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Salins-les Bains : La pollution de la Furieuse, symptomatique des dérives du quotidien

Publié le 05 Sep. 2023 à 11:09
Tags: Faits divers | Environnement | sos loue et rivieres comtoises |
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Salins-les Bains : La pollution de la Furieuse, symptomatique des dérives du quotidien Photo : Loue et rivières comtoises

Les investigations risquent d’être encore longues. Et ce, même si l’enquête pour essayer de comprendre ce qui s’est passé à Salins-les-Bains, ce week-end, a commencé. Rappelons qu’à la suite d’une pollution dans la Furieuse, samedi matin, 300 poissons ont été retrouvés morts.

Le collectif « Loue et rivières comtoises » ne cache pas son exaspération. Si la pollution de Salins-les-Bains est spectaculaire, elle met en exergue des pratiques quotidiennes qui tuent et fragilisent la biodiversité. C’est la raison pour laquelle ses adhérents mènent un combat permanent et entreprennent des démarches devant les tribunaux, sans oublier de médiatiser ces affaires. « Des poissons morts, on en trouve toute l’année, et la pollution est permanente » explique Emmanuelle, membre du collectif. Et de poursuivre : « Ce qui s’est passé à Salins-les-Bains est une illustration de ce qui se déroule  depuis plus de 10 ans et que l’on dénonce ». « Sur des rivières, où l’on est censé trouver 350, voire 400 kilos de poissons à l’hectare, aujourd’hui, on en trouve 35, 40. C’est un énorme problème qu’il faut empoigner au niveau public pour que des décisions fortes soient prises ». La situation est telle qu’à la problématique de la qualité de la ressource en eau, s’ajoute celle de la quantité.  A Salins, ces conditions étaient malheureusement réunies. La faible quantité d’eau dans le lit de la rivière a été perturbée par un polluant, aux effets dévastateurs. « Peu importe le polluant. Même si ce n’est que du savon ». « S’il y a beaucoup d’eau, l’indésirable sera dilué, mais si la quantité est faible dans le cours d’eau, les conséquences seront plus graves, voire mortelles pour la biodiversité » ajoute Emmanuelle.

Une pression de l’opinion publique

Pour le collectif, la balle est dans le camp de pouvoirs publics.  Certes, chacun est invité à faire attention à ce qu’il fait au quotidien, mais une amélioration notoire  ne peut passer que par des décisions politiques fortes, en matière de gestion des eaux usées, d’implantation de stations d’épuration et de changement dans les pratiques agricoles.  « Tout un chacun est appelé à faire pression auprès des institutions et des autorités. « Pour quelles autres espèces, on tolèrerait cela ?  Si on trouve 300 chamois morts, tout le monde va halluciner. Pour les poissons, on réagit moins. Souvent, à part les pêcheurs, ça ne crie pas beaucoup » conclut la jeune femme. Et de terminer définitivement : « La furieuse mettra des années avant de s’en remettre, et encore, seulement  si on s’en  donne  les moyens,  en arrêtant tous les types de polluants».

L'interview de la rédaction : Emmanuelle, membre du collectif "Loue et rivières comtoises"