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À l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, Amnesty International organise une soirée projection-débat ce jeudi 27 novembre 2025 à 20h, à Habitat jeunes Les Oiseaux (48 rue des Cras, Besançon) ce jeudi soir. Le film ‘The Perfect Candidate », réalisé en 2020 par la cinéaste saoudienne Haifaa Al Mansour, raconte l’histoire d’une jeune médecin confrontée aux restrictions imposées aux femmes dans son pays, l’Arabie Saoudite.

Empêchée de voyager pour postuler à un poste de chirurgien, Maryam décide de se présenter aux élections municipales, défiant les codes et les interdits. Cette soirée, proposée en partenariat avec le collectif « 25 novembre » de Besançon et Habitat jeunes Les Oiseaux, invite à réfléchir sur les droits des femmes et les obstacles persistants à leur liberté.

Ce 25 novembre, journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes,  le département du Doubs a officialisé, ce mardi, la signature de son troisième plan de lutte contre les violences faites aux femmes, en présence des représentants de l’État, des acteurs judiciaires et des associations de terrain. Ce nouvel engagement vise à renforcer la coordination entre institutions et milieu associatif, afin d’améliorer la prise en charge des victimes et le suivi des auteurs. Rencontre avec Mélanie Geoffroy, déléguée départementale du droit des femmes et à l’égalité

Un partenariat élargi

L’idée centrale de ce plan est de développer le partenariat entre les signataires institutionnels (préfecture, justice, forces de l’ordre) et les associations spécialisées, mais aussi d’intégrer toutes les structures locales engagées dans ce combat, comme c’est le cas pour cette nouvelle mouture avec l’Inspection Académique du Doubs, les associations des Maires ruraux du Doubs et des Maires de France, la Ville de Montbéliard  et la Caisse d’Allocations Familiales. « On essaie de maintenir une approche globale, en ajoutant des outils et en déclinant les textes au niveau départemental », a résumé Mme Geoffroy.  Au total, ce sont 15 partenaires qui ont encore répondu présent pour les deux prochaines années ( 2026 – 2028). Par lesquels, les  villes de Besançon, Morteau et Pontarlier, le Conseil Départemental du Doubs, la préfecture du Doubs, la gendarmerie, le ministère de la justice, … .

L'interview de la rédaction : Mélanie Geoffroy, déléguée départementale du droit des femmes et à l’égalité

Un plan départemental structuré autour de trois axes majeurs

Il a été rappelé que la lutte contre les violences conjugales repose sur une stratégie départementale articulée autour de trois axes essentiels : la prévention, l’accompagnement des victimes et la sanction des auteurs. Malgré des avancées significatives, la prise en charge reste difficile, en particulier face à des auteurs déterminés. Le premier axe du plan départemental, consacré à la prévention, est considéré comme indispensable pour agir en amont. Les actions menées ciblent en particulier les jeunes, afin de sensibiliser aux violences, de déconstruire les stéréotypes de genre et de promouvoir des relations respectueuses. Le deuxième axe repose sur trois piliers : l’écoute, l’accompagnement et l’hébergement en urgence ou de plus longue durée. Le troisième axe repose sur la réponse pénale.

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 L'interview de la rédaction : Mélanie Geoffroy, déléguée départementale du droit des femmes et à l’égalité

 

L'interview de la rédaction : Mélanie Geoffroy, déléguée départementale du droit des femmes et à l’égalité

Un engagement collectif réaffirmé

Ce troisième plan départemental marque une étape supplémentaire dans la lutte contre les violences faites aux femmes dans le Doubs. Il mise sur la coopération renforcée, la judiciarisation plus efficace et l’accompagnement des victimes comme des auteurs. Les acteurs locaux reconnaissent des avancées, mais soulignent que le chemin reste long pour éradiquer ces violences. L’actualité récente vient nous le rappeler. Jeudi dernier, pas moins de quatre féminicides se sont produits en France, dont un à Besançon. Lors de cette cérémonie a d’ailleurs été rendu à Laure, lâchement tuée dans le quartier des Prés de Vaux par son ancien compagnon.

À l’occasion des semaines de mobilisation contre les violences faites aux femmes, plusieurs associations bisontines rappellent que la prostitution demeure l’un des angles morts des politiques publiques. Au sein du Mouvement du Nid, Alain Darmigny, bénévole et co-délégué de l'antenne locale,  observe une situation locale en profonde mutation, marquée par l’explosion du numérique et une application très limitée de la loi.

Des violences intégrées aux violences faites aux femmes

Pour le Mouvement du Nid, les violences subies par les personnes en situation de prostitution doivent être considérées comme faisant pleinement partie des violences faites aux femmes. L’association rappelle que les risques d’agressions, de pressions et d’emprise restent structurels et massifs. Cette réalité motive la participation du Mouvement du Nid aux actions organisées autour du 25 novembre.

L'interview de la rédaction : Alain Darmigny, bénévole et co-délégué de l'antenne locale

 

Accompagnement et prévention sur le terrain

L’association assure au quotidien l’accompagnement de personnes prostituées cherchant de l’aide ou un appui pour sortir de la prostitution. Elle mène également des actions de prévention et de formation auprès des professionnels, afin d’améliorer la connaissance du phénomène et la prise en charge sociale ou médicale.
Cet accompagnement englobe écoute, orientation, accès aux droits, ainsi qu’un travail de repérage lors de maraudes physiques ou numériques.

Une loi peu appliquée malgré l’interdiction d’achat d’actes sexuels

Depuis l’entrée en vigueur de la loi de 2016, l’achat d’actes sexuels est interdit et passible d’une amende. Pourtant, selon le Mouvement du Nid, aucun client n’a été verbalisé dans le Doubs depuis 2007.
L’association dénonce un « angle mort judiciaire » qui prive la loi de tout effet dissuasif. Elle appelle à une véritable politique de verbalisation des clients, estimant que l’absence de sanctions contribue à maintenir les personnes prostituées dans un système de violences et de dépendances.

Une prostitution désormais majoritairement en ligne

Comme partout en France, la prostitution bisontine s’est largement déplacée vers Internet. Les plateformes et sites spécialisés servent désormais de principaux vecteurs d’organisation.
À Besançon, seules quelques personnes exercent encore dans la rue. La grande majorité travaille depuis des lieux privés, souvent dans un grand isolement. L’association observe également une forte présence de femmes étrangères, dont la situation s’est fragilisée depuis la crise du Covid.

Des personnes considérées avant tout comme des victimes

Pour le Mouvement du Nid, la prostitution s’inscrit dans un rapport de domination qui empêche tout véritable consentement. L’association qualifie les personnes prostituées de victimes, qu’il s’agisse de violences physiques, psychologiques, économiques ou issues de réseaux.
Cette lecture oriente l’ensemble de leurs actions : l’accompagnement des personnes prostituées, la dénonciation des violences qu’elles subissent, et la défense d’une application cohérente de la loi visant les clients.

À l’occasion du 25 novembre, Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes et aux minorités de genre, les associations, syndicats et institutions du territoire bisontin se mobilisent. Dans un contexte où les chiffres repartent à la hausse, cette édition 2024-2025 met en lumière trois enjeux majeurs : les violences conjugales, l’accompagnement des enfants exposés, la future Maison départementale des femmes et la lutte contre les violences en contexte prostitutionnel et professionnel.

Violences conjugales : une hausse alarmante

Selon le collectif Nous Toutes, 142 féminicides ont été recensés cette année en France, soit un tous les deux jours, une tendance à la hausse après quelques années de ralentissement.
Le ministère de l’Intérieur estime à 272 000 le nombre de femmes victimes de violences conjugales enregistrées en 2024 — uniquement celles qui ont été signalées. Or, seulement une victime sur six porte plainte : la réalité est donc largement sous-estimée. Le 39 19, numéro national, a déjà dépassé les 100 000 appelants en 2024. Parmi les appelantes victimes de violences conjugales : 14 % ont été menacées de mort, 30 % subissent des violences post-séparation et 82 % témoignent d’un impact important sur leur santé. L’OMS confirme l’ampleur des conséquences : les femmes victimes perdent en moyenne 4 années de vie en bonne santé et présentent 60 % de problèmes de santé supplémentaires.

L'interview de la rédaction : Eva Bronnenkant, présidente de l'association Solidarité Femmes à Besançon 

Enfants exposés : des victimes à part entière

Les violences conjugales touchent directement les enfants : 75 % des appelantes du 39 19 sont mères, 98 % estiment que leurs enfants sont victimes de violences indirectes, 84 % observent anxiété et stress et 33 % relèvent signes de dépression ou de fatigue. L’association Solidarité Femmes souhaite créer un pôle spécialisé d’accompagnement des enfants victimes, afin d’élargir l’offre actuelle, limitée aux enfants des femmes hébergées. Plus d’une centaine d’enfants pourraient être concernés. Le projet nécessite des financements pour renforcer les postes de travailleurs sociaux et psychologues.

L'interview de la rédaction : Eva Bronnenkant, présidente de l'association Solidarité Femmes à Besançon 

La Maison Départementale des Femmes  : ouverture en 2026

À l’initiative de Solidarité Femmes et du CIDFF, la Maison Départementale des Femmes, et soutenue par la Ville de Besançon,   ouvrira au printemps 2026. Ce futur lieu unique proposera : accueil et écoute, accompagnement global, services juridiques, sociaux, psychologiques et lien renforcé avec les professionnels de santé et le CHU. En amont de ce déménagement, l’association organise des portes ouvertes le 28 novembre, l’occasion de retracer l’histoire du lieu actuel, situé rue des Roses, et de présenter la continuité du travail mené par les salariées.

Cyberviolences

Les associations alertent sur la montée des cyberviolences, particulièrement chez les jeunes : contrôle numérique, chantage affectif, cyberharcèlement. Le « cyber-violentomètre », créé par la Fédération nationale de Solidarité Femmes, prolonge le désormais classique violentomètre diffusé notamment sur les sacs à pain.

Prostitution : un phénomène massif en ligne et une loi peu appliquée

Le Mouvement du Nid alerte sur l’explosion de la prostitution via internet : les maraudes virtuelles révèlent un « catalogue » de profils très majoritairement liés à des réseaux, souvent internationaux. À Besançon, seules 4 à 5 personnes exercent encore dans la rue ; le reste se déroule en ligne. Rappelons que l’achat d’actes sexuels est illégal. Pourtant, selon l’associations aucun client n’a été verbalisé  dans le Doubs, environ 1 200 à 1 300 verbalisations par an seulement au niveau national. A ce sujet, le Mouvement du Nid organisera  un colloque le 24 novembre, au Centre diocésain, sur la santé des personnes en situation de prostitution.

Violences au travail : un continuum des violences systémiques

L’intersyndicale CGT–FSU–Solidaires et son collectif de femmes proposeront  une conférence le 26 novembre (Faculté des Lettres), avec l’économiste Rachel Silvera, spécialiste du genre et du marché du travail. Quelques données chiffrées ont été données :  dans le privé, les femmes gagnent 22 % de moins que les hommes, à temps égal, l’écart reste de 14 %, 1 femme sur 4 est à temps partiel (souvent subi), contre 1 homme sur 10, 8 sur 10 subissent des attitudes sexistes au travail  et 4 sur 10 déclarent des violences sexistes ou sexuelles. L’objectif de la conférence : montrer que les violences économiques, conjugales et professionnelles relèvent d’un même système de domination.

Autres événements  à Besançon

Jusqu’au mois de décembre, un riche programme est proposé sur le territoire bisontin. Parmi les évènements à suivre :

Manifestation, le samedi 22 novembre, à 15h, sur l’Esplanade des Droits de l’Homme (avec prises de parole des associations et la chorale féministe La Horde Vocale).

Projection du documentaire “Sous mon sourire” (Delphine Ziegler), le 2 décembre au FJT des Oiseaux.

Projection Amnesty International – “The Perfect Candidate” : le 27 novembre, à 20h, au FJT.

Signature du Plan départemental de lutte contre les violences faites aux femmes 2026-2028 : le 25 novembre, à la Préfecture.

Egalement : Actions de prévention, théâtre, expositions….

Dans le cadre de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, qui se tiendra le 25 novembre, la préfecture du Doubs et la Délégation départementale aux droits des femmes lancent une opération de sensibilisation  ce mercredi 19 novembre : 165 000 sachets de boulangerie, illustrés du violentomètre et des numéros d’aide aux victimes, seront distribués.  Trois lieux ont été choisis :  A 8h30, à Audincourt, à la boulangerie Finck, à 9h, au Fournil du Lac, à Oye-et-Pallet, et à 11h, à la boulangerie Figard, à Besançon.

A quelques jours du 25 novembre, journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, le collectif éponyme organisait une marche contre les violences sexistes et sexuelles à Besançon ce samedi après-midi. Plusieurs centaines de personnes ont fait le déplacement pour sensibiliser le grand public. Depuis le 1er janvier, 118 féminicides ont été enregistrés en France.

VIOLENCES FEMMES

Chiffres à l’appui, les associations et les manifestants dénoncent « les dysfonctionnements de la police et de la justice ».  Selon Eva Bronnenkant, la présidente de  « Solidarité Femmes » de Besançon, « seulement 18% des mains courantes donnent lieu à des investigations, et 80% des plaintes sont classées sans suite ». « 80% des plaintes pour harcèlement au travail ne seraient également pas prises en compte ». Dans ces conditions, L’association voit  l’obligation de continuer les actions de prévention auprès du grand public. C’est d’ailleurs tout l’intérêt du riche programme qui est proposé, jusqu’au 16 décembre, dans la cité comtoise.

VIOLENCES FEMMES EVA BRONNENKANT

 Des agressions sournoises au quotidien

VIOLENCES FEMMES 4

 

Ces deux jeunes étudiantes sont venues exprimer leur ras-le-bol. Heureusement, elles n’ont jamais été victimes d’agressions physiques, mais régulièrement, à Besançon, elles sont victimes de remarques verbales sournoises et déplacées. Des attitudes qui deviennent récurrentes et qui limitent leur déplacement lorsque la nuit tombe. Les réseaux sociaux regorgent également de commentaires déplacés et violents qui font mal à la tête, blessent et fragilisent psychologiquement.

Un petit groupe d'extrême droite est venu perturber la manifestation

Le reportage de la rédaction

Ce vendredi matin, le procureur de la République de Besançon et le président du tribunal judiciaire de Besançon ont réuni des représentants des institutions publiques ainsi que de nombreuses représentantes d’associations engagées dans la lutte contre les violences conjugales et intrafamiliales. Ensemble ils ont signé une convention destinée à améliorer le fonctionnement de l’ordonnance de protection pour les personnes victimes de violences conjugales. Pour rappel, dans la juridiction de Besançon, 19 ordonnances de protection ont été prises à l'encontre d'hommes auteurs de violences contre leur conjointe ou ex-conjointe en 2022.

 

Ce vendredi 14 octobre a eu lieu la signature d'une convention ayant comme objectif d’améliorer la mise en place de l'ordonnance de protection pour les personnes victimes de violences conjugales, dans le ressort du tribunal judiciaire de Besançon. Cette convention stipule précisément les rôles et les devoirs de chacun dans le cas de la mise en place d'ordonnances de protection. Pour rappel, l'ordonnance de protection est délivrée par le juge, saisi par la personne en danger, si besoin assistée, ou, avec l'accord de celle-ci, par le ministère public. Sa délivrance n'est pas conditionnée à l'existence d'une plainte pénale préalable. Cette convention permet des améliorations au sujet de la prise en charge des victimes, notamment grâce à la mise en place de protocoles clairs et détaillés. Ce document précise la marche à suivre pour les signataires durant trois phases : la phase préparatoire à l'ordonnance de protection, la phase de l'audience et la phase post-audience, lorsque l'ordonnance de protection a été rendue. Dans la juridiction de Besançon, 19 ordonnances de protection ont été prises à l'encontre d'hommes auteurs de violences contre leur conjointe ou ex-conjointe en 2022. 

 

Alain Troilo, le président du tribunal judiciaire de Besançon : 

 

"C'est avec tous les acteurs que nous avons travaillé à l'élaboration de ce protocole" s’est félicité Etienne Manteaux, le procureur de la République. "Sur les 12 derniers mois, à Besançon, nous sommes à quatre homicides. On devrait être en dessous de 1 pour 100 000 habitants pour être dans la moyenne, nous sommes à quatre. Ce sont des femmes qui n’avaient pas porté plainte" souligne tout de même le procureur. Avant d’ajouter que « tout n’est pas parfait mais l'immense majorité des dossiers est traitée avec une grande sévérité. Car les chiffres sont mauvais, très mauvais dans le Doubs » explique Etienne Manteaux en évoquant les homicides conjugaux dans la juridiction de Besançon en 2022. 

 

Mélanie Geoffrey, déléguée départementale aux droits des femmes et à l'égalité : 

 

 

Les signataires de cette convention :

-          Préfecture du Doubs

-          Tribunal Judiciaire de Besançon

-          Groupement de Gendarmerie Départemental du Doubs

-          Direction Départementale de la Sécurité Publique du Doubs (DDSP 25)

-          Ordre des avocats de Besançon

-          Chambre départementale des commissaires de justice du Doubs

-          Centre hospitalier universitaire de Besançon

-          Association du Centre d’Information des Droits des Femmes et des Familles du Doubs (CIDFF 25)

-          Association Solidarité Femmes

-          Association La Marelle

-          Association France Victimes 25 Besançon 

 

La Ville de Besançon a décidé de décliner sur son territoire le dispositif « Angela ». Mis en place à l’étranger  et sur d’autres territoires français, il vise à lutter contre le harcèlement et plus généralement les violences sexistes et sexuelles, en créant des lieux refuges. Cette action, qui débutera le 25 novembre prochain, journée de lutte contre les violences faites aux femmes, est menée en partenariat avec le Centre d’Information sue les Droits de Femmes et des Familles (IDFF) et l’Union des Commerçants de Besançon.

Aujourd’hui, une cinquantaine de commerçants se sont montrés intéressés. D’autres devraient leur emboiter le pas. L’objectif étant qu’entre le 15 septembre et le 15 octobre,  ils suivent une formation de sensibilisation dispensée par le Centre d’Information sue les Droits de Femmes et des Familles pour mieux appréhender ces situations difficiles. Concrètement, lorsqu’une personne, qu’il s’agisse d’une femme ou d’un adolescent, sera harcelée ou victime de violences dans l’espace public, elle pourra demander de l’aide auprès des commerces, restaurants et bars partenaires. Il lui suffira d’exprimer le nom de code « où est Angela ? ». Les lieux seront alors reconnaissables par une affiche ou un macaron sur leur vitrine. Ces derniers seront alors en capacité de mettre la personne en sécurité, appeler la police ou la faire sortir par une autre porte, tout en lui donnant les premières informations nécessaires pour se protéger.

La Ville de Besançon rappelle qu’il est encore possible de s’engager dans ce dispositif. Les commerçants intéressés sont invités à prendre contact par téléphone au 03.81.87.84.77 ou par mail à didier.roulin@besançon.fr pour s’inscrire.

L'interview de la rédaction / Elise Aebischer, adjointe à la maire de Besançon, déléguée à l'égalite femmes-hommes

 

En vue de la journée internationale contre les violences faites aux femmes du 25 novembre, une œuvre qui a vocation à interpeller et sensibiliser les passants a été installée sur la vitrine de la maison Victor Hugo, à Besançon. Il s’agit d’un grand « NON » qui s’affiche sur la vitrine.

 

Cette création éphémère réalisée par Caroline Pageaud, une artiste bisontine, est accompagnée d’un recueil de témoignages de travailleuses sociales. Elle est en lien avec la journée internationale des violences faites aux femmes et fait également écho à l’exposition temporaire de la maison Victor Hugo « Ni courtisane, ni ménagère. Victor Hugo et le droit des femmes ». Contactée par surprise par la direction historique du patrimoine qui lui a demandé d’interpréter une œuvre sur le thème de la violence faite au femme et armée de son PoSCa, un marqueur de peinture à base d’eau et de pigments inaltérables, s’effaçant très facilement sur le verre, Caroline Pageaud a réalisé son œuvre en une journée. Une œuvre qui n’est qu’une petite partie d’une collaboration plus large. « J’ai aussi réalisé un livret qui fait beaucoup de médiation autour de l’œuvre et de la prévention au sujet des violences. Ça m’a pris un mois et demi parce que j’ai rencontré des travailleuses sociales de structures hébergeantes » précise Caroline Pageaud.

 

« Il s’agit d’un écrit de 3 lettres « NON », qui interpelle les gens dans la rue. Ces 3 lettres affirment quelque chose qui nous concerne tous et un sujet qu’il faut aborder. Avec ce mot-là, on commence à lutter, on commence à dire des choses »

 

A l’intérieur de ce « NON », il y a aussi une autre phrase, un autre niveau de lecture proposé aux passants. « Le NON est assez impactant, gros, écrit à la manière d’un graffiti, et à l’intérieur il y a écrit « C’est s’aimer ». Une petite phrase qui ouvre au débat, qui explique un peu que la première chose à dire c’est non, pour ensuite accéder à peut-être un peu plus d’amour propre et de confiance en soi pour ces femmes qui sont victimes et qui doivent dire stop » confie Caroline Pageaud. Cette composition est d’autant plus significative qu’elle se situe sur la vitrine de la maison de Victor Hugo, défenseur des femmes, dénonçant à l’époque l’injustice faite aux femmes, à qui la société ne reconnaissait aucun droit, ni privé ni social, et n’offrait aucune protection. « Ça a du sens de dire non. C’est un homme qui a su dire non à son époque, ça a bien plu et ça coïncidait aussi avec la maison de Victor Hugo, qui y voit aussi beaucoup d'écho avec cet homme » souligne l’artiste bisontine.