Dimanche dernier, lors du match de clôture de la 10ème journée de championnat de Ligue 1, un triste spectacle s’est déroulé dans les rues de Marseille. Quelques individus s’en sont violemment pris au bus transportant les joueurs et le staff de l’Olympique Lyonnais, blessant sévèrement Fabio Grosso, le coach de l’équipe rhodanienne. Des agissements qui desservent le football amateur, en ternissant l’image du sport le plus populaire au monde.
« Tout ce qui se passe au niveau professionnel, surtout dans la violence, dessert le football amateur. C'est bien ça qui nous ennuie. Bon, nous n’avons pas ces débordements, nous n’avons pas des rassemblements avec autant de spectateurs, et on a quand même 95% de nos matches qui se font dans la sympathie et la bonne humeur, avec une buvette et une 3ème mi-temps agréable. Mais nous ne pouvons tolérer ces actes, qui nous desservent, de la même manière que lorsque les joueurs professionnels contestent l’arbitrage. C'est regrettable » indique Daniel Rolet, président du district de football du Doubs-Territoire de Belfort. Le football professionnel, le sport le plus joué et le plus suivi au monde, doit être doté d’une certaine exemplarité. Il doit servir de modèle et d’inspiration, pour tous ces jeunes et moins jeunes joueurs, qui foulent les terrains pour donner le meilleur d’eux-mêmes, prendre du plaisir, vivre leur passion, dans un cadre leur permettant de s’épanouir, en toute sécurité. Il en est de même pour les arbitres, qui trop souvent, restent la cible des joueurs ou du public. « Dans le foot amateur, si on demande aux jeunes de faire de l'arbitrage à la touche dès les U13, c’est justement pour qu'ils apprennent à admettre que l'arbitre il peut faire des erreurs, qu’il a besoin d'être épaulé, de ne pas être un acteur seul au milieu des 22 joueurs. C'est dès le jeune âge qu'il faut leur apprendre qu'il y a des règles. Le gros problème, c'est que souvent, la plupart des joueurs qui contestent les décisions ne connaissent pas les règles » explique Daniel Rolet.
Sensibiliser dès le plus jeune âge
Le foot doit rester une fête. Le plaisir de jouer ensemble. Un événement chaleureux, convivial, encore plus au niveau amateur. « Et c'est ce qu'on prône. On fait beaucoup d'éducatif dans nos clubs, des programmes éducatifs fédérales, qui apprennent le civisme, la politesse, l'environnement. C'est tout le contraire de ce qu’on a pu voir dimanche dernier » souligne le président du district de football du Doubs-Territoire de Belfort. Il ne pense d’ailleurs pas qu’il y ait une recrudescence de ces violences, mais qu’elles ont malheureusement toujours existées. Et si l’année dernière Daniel Rolet a été épargné par ces agissements, ce n’est pas le cas cette saison. « On a eu un problème avec un arbitre molesté par des joueurs. C'est déjà un de trop. Bon, j’ai 350 matchs arbitrés par week-end, donc il faut aussi relativiser et ne pas non plus généraliser la violence. Bien sûr, quand il n’y a pas d'acte de ce genre on trouve que c'est normal, mais ça devrait toujours être le cas. Et personne ne doit toucher ni aux joueurs, ni à l’arbitre ». Le président du district de football du Doubs-Territoire de Belfort pointe aussi la responsabilité des spectateurs. « Parfois, ils ne sont pas exempts de reproches. Souvent même, ils enveniment la situation. Parce qu'on veut soutenir son équipe à tout prix, mais ce n'est pas être dans le chauvinisme et dans l'exagération. Le foot doit rester une fête, c'est pour ça que je dirige dans le Doubs et le Territoire de Belfort. Si ce n'était pas le cas, ça ne m’intéresserait pas, c’est clair et net. Il faut qu'on puisse boire une bière ou un jus de fruit tranquillement après un match, il faut pouvoir se parler après un match, ce que malheureusement les gens ne savent parfois pas toujours faire ».