Ce dimanche après-midi, à l’appel, de la Licra, la ligue contre le racisme et l’antisémitisme, environ 300 personnes se sont rassemblées, sur l’esplanade des Droits de l’Homme à Besançon, pour dénoncer l’antisémitisme. De nombreux élus francs-comtois ont alerté sur ces faits, que connaît actuellement le pays, depuis les attaques du Hamas contre les civils israéliens de la Bande de Gaza. Franck Defrasne, le président de la LICRA de Besançon, a appelé « à faire bloc pour faire cesser la haine, qui se propage dans le pays ». Anne Vignot, la Maire de Besançon, dont la cité n’a pas été épargnée par les actes antisémites ces dernières semaines, a rappelé les valeurs de la République : « liberté, égalité, fraternité ». Les piliers « pour faire rempart » à la propagation de la haine.
Réactions de personnalités
Franck Defrasne, président de la LICRA de Besançon rappelle que son mouvement, né entre les deux guerres, « porte des valeurs universalistes et lutte contre toutes les formes de racisme et d’antisémitisme ». Le responsable pointe que « depuis 1945, l’antisémitisme ne s’est jamais arrêté ». Personne ne semble avoir appris du passé. Pour Stéphane Defrasne, il est important que « le peuple silencieux » fasse entendre sa voix et dénonce, à son tour, « ces abjections que sont l’antisémitisme et la barbarie ».
Annie Genevard, la député LR du Doubs, explique qu’il est important de se mobiliser pour dénoncer ces faits , « que l’on croyait d’un autre temps ». « Je suis là en solidarité avec nos compatriotes de confession juive » explique la parlementaire. Et de poursuivre : « nous devons lutter. L’antisémitisme est une forme de racisme tout à fait particulière, qui renvoie à des évènements historiques de tentative d’extermination d’un peuple. Nous n’avons pas le droit de laisser passer de tels agissements dans notre pays ».
Macha Woronoff, la présidente de l’université de Franche-Comté, était présente également. Mme Woronoff , qui était, « tout d’abord », présente en tant que citoyenne, rappelle que le rôle de l’institution qu’elle préside est de « lutter contre toutes les formes de haine et de discrimination ». Et de continuer : « Je trouve que c’est un moment extrêmement lourd, dangereux, sur lequel, il faut être extrêmement claire dans les positions que l’on prend ».
Le Bisontin Franck Monneur, professeur d’histoire géographie, rappelle que Besançon est l’une des villes françaises qui enregistre le triste record du nombre de tags antisémites recensés durant cette période. Soit une trentaine. « A chaque fois qu’un tag antisémite fleurit sur les murs de notre ville, c’est la République qui est attaquée. Il faut être présent aux côtés de nos compatriotes français de confession juive et dire non à l’antisémitisme » lance-t-il. L’enseignant rappelle l’importance de l’éducation pour la transmission « des valeurs de la république et pour le partage de la tolérance ». Et de conclure : « le respect de chaque confession est indispensable dans la République ».
Mobilisation à gauche
En marge de la manifestation, un mouvement juif, qui se présente « de gauche et d’extrême gauche », a pris la parole. Ces personnes ne veulent pas laisser « à la droite et à l’extrême droite » ce combat. Les militants expliquent que « ce sont historiquement ces gens qui ont mis leurs parents et leurs grands parents dans les trains de la mort ». Et de poursuivre : « Il est hors de question de laisser le gouvernement récupérer la question de l’antisémitisme et de laisser le Front National, qui était fondé par d’anciens SS, et les partisans de Zemmour, qui sont des négationnistes de la Shoa, défiler contre l’antisémitisme ». Selon eux, « la lutte contre l’antisémitisme ne pourra se faire qu’en lien contre tous les autres racismes ».