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Les vacances de la Toussaint débutent partout en France. Dans ces conditions, Bison Futé annonce de probables formations de bouchons aux sorties des agglomérations. La journée est classée en vert, ce vendredi, au niveau national et orange en Île-de-France, dans le sens des départs.

La ville de Besançon développe une circulation plus apaisée. Après une forte demande de la population, qui constatait de nombreux excès de vitesse, et parfois même de terribles accidents, l’ensemble du secteur compris entre l’est de la rue de Vesoul, le nord du boulevard Léon Blum jusqu’à l’extrémité de la forêt de Chailluz passera en zone 30 dès le 18 septembre 2023. Par ailleurs, afin de dissuader le transit, le chemin des Relançons et une partie des chemins de Vieilley et de la Selle seront mis en sens unique.

 

« Ce sont les habitants qui nous ont alerté, il y a eu une très forte demande de la population, qui a été témoin de nombreux excès de vitesse, des accidents hallucinants, avec des voitures qui terminaient parfois même leur course dans les jardins » explique Anne Vignot, maire de Besançon. « De nombreux citoyens nous ont interpellé par courrier et téléphone » poursuit l’édile bisontine. A partir de ce lundi 18 septembre, toute une zone sera limitée à 30km/h. Le secteur concerné est délimité par le nord du boulevard, entre l’est de la rue de Vesoul jusqu’à la forêt de Chailluz et comprend les quartiers Torcols, Montarmots, Planches, Saint-Claude, Combe Saragosse, Palente Orchamps, Point du Jour et Vallon du Jour. Il représente 17 % de la surface totale de la commune et 11.000 habitants, soit quasiment 10 % de la population. Seulement 50 % de la surface du quartier est urbanisée.

 

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Quelques habitants du quartier ont même pu aider à installer les panneaux

 

C’est donc suite à une concertation avec les habitants du quartier, qui s’est déroulée de mai 2022 à novembre 2022, que la ville a décidé de limiter la vitesse à 30 km /h pour tous les véhicules. Une mesure qui permet de concilier circulation et sécurité routière. « En réduisant la vitesse, le champ de vision s’élargit, ce qui diminue le risque d’accident. La distance de freinage est divisée par deux. Pour les riverains, l’abaissement de la vitesse autorisée va également diminuer la pollution sonore et donc améliorer leur qualité de vie. L’apaisement de la circulation en diminuant la vitesse est aussi un moyen de mieux partager l’espace public : se sentant plus en sécurité, les habitants seront plus à l’aise pour se déplacer à pied ou à vélo » justifie la municipalité.

Le code de la route précise qu’une vitesse à 30 km/h doit être appliquée dans toutes les voies incluses dans la zone délimitée par des panneaux zone 30.

 

Modification de la circulation routière

Par ailleurs, afin de dissuader le transit, le chemin des Relançons et une partie des chemins de Vieilley et de la Selle seront mis en sens unique. Une période d’évaluation du trafic sera réalisée pendant 9 mois afin d’observer l’impact de cette mesure et de la rendre définitive. « Une étude de trafic complémentaire est nécessaire pour étudier les conséquences de l’évolution du plan de circulation des rues Jean Wyrsch, Violet, Grands Bas, Francis Clerc, chemin de l’Espérance. Les résultats seront connus courant 2024 » indique la ville de Besançon. Les mesures mises en place ont fait l’objet d’une vaste campagne de concertation citoyenne qu’il est possible de retrouver sur « atelierscitoyens.besancon.fr ». Plusieurs étapes ont permis de dégager ces solutions adaptées aux habitants.

 

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Carrefu des 4 vents, au début du chemin de Vieilley

 

Planning prévisionnel :

  • Du 18 au 23 septembre : travaux de signalisation verticale et horizontale pour passage au 30km/h
  • Vacances de la Toussaint : travaux de mise en sens unique du chemin des Relançons et d’une partie des chemins de Vieilley et de la Selle.
  • Des campagnes de comptage seront réalisées ces prochaines semaines

 

Marie Zehaf, élue en charge des transports, mobilités et stationnement au Grand Besançon : 

 

 

La décision de la mairie est actée et les travaux débuteront en décembre : les quartiers de la Madeleine et Battant seront fermés aux voitures avec la mise en place de quatre nouvelles bornes de circulation. Une porte d’entrée vers le centre-ville désormais inaccessible et qui renvoie les quatre-roues aux frontières de la Boucle. 

En descendant la rue de la Madeleine, pas besoin de faire plusieurs commerces pour avoir un témoignage agacé d’un propriétaire. Philippe Bonnet, qui tient la boucherie éponyme en bas de la rue, “n’a plus la force de se battre”. ll ne participe même plus au combat que mène l'association de commerçants du quartier qui ont monté une pétition. Le propriétaire est clairement excédé, il tourne en rond en pestant : “ce n’est clairement pas des commerçants qui ont pris cette décision, ils sont derrière leurs graphiques et ne connaissent rien du terrain”. Quand on évoque les réunions de concertation successives que la ville a mis en place, il rit : “c’est une réunion où on nous met devant le fait accompli, on ne nous consulte pas”. “Ils ont même fait des enquêtes avec des policiers pour démontrer que les voitures seraient susceptibles de créer des accidents, on est sur de l’hypothétique !”. Il continue de nous dévoiler les dessous de cette concertation en jugeant ridicule la comparaison avec d’autres villes comme Rouen ou Madrid qui ont grandement piétonnisé. 

Un pari sur l’avenir 

C’est en effet en prenant exemple sur d’autres grandes villes européennes que la mairie, par le biais de Marie Zehaf, adjointe à la circulation, a parié sur la piétonnisation. Un peu plus en hauteur dans la rue, le gérant du CBD Shop comprend cette difficulté : “le changement ça fait toujours peur, c’est douloureux au début”. Avec la promesse d’un meilleur aménagement, de la végétalisation, il espère que les touristes monteront davantage la rue. “Quand ils traversent le pont Battant, ils s’arrêtent à l’Eglise, prennent des photos mais ne vont pas plus loin, le haut n’attire pas”. C’est sa voisine qui habite le quartier depuis 40 ans qui lui a appris la nouvelle. Il craint tout de même des problèmes pour les livreurs qui verront leur travail compliqué par cette disposition. “On verra” est le résumé de son avis : lui qui possède une autre échoppe à Strasbourg espère que le même phénomène se produira. Une piétonnisation qui crée du passage et de l’attractivité. 

madeleine besancon

 

Le scepticisme ou l’opposition franche

D’autres témoignages rejoignent celui du géant du CBD Shop : on doute mais sans avoir un avis franc. Aux zinzins du vin, on s’inquiète surtout pour les travaux qui débuteront en décembre mais “toutes les places ici étaient déjà prises, ce n’était pas un lieu de stationnement”. Du côté de la bouquinerie L’as tu lu, on a surtout peur que les personnes âgées ne se déplacent plus au centre ville. “Aussi, pour les motos qui roulent vite, je pense pas que ce soit la solution”. Au bout du pont Battant à Bois Etc…, on rejoint ce diagnostic. “Cela ne règle pas le problème des nuisances sonores, c’est à la police de le faire”. La propriétaire, qui nous a accueilli en descendant les escaliers par un “Nul !”, estime que c’est un projet pour “pousser le tram”. Le tenant du bureau de tabac quai de Strasbourg suit son idée. “Ces trams, ils tournent à vide et on essaye de forcer. Les gens qui viennent de loin, de la campagne, ils vont s’arrêter à Planoise et prendre les transports ? Il faut arrêter.”. 

La mort du commerce, la mort du centre-ville ? 

Ce même commerçant fustige une décision qui “est contre son camp”. “Je suis ici depuis 2006, on a eu la crise de 2008, le changement du pont Battant en 2013, le Covid puis l’inflation, là on a le sentiment qu’on nous achève”. Le buraliste ouvre le dimanche, ce qui attire une clientèle de toute la région : désormais, son offre n’est plus vendeuse sans passage routier. Il se dit écologiste mais pense que cette décision, tout comme la fermeture du pont de la République début 2022, est un non-sens. “On crée davantage de bouchons, des voitures qui crachent du Co2 à l'arrêt pendant de longues minutes”. En remontant dans l’angle de la rue Battant, le propriétaire de Backing Games est de loin le plus énervé. Il a d’ailleurs dit le fond de sa pensée à l’équipe municipale lors des concertations par des mots grossiers. “Ces concertations, c'était une manière de passer la pommade mais ça ne passe pas”. L'aîné des témoins de l’après midi est le père de la propriétaire de La boite à rire, rue de la Madeleine. Lui qui a tenu la boutique pendant 40 ans a "vu la ville mourir tout simplement”. “Avant, on avait des touristes, on vendait des objets de la région, maintenant tout le monde fuit Besançon, on a l’impression qu’on a envie de se retrouver seuls”. Le septuagénaire évoque également les “prix de parking exorbitants” qui éloignent tous les visiteurs. 

 

Ces bornes verront le jour en décembre et les conséquences, selon les commerçants, sont d’ores et déjà présentes. Philippe Bonnet, à 59 ans, n'embauche plus et prévoit de fermer à la retraite. “L’objectif c’est que tout le monde aille à Chateaufarine ? Eh bien soit, j'abandonne face aux grandes surfaces”. Le tabagiste, lui, compte vendre dès la fin de l’année. “Economiquement, le manque à gagner pour la ville va être énorme, ils l’auront cherché”. 

Afin de sécuriser l’intersection entre la RN 57 et la RD 44, théâtre régulier d’accidents, la DIR-Est a mis en place sur la RN 57 une limitation de la vitesse à 70 km/h, des bandes rugueuses pour sensibiliser les usagers ainsi qu’un radar chantier.

Au regard de l’accidentologie rencontrée les dernières semaines à proximité de cette intersection et en concertation avec les élus des communes concernées, les forces de l’ordre et les gestionnaires routiers, il sera mis en place une modification de la circulation au sein de ce carrefour.

Le mouvement de tourne-à-gauche permettant de sortir de la RN57 (en provenance des Hôpitaux) pour se rendre sur la RD44 direction Montperreux sera interdit à tous les véhicules. Cette interdiction sera matérialisée par une ligne blanche centrale continue et le panneau associé.

Aussi, pour se rendre à Montperreux et Oye-et-Pallet depuis les Hôpitaux, les usagers emprunteront depuis le giratoire des Hôpitaux-Vieux la RD9 (en direction de Labergement-Sainte-Marie) puis la RD437 en direction de Montperreux – Oye-et-Pallet. Une signalétique provisoire sera mise en place en ce sens au niveau de la RN57.

Le mouvement de tourne-à-gauche permettant de sortir de la RD44 (en provenance de Montperreux) pour se rendre sur la RN57 direction Pontarlier restera autorisé et sera matérialisé par une ligne blanche discontinue.

Les mouvements de tourne-à-droite (sortie de la RN57 depuis Pontarlier en direction de Montperreux et sortie de la RD44 en provenance de Montperreux et à destination des Hôpitaux) resteront également autorisés.

Par ailleurs, des barrettes sonores seront positionnées sur la ligne blanche continue centrale de part et d’autre du carrefour, de manière à lutter et à éviter les écarts de circulation.