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Ce vendredi à Besançon, plusieurs mouvements citoyens et associations se sont mobilisés place de la Révolution pour tenir une marche pour le climat. Le rendez-vous était fixé à 14h. Une soixantaine de personnes ont répondu à cet appel. Dans le cortège, l’AEB Section Lycéenne, Alternatiba ou encore Extinction Rébellion. Les organisations appelaient chacun et chacune à se mobiliser au côté de la jeunesse pour réclamer de "réelles actions climatiques". Les manifestants ont déambulé dans le centre-ville bisontin tout en scandant différents slogans relatifs au climat, mais aussi parfois en direction des forces de l’ordre. Arrivés face à la Banque BNP Paribas, rue des Granges, le cortège a entamé un sit-in au milieu de la route pendant plusieurs minutes. La manifestation a ensuite repris sa route dans une ambiance plutôt festive et sans débordement. Dans le cortège, de nombreux jeunes, « très inquiets de l’avenir » et « en colère face à un gouvernement qui néglige complétement l’écologie et l’environnement ». Selon ces manifestants, « la situation est déjà critique, et il devient urgent d’agir, de prendre les mesures nécessaires, et de rapidement changer de cap ». Des propos soutenus et partagés par des participants un peu plus âgés. « C’est une catastrophe, on fonce droit dans le mur […] Je ne me fais pas de souci pour moi, je suis à la retraite, mais je m’inquiète pour mes enfants, et mes petits-enfants, qui devront vivre dans ces conditions, dans ce monde qu’on leur laisse » explique ce militant d’Alternatiba.

 

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Christophe Béchu, le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires était dans le Doubs ce lundi. Il est arrivé à Frasne aux alentours de 11h afin d’échanger avec le syndicat mixte du Mont d’Or autour de la stratégie d’adaptation au changement climatique de la station de Métabief, engagée depuis 2015 dans un plan d’adaptation au réchauffement climatique en devenant un domaine quatre saisons. Une fois sur les pistes, le ministre a également rencontré les élus locaux. Ils ont échangé autour des dispositifs d’accompagnement des collectivités territoriales proposés par l’Etat pour accélérer la transition écologique, notamment le Fonds vert.

 

Transformer et adapter les lieux touristiques

« On a un réchauffement climatique. Ce n’est pas une théorie, c’est une réalité. Une réalité, aujourd’hui en France de 1,7° d’augmentation moyenne » souligne Christophe Béchu. Les températures montent, les hivers s’adoucissent, la neige se fait de plus en plus rare au fil des années, comment peuvent survivre les stations de montagnes à long terme dans ces conditions ? C’est pourquoi le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires était en déplacement dans le Doubs ce lundi. Afin de rappeler le soutien de l’Etat auprès de la station de Métabief, engagée depuis 2015 dans son vaste plan d’adaptation au réchauffement climatique à travers un domaine quatre saisons, le ministre en faisant un exemple à appliquer partout en France. Comme Christophe Béchu l’affirme, nous n’en avons pas fini avec l’addiction aux énergies fossiles, l’année 2022 battant même des records d’achats de pétrole et de gaz. Dans un premier temps, il faut bien évidemment se battre sur la façon de limiter ce réchauffement. Mais il faut aussi s’adapter. « Regarder la réalité en face, et s’habituer à vivre avec des températures plus élevées » indique le ministre. Tout ça avec l’idée non pas de fermer les lieux touristiques, mais d’adapter ces lieux en faisant en sorte qu’ils aient un avenir tout au long de l’année. « Ce que je suis venu constater à Métabief aujourd’hui, c’est cet exemple d’anticipation. Nous ne sommes pas dans le déni. Puisque ça va arriver, qu’est-ce qu’on fait maintenant et comment on embarque la population ? Ce qui se passe à Métabief, c’est ce qu’on va devoir faire ailleurs en France, et pas uniquement pour les stations » poursuit Christophe Béchu.  

 

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Un plan d’adaptation au changement climatique

« On le voit de manière très concrète avec la diminution de l’enneigement. Entre un tiers et deux tiers des stations seront confrontées, dans les 30 ans qui viennent, y compris à des altitudes plus élevées qu’en haute montagne, à des difficultés partielles ou récurrentes d’enneigement » explique Christophe Béchu. Comment réagir face à cette situation, et comment proposer des alternatives viables à ce qui se fait depuis des décennies sur ces territoires ? Cette année, le gouvernement va présenter son plan d’adaptation au changement climatique, une troisième version comprenant de nouvelles projections. Des perspectives qui intègrent également le plan « Avenir montagnes », présenté le 27 mai 2021, ayant pour objectif de construire un modèle touristique plus diversifié et plus durable pour les territoires de montagne. Il s’agit de développer des équipements touristiques durables deux ou quatre saisons, moderniser des équipements permettant la pratique d’une activité de neige, soutenir la transition écologique des activités touristiques, faciliter les mobilités des premiers et derniers kilomètres, et rénover les hébergements touristiques ou saisonniers.

 

Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires : 

 

 

Environ 200 personnes étaient mobilisées ce vendredi dans les rues de Besançon pour le climat. Il s’agissait principalement de jeunes manifestants, se mobilisant pour agir contre le réchauffement climatique, l’effondrement de la biodiversité, et réclamant une justice climatique. Cette manifestation fait suite au mouvement « Friday for Future » lancé par Greta Thunberg, auquel ont répondu La Voix Lycéenne et les jeunes écologistes dans la cité comtoise. Le cortège a entamé sa marche de la place de la Révolution pour se diriger jusqu’à la Gare d’Eau.

Corian et Marie-Lou, deux manifestants des jeunes écologistes : 

 

Depuis 2018, des attaques de scolytes d’ampleur épidémique touchent le Nord-Est de la France. Les régions Grand-Est et Bourgogne-Franche-Comté sont particulièrement atteintes. Les scolytes sont des parasites secondaires, qui s’attaquent aux arbres affaiblis, par la sécheresse par exemple. Cependant, à un niveau épidémique, ils peuvent attaquer des arbres sains. Et même si ces derniers ont des mécanismes de défense, si le nombre d’attaques devient trop important, l’arbre ne peut plus lutter. Nous nous sommes entretenus avec Florent Dubosclard, directeur de l’agence de l’ONF du Jura.

 

Les scolytes sont une famille de coléoptères xylophages de petite taille. Le scolyte typographe s’attaque aux Epicéas et il est particulièrement dévastateur. Les femelles fécondées creusent des galeries sous l’écorce et y déposent leurs œufs. Après l'éclosion, les larves se développent perpendiculairement de part et d’autre de la galerie principale. Le développement des insectes détruit des cellules permettant la circulation de la sève ce qui provoque la mort de l’arbre. A chaque génération les scolytes se multiplient rapidement, une femelle peut pondre jusqu’à 80 œufs. Initialement déclenchée en région Grand Est, l'épidémie de scolytes s'étend désormais sur la quasi-totalité des forêts d'épicéas, de la moitié nord de la France (Bourgogne-Franche-Comté, Hauts-de-France, Normandie) à l’Auvergne Rhône-Alpes. Le typographe est le scolyte commettant les plus gros dégâts dans les forêts d’épicéas, notamment dans le Grand-Est.

 

Quelles sont les causes du scolyte ?

« Nos forêts souffrent du changement climatique ce qui a pour effet de les rendre plus vulnérables, et de développer différentes maladies. Ces scolytes ont toujours existé, en revanche en période de sécheresse et de fortes températures ces populations de de scolytes ravageurs explosent, et contaminent la plupart de nos forêts. Et c'est le cas depuis 2018. On a connu dans l'histoire de la foresterie quelques pics, en revanche aucun de cette intensité et de cette durée. Depuis 2018 ce sont plusieurs centaines de milliers de mètres cubes de bois résineux que l'on a dû récolter parce que ces bois étaient morts sous les attaques répétées de de ces insectes ».

 

Comment reconnaître un arbre contaminé ?

Partout où l'épidémie frappe, une modification de l'aspect paysager est à prévoir. Au-delà des coupes exceptionnelles, le dépérissement des épicéas modifie l'aspect de la forêt. En effet, les arbres attaqués par les scolytes sont facilement identifiables par le changement de la couleur de leurs aiguilles, virant du vert au brun, puis par leur disparition totale. Dans le paysage, les groupes d’arbres atteints depuis un certain temps sont facilement repérables grâce à la couleur des houppiers rouges ou gris selon l’ancienneté de l’attaque. Dans ce cas, les scolytes se sont déjà envolés et ont colonisé d’autres arbres. Il est compliqué de détecter précocement les scolytes. La couleur des houppiers est un indice qui intervient trop tardivement. Des indices plus discrets comme la présence de sciure rousse par exemple permettent de détecter une attaque récente.

 

Qu’arrive-t-il au bois infesté par les scolytes ?

« Ces bois gardent leurs propriétés technologiques, donc peuvent être utilisés comme des bois frais en charpente en bois de construction notamment. Dès lors que nous les récoltons rapidement après qu'ils aient été contaminés. Donc ils rentrent dans le marché de marché du bois et sont valorisées comme leurs comme les bois frais, comme les bois verts »  

 

Il faut donc récolter ces bois le plus rapidement possible après la contamination ?

« Dès qu'ils commencent à sécher, si on attend trop, ils se déprécient et ne peuvent plus être utilisés. Ce qui fait que l'on récolte non pas les bois que l'on aurait identifié comme étant bon à récolter en période normale, mais bien les bois qui sont morts. Donc pas forcément ceux qui seraient le plus pertinent à récolter. Et derrière ces récoltes nombreuses, des efforts importants de reconstitution de boisement sont également engagés pour renouveler nos forêts. Dès lors que ces forêts sont abîmées par ces attaques de ravageurs, ça nous perturbe et nous oblige à les reconstituer avec des essences un peu plus adaptées aux nouvelles conditions climatiques que l'on rencontre aujourd'hui et qui vont se durcir à l'avenir on le sait ».

 

Comment lutter efficacement contre ce scolyte ?

« Il n’existe pas vraiment de méthode pour lutter. En tant que gestionnaire, on conduit des sylvicultures et qui intègrent ce nouveau risque en diversifiant les espèces d'arbres que l'on va favoriser dans nos forêts, en intégrant certaines espèces qui sont plus résistantes aux assauts du climat. Et puis en conduisant des sylvicultures plus dynamiques, pour faire en sorte que nos forêts soient plus résistantes, plus résilientes face à ce nouveau climat ».

 

Avez-vous souffert de cette épidémie ces dernières années ?

« C’est un vrai fléau, on sort là d'une année 2021 qui a été une année de répit, puisque la météo a été favorable en étant plus fraîche et plus humide. Donc on a eu une baisse des attaques de scolytes en 2021, mais on sait que c'est un répit avant un redémarrage que l'on espère être le plus tard possible. Mais on sait que ce que l'on a vécu de 2018 à 2020 va se reproduire dans un futur proche, c'est inévitable ».

 

Comment appréhendez-vous la hausse des températures, et l’approche de l’été ?

« Pour l’instant on est dans les starting-blocks. On constate que depuis le début d'année on a un déficit de pluviométrie. Les températures sont agréables en tant que citoyen, mais inquiétantes en tant que forestier. Et si on ne constate pas d'amélioration d'ici à cet été, on craint une reprise de cette épidémie de scolytes ».