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Guerre en Ukraine : Quels comportements adopter avec les plus jeunes ?

Publié le 18 Mar. 2022 à 14:03
Tags: société | guerre en ukraine | enfants |
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Guerre en Ukraine : Quels comportements adopter avec les plus jeunes ?

En cette période très anxiogène, comment devons-nous nous comporter devant nos enfants ?  Devons-nous les tenir à distance de ces images douloureuses qui envahissent nos écrans et nos discussions. Après la Covid-19, les petits français voient désormais la guerre et en entendent parler. Quelles attitudes les adultes doivent-ils adopter ? C’est la question que nous avons posée à la psychologue bisontine Joëlle Desjardins

Cette professionnelle de l’enfance conseille tout d’abord d’adapter son comportement et sa façon d’agir à leur âge. Les moins de six ans sont très sensibles à l’émotion que leur renvoient les adultes. D’où l’importance de rassurer en utilisant les bons mots. L’objectif n’est pas de masquer la gravité de la situation et de ses inquiétudes, car ils ne comprendraient pas, mais de leur signifier qu’ils ne sont en rien responsables de nos angoisses. La déculpabilisation de l’enfant est une priorité. Pour les plus grands, à partir du primaire, il convient, avant d’expliquer la situation, d’écouter ce qu’ils ont compris, entendu et d’apprécier ce qui peut les inquiéter. Et ce, afin de corriger certains propos. Dans la cour de récréation, devant la télévision, lors d’une discussion, certains propos peuvent être mal compris et susciter des craintes, des peurs et des incompréhensions.

Protéger les enfants des images

C’est LE conseil dispensé par Mme Desjardins. « Les familles ne doivent pas laisser la télévision et les chaînes d’information en continu ouvertes. Elles ne doivent pas, sans être auprès de l’enfant, le laissé regarder les images qui passent actuellement sur la guerre en Ukraine Â» insiste-t-elle. La psychologue insiste également sur le fait que les adultes doivent porter un regard bienveillant sur l’enfant. Certains signes doivent alerter et conduire à prendre un rendez-vous auprès d’un professionnel. Le repli sur soir, le mutisme, les troubles du sommeil, l’anxiété, les cauchemars sont à prendre au sérieux. « Dans ces conditions, les parents doivent passer la main à des professionnels pour se faire aider et se faire accompagner Â» explique Joëlle Desjardins. Et de poursuivre : ‘Si les adultes sont en souffrance, les enfants peuvent ne plus se sentir protéger. Le sentiment de sécurité interne est indispensable pour qu’un enfant puisse aller explorer le monde. Un bien être qu’il acquiert dans son milieu familial. S’il ne l’acquiert pas, il va se replier sur lui-même et n’aura pas les capacités de s’ouvrir au monde et à l’autre. Ce qui peut avoir des conséquences très graves sur son développement et sa capacité de devenir grand Â».

L'interview de la rédaction / Joëlle Desjardins

 

Dernière modification le vendredi, 18 mars 2022 14:58