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A presque 24 heures du lancement du super comice de Pontarlier, les défenseurs de la nature demandent à être également reçus pour le ministre de l’Agriculture, qui participera à l’évènement  ce samedi pour échanger sur la présence du loup sur ce territoire et partager leurs propositions pour faire cesser les attaques .

Ils pensent que « qu'il ne devrait pas y avoir des anti-loups ou des pro-loups, mais des humains ouverts au respect de la biodiversité et donc aux mesures et aux comportements qui remplissent les conditions de sa sauvegarde ».

Après trois semaines plutôt calmes, le loup fait de nouveau parler de lui. Deux attaques mortelles ont été enregistrées dans la nuit de mardi à mercredi à Chapelle-des-Bois. Trois autres sont survenues le week-end dernier à Chapelle d’Huin, Rochejean et Chaux-Neuve.

L’une des vaches blessées a dû être euthanasiée. Depuis le mois d’août dernier, les autorités ont relevé 20 attaques, dont 15 mortelles. Les tirs de défense simples restent d’actualité. D’autres solutions sont actuellement en réflexion pour chercher la meilleure des cohabitations possibles.  

Dans un communiqué de presse, l’association France Nature Environnement dénonce l’organisation de la rencontre qui s’est tenue en début de semaine, à Labergement Sainte Marie, sur la présence du loup dans le Massif du Jura. Il est évoqué « une grande messe du préfet du Doubs, à laquelle peu d’associations de protections de la nature ont été invitées ». France Nature Environnement, la LPO et Ferus rappellent l’importance d’associer « tous les citoyens » à l’élaboration des méthodes de défense des troupeaux, tout en assurant la vie d’un prédateur fort utile à la biodiversité ».

Comment protéger le loup tout en préservant les élevages ? Une question épineuse qui anime vivement les débats en ce moment dans le massif du Jura. Ce lundi 3 octobre, un rassemblement très attendu s’est tenu du côté de Labergement-Sainte-Marie, dans le Haut-Doubs. Il s’agissait d’une réunion regroupant éleveurs, agriculteurs, protecteurs du loup ainsi que les autorités publiques. « Une séance de travail intéressante qui en appelle beaucoup d’autres » a indiqué Jean-François Colombet, le préfet du Doubs. Avant d’ajouter que des mesures de protection vont être testées dans quelques semaines.

 

Ce lundi 3 octobre étaient réunis Jean-François Colombet, le préfet du Doubs, Jean-Paul Celet, préfet référent du Plan national "Loup et activités d'élevages", Serge Castel, préfet du Jura, et Cornelis Neet, directeur général de l'environnement du Canton de Vaud en Suisse. Mais aussi des représentants de l'agriculture ainsi que des associations environnementales.

« Les échanges ont été intéressants et respectueux. Un véritable esprit de concorde a régné durant toute la séance. Personne ne veut la fin du loup dans le massif. Et tout le monde veut préserver l’élevage. Donc on peut poursuivre ces deux objectifs, nous en sommes convaincus » a indiqué Jean-François Colombet.

De nombreux sujets ont été évoqués lors de cette réunion. Des explications ont été données concernant les spécificités du territoire et celles de l’élevage, avec les règles du cahier des charges des AOP fromagères, en particulier celle du comté, qui parfois peuvent être pénalisantes, contraignant à ne pas mettre en place certaines mesures. Il a aussi été fait un point précis sur la prédation avec l’Office Français de la Biodiversité. Une 3ème meute n’est pas scientifiquement établie, comme ce qui a été prétendu ces derniers jours. A l’heure actuelle, seulement celles du Risoux et du Marchairuz sont fixées. Et puis les débats ont été ouverts à la salle, où chacun a pu participer et apporter son témoignage.

« Il faut protéger l’élevage qui est très important pour notre territoire, qui produit de la richesse pour la ruralité. Et tout faire pour protéger les loups, parce que la France a posé sa signature, et la France respectera sa signature. L’espèce lupine doit naturellement être protégée » a soutenu Jean-François Colombet.  

La semaine dernière, le préfet du Doubs s’est rendu sur le terrain accompagné de Marie-Guite Dufay, la présidente de la région Bourgogne-Franche-Comté, ainsi qu’avec des associations de protection de l’environnement et des agriculteurs. Ensemble, ils sont tombés d’accord pour confier à l’Agence Régionale de la Biodiversité (un établissement public au sein duquel toutes les parties sont représentées), le soin de conduire dans quelques semaines, des expérimentations sur la façon de protéger les troupeaux sur le massif du Jura, impliquant toutes ses spécificités.  

Le préfet du Doubs, Jean-François Colombet, rencontrait des éleveurs ce vendredi à Chaux-Neuve dans le Haut-Doubs, après plusieurs attaques de loups survenues sur des bovins. Ces derniers réclament une réponse de l'État après l'attaque de plusieurs génisses cette semaine. Le préfet a expliqué sa volonté de trouver l'équilibre entre le soutien aux éleveurs francs-comtois et le respect de la loi française qui protège le loup. Il a également annoncé l'arrivée de louvetiers spécialisés en provenance de Gap. Cette brigade aura pour mission de former les agriculteurs concernés et d'effectuer des tirs de défense efficaces.

Dernièrement, 11 tirs de défense ont été autorisés dans le Massif du Jura mais aucun n'a pu être mené à bien. « Les opérations qui ont été mises en place n'ont pas permis de voir de loup. Soit il était hors de portée, soit il n’était pas en position d'attaque » a détaillé Jean-François Colombet.

Le loup reste à l'heure actuelle un animal protégé. En France, les tirs pour l’abattre ne se font que sur dérogation, uniquement lorsqu’aucune mesure ne fonctionne après une série d’attaques sur un secteur.

« S'il faut aller au tir de prélèvement, nous irons, mais il faut franchir les étapes les unes après les autres » a expliqué le préfet, tout en appelant les agriculteurs du Haut-Doubs à faire les choses dans l'ordre. « Si nous ne franchissons pas les étapes une par une, dans le cadre de l'état de droit, nous aurons des gens qui vont venir s'opposer au fait que nous cherchions à faire baisser la pression lupine. Et ça je n'en veux pas. Je ne veux pas de Notre Dame des Loups sur ce territoire, sinon ce sera compliqué, croyez-en mon expérience » a-t-il souligné, en faisant référence à la ZAD de Notre-Dame-des-Landes.

« On tue plus de 100 loups chaque année en France dès lors que la pression sur les élevages est trop intense », rappelle Jean-François Colombet. Par ailleurs, un nouveau plan loup devrait voir le jour l'an prochain. « C'est le moment de faire connaître les spécificités du Massif du Jura. On ne va pas faire un carton sur les loups, c'est hors de question, mais on va faire baisser la pression ».

 

Depuis 2018, un protocole de suivi spécifique franco-suisse est mis en place sur la zone de présence permanente du loup, dénommée « ZPP du Marchairuz ». La meute identifiée évolue sur un territoire allant du Mont d’Or dans le Doubs, à la Valserine dans le Jura et le canton de Vaud en Suisse. Le suivi mis en place côté français est coordonné par la direction régionale de l’Office français de la biodiversité. Il comporte une phase de suivi par piégeage photographique, en période estivale, ainsi qu’une phase de prospection, en période hivernale.

Le suivi estival 2021, sur le département du Doubs, a permis de confirmer la reproduction de l’espèce et l’installation d’une 2e meute sédentarisée sur le massif du Risoux. Le suivi hivernal, qui pourra être engagé prochainement, permettra d’affiner la connaissance sur cette nouvelle meute et de connaître plus précisément ses déplacements. Des échanges avec les correspondants suisses ont été établis et se poursuivront pour un suivi coordonné des meutes identifiées.

Un comité départemental « grands prédateurs » sera également organisé courant octobre pour partager, avec les différents acteurs concernés par la présence du loup et du lynx, les dernières informations de suivi et présenter le dispositif d’alerte et d’accompagnement des éleveurs (aides et indemnisations).