité.
Les élèves à l’honneur avec "La classe, l'œuvre"
Fidèle à son engagement en faveur de l’éducation artistique et culturelle, le musée participe une nouvelle fois au programme La classe, l'œuvre. Ce dispositif permet aux élèves de s’approprier les œuvres de Courbet pour créer et partager leurs propres interprétations artistiques.
Dès 10 h, les élèves de l’école La Reverotte à Pierrefontaine-les-Varans présenteront leurs travaux inspirés des paysages du peintre. Peinture, encre, collage et pastels : une diversité de techniques pour exprimer leur vision du monde. En parallèle, ils inviteront leurs familles à découvrir le musée à travers un jeu ludique.
À 15 h, les élèves de l’école intercommunale de Champlive exposeront leurs autoportraits, réalisés après une étude minutieuse de ceux de Courbet. Leur travail inclut également un jeu de memory destiné à enrichir la visite des curieux.
Une immersion musicale unique avec Les Dames de Lune
La soirée prendra une dimension envoûtante avec une série de concerts donnés à 17 h 30, 19 h et 20 h 30 par Les Dames de Lune. Ce duo éclectique, composé de Marie Braun et Julie Garnier, mêle flûtes, saxophones et voix dans une performance vibrante et poétique. Chantant, dansant et susurrant leurs propres langues musicales, elles guideront les visiteurs dans une déambulation sonore à travers les salles du musée.
Un hommage à "La Truite" de Courbet
À 18 h et 19 h 30, une visite thématique autour de La Truite peinte par Courbet permettra aux participants d’explorer cette œuvre emblématique sous un angle original. Animée par Yves Faillenet, guide de pêche, et une médiatrice du Pôle Courbet, cette visite s’inscrit dans l’opération nationale "100 œuvres qui racontent le climat", organisée par le musée d’Orsay. La découverte sera suivie d’une dégustation de spécialités locales à base de truite, pour prolonger l’expérience artistique à travers les saveurs.
Avec cette programmation riche et variée, la Nuit des musées au musée Courbet promet une immersion complète dans l’univers du maître réaliste, portée par la créativité des jeunes artistes et l’intensité des performances musicales. Un rendez-vous à ne pas manquer pour les amateurs d’art et de culture.
Hier, le Musée Courbet d’Ornans installait « La Truite », une des œuvres majeures de l’artiste franc-comtois, dans ses murs. Une Huile sur toile, prêtée par le musée d’Orsay, dans le cadre d’un partenariat avec le Conseil Départemental du Doubs. Ces actions culturelles permettent de mettre à disposition, chaque année, 100 œuvres du musée parisien, dans les musées des collectivités territoriales. La présence de l’œuvre de Gustave Courbet s’inscrit dans le cadre de l’opération « 100 œuvres qui racontent le climat », déclinée en 2025.

L'interview de la rédaction : Christine Bouquin, présidente du Conseil Départemental du Doubs
Comme le soulignent Sylvain Amic, directeur de musées d’Orsay et de l’Orangerie – Valéry Giscard d’Estaing, et Christine Bouquin, présidente du Conseil Départemental du Doubs, l'œuvre, en plus de tout l’intérêt qu’elle porte artistiquement, permettra d’aborder des sujets contemporains, liés au climat, à la biodiversité et à la nature. Dans ce cadre-là , des rencontres, prévues dans et hors les murs du musée, sont prévues avec diverses populations, que sont les collégiens, les lycéens, les agriculteurs, les associations et les collectivités. Comme le rappelle Sylvain Amic : « le musée d’Orsay est une matrice du monde contemporain, où les préoccupations actuelles se retrouvent dans les collections ». Dans un contexte où les opinions se mêlent aux informations, où les faits deviennent des opinions comme les autres, la parole scientifique est d’une importance capitale. « Le musée est un lieu de référence et de confiance pour le public, offrant des informations vérifiées et produites par des experts académiques » explique le directeur.
L'interview de la rédaction : Sylvain Amic, directeur de musées d’Orsay et de l’Orangerie – Valéry Giscard d’Estaing
L'interview de la rédaction : Sylvain Amic, directeur de musées d’Orsay et de l’Orangerie – Valéry Giscard d’Estaing
Rendre accessible la culture

Benjamin Foudral, Christine Bouquin et Sylvain Amic
Une nouvelle fois encore, le musée Courbet d’Ornans joue un rôle essentiel dans la diffusion de la culture en milieu rural. Grâce à ses équipes et à la volonté des élus départementaux, il rend accessible la culture et donne accès à sa richesse au plus grand nombre. L’arrivée de ce prêt exceptionnel se conjugue également à d’autres évènements et expositions. Deux temps forts viendront compléter cette offre culturelle durant toute la période estivale, du 28 juin au 19 octobre, avec Eva Jospin à l’atelier Courbet à Ornans et l’exposition « Paysages de marche, dans les traces de Rousseau, Courbet, Renoir, Cézanne et les autres ».
L'interview de la rédaction; Benjamin Foudral, conservateur du Musée Courbet d'Ornans
L'interview de la rédaction; Benjamin Foudral, conservateur du Musée Courbet d'Ornans
« La Truite » de Gustave Courbet est visible à Ornans, jusqu’au mois d’octobre, dans le parcours permanent du musée.
Dans le cadre de l’opération nationale « 100 œuvres qui racontent le climat », le Musée Courbet d’Ornans accueillera, en mars prochain, « la Truite », réalisée par le peintre de la Vallée de la Loue, et exposée au musée d’Orsay. Cette œuvre, peinte à son retour en Franche-Comté après son emprisonnement en 1871 des suites de sa participation à la Commune , sera exposée du 22 mars au 19 septembre prochain.
A compter du 14 décembre, et jusqu’au 20 avril, le Musée Courbet d’Ornans présente une exposition consacrée à la jeunesse de l’artiste, entre 1835 et 1844, date du 1er tableau du peintre franc-comtois accepté au Salon officiel et exposé au Louvre. Il s’agit d’un portrait, baptisé « Courbet au chien noir ». L’exposition proposée permet au public de découvrir la personnalité artistique de Courbet, son cheminement, ses recherches, ses tâtonnements,… .
Un véritable travail scientifique a été mené pour construire cette exposition. La réflexion a été portée par Benjamin Foudral et ses équipes du Musée d’Ornans, mais également Carine Joly, conservateur de l’Institut Gustave Courbet, et Bruno Mottin, conservateur honoraire du centre de recherche et de restauration des Musées de France. Plusieurs salles sont réservées à l’exposition « devenir Courbet ». Elles reçoivent une trentaine d’œuvres, mais également de nombreux documents : correspondances, cahiers d’école, passeports, témoignages, carnets à dessin…
L'interview de la rédaction : Benjamin Foudral, directeur et conservateur du musée et Pôle Courbet
L'interview de la rédaction : Benjamin Foudral, directeur et conservateur du musée et Pôle Courbet
Le parcours de l’artiste
L'interview de la rédaction : Benjamin Foudral, directeur et conservateur du musée et Pôle Courbet
Durant cette exposition, le public se voit relater la jeunesse de l’artiste et son objectif manifeste de devenir artiste peintre. Alors qu’il s’apprête à rejoindre Paris, en 1839, « pour poursuivre sa destinée », on peut lire sur son passeport : Courbet, Jean Désiré Gustave, âgé de 20 ans, « profession de peintre ». De sa scolarité classique à Ornans, puis au collège royal de Besançon, en passant par son aventure parisienne, où il fera des rencontres prépondérantes et enrichira sa culture et sa pratique, une décennie est ainsi déclinée. La reproduction de tableaux et la fréquentation des expositions officielles et des ateliers de maîtres de l’époque concourront à la formation du peintre et lui permettront de nourrir son art.
L’exposition « Devenir Courbet » est à découvrir tous les jours, du mercredi au dimanche de 10h à 12h et de 14h à 17h. Le lundi de 14h à 17h. Plein tarif : 6 euros. Tarif réduit : 4 euros. Moins de 18 ans : gratuit.
A l’occasion des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, le Musée départemental Gustave Courbet présente l’exposition « Colosses. Lutteurs, culturistes et costauds dans les arts ». Précisons que cette création a bénéficié du label « Exposition d’Intérêt National » et du label « Olympiade culturelle » du comité d’organisation de Paris 2024. Grâce à la présentation de plus de 200 œuvres et objets, composés de peintures, de sculptures, d’affiches, d’imprimés, d’un film, … répartis dans cinq salles, cette exposition évoque, à travers ces combattants, le culte du sport, du corps sportif, de l’image, des stéréotypes et du développement de la culture physique et leur impact, physique et moral, sur nos sociétés modernes. Une vraie exposition de l’art et du visuel qui nous plonge dans cet univers, qui devient un véritable phénomène de société.

L’idéal sportif devient un idéal corporel et masculin. On suit avec grand intérêt le parcours de ces apollons, mis en lumière par le tableau « les lutteurs » de Gustave Courbet au 19è siècle. Ce voyage artistique nous emmène dans les méandres de la médiatisation et la spectacularisation du corps sportif, faisant évoluer le statut de ces personnes, les considérant comme des nouvelles vedettes populaires. Elles passeront ainsi de phénomène de foire au statut de canon physique et artistique.
L'interview de la rédaction / Benjamin Foudral, conservateur-directeur du musée et pôle Courbet.
Cet évènement a bénéficié de la participation exceptionnelle de l’Etablissement du Musée d’Orsay et du Musée national du sport de Nice qui a prêté plus de 50 pièces. Cette exposition est à découvrir du 1er juin au 13 octobre au musée départemental Gustave Courbet à Ornans.
Jusqu’au 4 février, le Musée Gustave Courbet d’Ornans présente l’exposition « Delacroix s’invite chez Courbet ». Pour la première fois à Ornans, plus de 60 œuvres de Delacroix sont présentées. Une immersion dans la vie artistique et privée du peintre, à la rencontre d’œuvres souvent méconnues, qui feront toute la lumière sur la psychologie « plurielle et complexe » de ce dernier. Ce rendez-vous est également un formidable trait-d’union entre Courbet et Delacroix. Deux artistes, talentueux et majeurs du 19è siècle, qui ne s’appréciaient guère. Et ce, même si chacun d’eux reconnaissait le travail de l’autre.
A compter du 15 février prochain, le musée départemental Gustave Courbet d’Ornans présentera trois nouvelles œuvres dans le cadre du parcours permanent qu’il propose à ses visiteurs. L’objectif étant pour le conseil départemental du Doubs, le propriétaire des lieux, de mettre en lumière la plus vaste collection d’œuvres de l’artiste.
Les trois nouvelles arrivées, provenant de trois institutions publiques, sont les suivantes :
Deux expositions sont à retrouver en ce début d’année au Musée Courbet à Ornans et à la ferme familiale Courbet à Flagey. Jusqu’au 26 mars, à Ornans, le public peut apprécier les œuvres de Jean Ricardon, artiste peintre et professeur des Beaux-Arts de Besançon. En parallèle, le site de Flagey invite les visiteurs à s’immerger, jusqu’au 23 avril, dans le volet marchand de l’œuvre de Gustave Courbet à travers les institutions, les pratiques et les grands noms du marché de l’art du 19è Siècle. Pour tout savoir sur ces deux évènements : www.musee-courbet.fr