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 M. Léonard Gianadda, généreux donateur Suisse et grand amateur d’art, a fait l’honneur d’offrir à Besançon, ville natale de Victor Hugo, une sculpture monumentale de l’auteur humaniste réalisé par Rodin, l’un des plus prestigieux sculpteurs au monde. La statue de bronze noir de 2,50 m a été inaugurée ce jeudi 1er décembre au musée des Beaux-Arts de Besançon. Cette statue de 250 kilos représente l’auteur des Misérables debout, avec le visage d’un vieil homme et un corps jeune et musclé.

Ce grand modèle de Victor Hugo, initialement sans tête, a été redécouvert dans les réserves du musée Rodin à Meudon en 2019. Il n’avait jusqu’alors jamais été édité en bronze, que ce soit du vivant de Rodin ou depuis lors par le musée éponyme, ce qui rend sa fonte inédite. Aujourd’hui, à 88ans, Leonard Gianadda fait toujours partie du conseil d’administration du musée Rodin et de son comité d'acquisition. C’est lorsqu'il apprend en 2021 qu’un moule en plâtre représentant Victor Hugo par Rodin est retrouvé lors d'une mise à jour de l’inventaire du musée Rodin, qu’il décide à ses frais de faire réaliser trois bronzes. Numérotés I, II, III. Le numéro II sera destiné à Besançon.

 

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La ville de Besançon avait pris contact avec le musée Rodin dans les années 90, en prévision du bicentenaire de la naissance de Victor Hugo. La cité comtoise voulait acquérir un exemplaire d'une sculpture de "Monument à Victor Hugo", ce qui ne s’était pas fait pour des raisons financières.

 

Léonard Gianadda : 

 

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C’est grâce aux recherches menées par les équipes de conservation du musée Rodin, que le moule aujourd’hui réalisé a pu être reconstitué. En effet, l’étude des archives a mis en lumière le réemploi de la tête de Victor Hugo, pour plusieurs de ses sculptures. Le moule de la tête a ainsi été retrouvé dans le moule de la version assise de Victor Hugo. Or, il est avéré que celle-ci s’adaptait parfaitement aux deux versions. La fonte, réalisée par la fonderie Coubertin, révèle un bronze puissant, revêtant une patine sombre, montrant toute la vigueur du poète bisontin et sa force créatrice. L’artiste a choisi de l’exposer nu et non entouré d’attributs tels qu’une plume à la main, car comme le signifie Rodin lui-même, « on ne revêt pas un dieu d’une redingote Â». Un pas en avant, Rodin présente un poète déterminé, concentré, avec une démarche semblable à celle de « l’Homme qui marche Â», qu’aucun événement ne pourrait venir entraver.

 

Hugues Herpin, chef de service au musée Rodin :