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La situation est préoccupante. Les niveaux de la ressource en eau sont au plus bas. Ce qui a contraint le préfet du Doubs a placé, à compter de ce mercredi 10 août,  l’intégralité du département en état de « crise Â». C’est le niveau le plus haut en termes d’alerte. La gravité de cette situation climatique est supérieure à celle des années 1976, 2003 et 2018. Et ce ne sera pas la dépression pluvio orageuse attendue ce dimanche et les prochains jours, jusqu’au 18/19 août, qui changera la donne.  La situation ne va pas s’améliorer à moyen terme. Actuellement, cinq communes du Doubs sont alimentées en eau par des camions-citernes : Abbenans, Arc-Sous-Cicon, Sourans, Uzelle et Valoreille. Huit font appel à des besoins exceptionnels et d’autres sont interconnectées à d’autres réseaux pour continuer de pouvoir délivrer de l’eau potable à leur population.

Le classement en « crise Â» impose de limiter les usages de l’eau à l’alimentation en eau potable, la sécurité civile, la santé et la salubrité publique. Tout autre usage est soit limité, soit interdit. Parmi les restrictions en vigueur apparaissent l’interdiction de lavage des véhicules, y compris en station de lavage professionnelle, l’interdiction d’arroser les massifs fleuris, pelouses et des stades enherbés ou encore de remplir ou vidanger les piscines privées, …

Des opérations de contrôle

Elles seront réalisées par les services de police, de gendarmerie, de l’Office Français de la Biodiversité, de la DDT et l’unité départementale de la DEAL. En cas du non-respect de ces restrictions, des contraventions pouvant aller jusqu’à 1500 euros pourront être affligées.

Le reportage de la rédaction / Virginie Menigoz, responsable du service habitat à la Direction Départementale des Territoires.

Cet été 2022 restera dans les annales. Le manque de pluie impacte sérieusement les ressources en eau. L’alimentation en eau potable suscite une grande inquiétude. Mardi après-midi, le Préfet du Doubs tiendra une conférence de presse, aux côtés de la Direction Départementale des Territoires et l’ARS, pour faire le point sur la situation et rappeler les gestes à adopter pour éviter d’aggraver davantage un contexte déjà très inquiétant. La rédaction a rencontré Christophe Lime, vice-président du Grand Besançon, chargé de l’eau et de l’assainissement.

Quelle est la situation sur le territoire du Grand Besançon ?

Nous sommes très attentifs à la situation des 32 ressources en eau que nous disposons sur Grand Besançon Métropole. Pour l’instant, nous avons aucun décrochage. Leur niveau diminue. Si nous connaissons très bien nos ressources à Besançon, il y en a quelques-unes  que nous connaissons moins bien ailleurs. Avec le phénomène lié au sol karstique, nous appréhendons des décrochages de ressource. Nous sommes en train de prévoir des moyens alternatifs. A Besançon, nous appréhendons surtout la rentrée. La population revient après les vacances. Les 20.000 étudiants seront également de retour. Si la situation se prolongeait, nous pourrions rencontrer des difficultés à l’automne. Les économies demandées dès maintenant aux usagers nous permettent de ne pas trop prélever à l’intérieur de nos ressources.

L’eau courante pourrait-elle manquer à certains endroits ?

Depuis 2003, date de la dernière grande sécheresse, nous avons pris un certain nombre de dispositions.  Tout particulièrement sur la ville de Besançon. L’ensemble de nos ressources sont interconnectées. Ce qui permet de pouvoir pallier à un manque d’eau ou une pollution. Nous sommes allés à la recherche d’une nouvelle ressource du côté de Novillard dans une nappe profonde, qui a la particularité de peu bouger durant les périodes d’étiage. Par ailleurs, depuis plusieurs années, nous avons lancé des comités scientifiques pour bien connaître nos ressources. Ce qui fait que nous progressons constamment sur leur connaissance. Pour l’instant, aucune coupure d’eau n’est envisagée, mais cette situation nous amène à faire preuve d’une vigilance particulière.

D’autres réflexions pourraient-elles être lancées ?

Je suis de ceux qui attirent l’attention sur le fait que nous ne devons pas attendre les situations de crise pour se réunir. J’ai eu l’occasion de le redire vendredi après-midi en préfecture. Je déplore que nous ne nous soyons pas réunis plus tôt pour échanger  et établir des interconnexions de secours. Autrement dit, essayer de mutualiser le plus possible nos ressources d’eau à l'échelle du département. Ainsi, une vraie notion de solidarité au titre de l’eau pourrait voir le jour. Je trouve toujours très désagréable que des villages soient en manque d’eau. Alors que, quelque fois, à quelques kilomètres, on dispose encore de l’eau. Cette dernière n’appartient à personne. Il faut que l’on travaille par rapport à ces éléments-là. A l’automne, lorsque, je l’espère, la crise sera passée, nous devrons le faire. Car ce genre de concertations et les décisions qui vont avec prennent toujours du temps. Il faut se mettre autour de la table pour se poser les bonnes questions. Ces situation-là vont se reproduire. Comment fait-on pour les appréhender ? Comment fait-on pour anticiper un certain nombre de dispositions ?

L’urgence est là. Il faut désormais que la pluie arrive au plus vite 

Si nous connaissons au mois d’août une situation identique à celle de juillet, nous aurons une crise importante à gérer. La situation peut devenir critique. Tant au niveau de la gestion de la ressource en eau qu’au niveau de la nature. Je pense qu’un grand nombre de secteurs sur notre territoire seront en très grande difficulté. Et c’est là que la solidarité prendra tout son sens.

Nous n’avons jamais vu Franche-Comté aussi jaune. La sécheresse et la canicule grillent et empêchent la végétation de se développer harmonieusement. Selon d’anciens agriculteurs, la sécheresse de 1976 a largement été battue. Chez les professionnels de la terre, l’inquiétude est grande. D’autant plus que les premières pluies ne sont pas annoncées avant une dizaine de jours au mieux.

AGRICULTURE TERRE SECHERESSE 2

Les agriculteurs doivent faire face à de nombreuses problématiques. Il faut assurer des stocks de fourrage suffisants pour nourrir les animaux cet hiver, tout en gérant  l’aspect économique, avec des charges en nette augmentation ( +24% en un an). Cela prend en compte le prix du carburant, mais aussi celui des céréales et de toutes les autres  matières premières. « On attaque déjà les stocks d’hiver Â» explique Clément Maire (22 ans), le président des Jeunes d’Agriculteurs du canton d’Amancey, installé sur la ferme familiale depuis 2 ans à Déservillers.

AGRICULTURE TERRE SECHERESSE

« On espère que c’est cyclique Â»

Entre le covid19, la guerre en Ukraine et la sécheresse, cette jeune génération d’agriculteurs n’est pas été épargnée. « On espère que nous vivons un cycle Â» ajoute M. Maire. Et de poursuivre : « sinon, nous devrons nous interroger sur nos cultures et nous adapter Â» conclut le jeune agriculteur. Un contexte professionnel difficile, mais qui, heureusement,  n’impacte pas la passion pour le  métier et l’envie de continuer à promouvoir la Montbéliarde, fleuron de l’agriculture française.

L'interview de la rédaction / Clément Maire

 

Quelques mots de météo.  La Franche-Comté est toujours en vigilance « orange Â» canicule. C’est encore une belle journée qui est prévue ce jeudi. Toujours pas de précipitation. Du côté des températures, prévoyez des valeurs comprises entre 14 et 20° ce matin et de 31 à 36° cet après-midi.

Il est vrai que traditionnellement le centre-ville de Besançon est calme en août, mais la canicule n’arrange rien également. Même les vendeurs de glace et autres granitas et boissons fraiches n’affichent pas un visage rayonnant. En plein après-midi, les terrasses des cafés sont bien vides tout comme les salles de cinéma , qui regrettent de ne pas pouvoir proposer de vrais blockbusters durant cet été.

Des températures trop élevées

A l’office de tourisme des congrès de Grand Besançon Métropole, on ne se plaint pas d’un manque de fréquentation. Les hôtesses sont présentes pour donner des informations et répondre notamment aux besoins de leurs visiteurs, désireux de découvrir la cité comtoise et ses nombreux secrets. Chez les vendeurs de glace, on reconnaît que les températures trop élevées font fuir les consommateurs du centre-ville qui privilégient les lacs de la région. Par ailleurs, les guêpes, très nombreuses cette année, n’arrangent rien. Pour les salles de cinéma aussi, on espérait mieux. Mais il est bon de rappeler aussi que depuis la crise sanitaire, et la fermeture des salles obscures, ces dernières n’arrivent pas à sortir la tête de l’eau

Le reportage / La rédaction a rencontré le responsable d'un café du centre-ville,  une hôtesse du  cinéma Mégarama Beaux-Arts à Besançon et Nadine Abichou (responsable adjointe du pôle information de l'office de tourisme des congrès du Grand Besançon)

Les quatre départements francs-comtois ont été placés en vigilance jaune canicule. Cette journée de mardi sera agréable, avec de belles périodes ensoleillées, jusqu’en soirée. Du côté des températures, prévoyez des valeurs comprises entre 9 et 17° ce matin et de 29 à 33° cet après-midi.

Le mois de juillet est le plus sec connu depuis 1958. Dans ces conditions, les sols sont desséchés et le niveau des rivières et des nappes phréatiques continuent de baisser. Ainsi, le préfet du Doubs a décidé de placer le Haut-Doubs au niveau « crise Â» sécheresse. Ce qui renforce les mesures de restriction d’usage de l’eau dans ce territoire. Pour en savoir davantage, rendez-vous sur le site internet de la préfecture du Doubs.

En cette période de forte chaleur, la Ville de Besançon rappelle que les Bisontins de plus de 60 ans peuvent s’inscrire sur le registre communal des personnes vulnérables. Ce public  sera contacté lorsque le niveau « orange Â» de l’alerte canicule sera émis.  Pour ce faire, il suffit de composer le 03.81.41.22.04.

Il n’y a qu’à voir le niveau de nos rivières pour apprécier la situation. Le manque d’eau est une réalité dans nos départements. Dans le Doubs, les agriculteurs font partie des professionnels qui souffrent le plus. Rencontre avec Florent Dornier, le président de la FDSEA du Doubs.

Cette situation ne date pas d’aujourd’hui. En 2022, dès le printemps, le déficit hydrique est apparu. Ce qui a tout d’abord indéniablement des conséquences sur la pousse de l’herbe. Lors de la première récolte de foin, il a été constaté une baisse estimée entre 20 et 30%. Actuellement, la deuxième coupe donne des résultats encore  moins riches (-50%) et parfois même inexistants. Les fortes chaleurs impactent également le bien être des animaux. Ce qui induit une baisse de la production laitière.  Face à cette situation, le monde agricole s’efforce de trouver des solutions pour s’adapter au mieux aux conséquences du réchauffement climatique.

Le stockage de l’eau

L’eau est au cÅ“ur de toutes les préoccupations. Avec le soutien des collectivités locales, les professionnels de la terre ont installé des citernes au sein de leur exploitation pour la stocker. Une démarche identique est mise en Å“uvre lors des nouveaux projets de construction. L’objectif est aussi d’installer des contenants plus importants pour faire face aux orages plus violents et accueillir toute l’eau qu’ils déversent en une seule fois. « Durant ces trente dernières années, on s’est aperçu qu’il pleut toujours autant, mais à des périodes plus diverses et variées. Les pluies étant également plus intenses Â» explique M. Dornier.  Autre décision, qui est devenue une réalité durant ces quatre dernières années, la population des cheptels a baissé, notamment concernant l’élevage de génisses. Le monde agricole s’adapte au quotidien. La seule façon de limiter la casse.

L'interview de la rédaction / Florent Dornier

 

Seul l’Est du pays est désormais concerné par la canicule annonce Météo France dans son bulletin ce mercredi matin. 14 départements de la moitié Est sont placés en vigilance orange en raison de la canicule, et 9 à cause du risque d’orage. Le Doubs et le Jura en font partie.