Choix du secteur :
Se connecter :

25 novembre : à Besançon, un réseau mobilisé contre les violences conjugales, les violences au travail et la prostitution

Publié le 20 Nov. 2025 à 06:11
Tags: violences faites aux femmes | société |
Lecture: min
25 novembre : à Besançon, un réseau mobilisé contre les violences conjugales, les violences au travail et la prostitution

À l’occasion du 25 novembre, Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes et aux minorités de genre, les associations, syndicats et institutions du territoire bisontin se mobilisent. Dans un contexte où les chiffres repartent à la hausse, cette édition 2024-2025 met en lumière trois enjeux majeurs : les violences conjugales, l’accompagnement des enfants exposés, la future Maison départementale des femmes et la lutte contre les violences en contexte prostitutionnel et professionnel.

Violences conjugales : une hausse alarmante

Selon le collectif Nous Toutes, 142 féminicides ont été recensés cette année en France, soit un tous les deux jours, une tendance à la hausse après quelques années de ralentissement.
Le ministère de l’Intérieur estime à 272 000 le nombre de femmes victimes de violences conjugales enregistrées en 2024 — uniquement celles qui ont été signalées. Or, seulement une victime sur six porte plainte : la réalité est donc largement sous-estimée. Le 39 19, numéro national, a déjà dépassé les 100 000 appelants en 2024. Parmi les appelantes victimes de violences conjugales : 14 % ont été menacées de mort, 30 % subissent des violences post-séparation et 82 % témoignent d’un impact important sur leur santé. L’OMS confirme l’ampleur des conséquences : les femmes victimes perdent en moyenne 4 années de vie en bonne santé et présentent 60 % de problèmes de santé supplémentaires.

L'interview de la rédaction : Eva Bronnenkant, présidente de l'association Solidarité Femmes à Besançon 

Enfants exposés : des victimes à part entière

Les violences conjugales touchent directement les enfants : 75 % des appelantes du 39 19 sont mères, 98 % estiment que leurs enfants sont victimes de violences indirectes, 84 % observent anxiété et stress et 33 % relèvent signes de dépression ou de fatigue. L’association Solidarité Femmes souhaite créer un pôle spécialisé d’accompagnement des enfants victimes, afin d’élargir l’offre actuelle, limitée aux enfants des femmes hébergées. Plus d’une centaine d’enfants pourraient être concernés. Le projet nécessite des financements pour renforcer les postes de travailleurs sociaux et psychologues.

L'interview de la rédaction : Eva Bronnenkant, présidente de l'association Solidarité Femmes à Besançon 

La Maison Départementale des Femmes  : ouverture en 2026

À l’initiative de Solidarité Femmes et du CIDFF, la Maison Départementale des Femmes, et soutenue par la Ville de Besançon,   ouvrira au printemps 2026. Ce futur lieu unique proposera : accueil et écoute, accompagnement global, services juridiques, sociaux, psychologiques et lien renforcé avec les professionnels de santé et le CHU. En amont de ce déménagement, l’association organise des portes ouvertes le 28 novembre, l’occasion de retracer l’histoire du lieu actuel, situé rue des Roses, et de présenter la continuité du travail mené par les salariées.

Cyberviolences

Les associations alertent sur la montée des cyberviolences, particulièrement chez les jeunes : contrôle numérique, chantage affectif, cyberharcèlement. Le « cyber-violentomètre », créé par la Fédération nationale de Solidarité Femmes, prolonge le désormais classique violentomètre diffusé notamment sur les sacs à pain.

Prostitution : un phénomène massif en ligne et une loi peu appliquée

Le Mouvement du Nid alerte sur l’explosion de la prostitution via internet : les maraudes virtuelles révèlent un « catalogue » de profils très majoritairement liés à des réseaux, souvent internationaux. À Besançon, seules 4 à 5 personnes exercent encore dans la rue ; le reste se déroule en ligne. Rappelons que l’achat d’actes sexuels est illégal. Pourtant, selon l’associations aucun client n’a été verbalisé  dans le Doubs, environ 1 200 à 1 300 verbalisations par an seulement au niveau national. A ce sujet, le Mouvement du Nid organisera  un colloque le 24 novembre, au Centre diocésain, sur la santé des personnes en situation de prostitution.

Violences au travail : un continuum des violences systémiques

L’intersyndicale CGT–FSU–Solidaires et son collectif de femmes proposeront  une conférence le 26 novembre (Faculté des Lettres), avec l’économiste Rachel Silvera, spécialiste du genre et du marché du travail. Quelques données chiffrées ont été données :  dans le privé, les femmes gagnent 22 % de moins que les hommes, à temps égal, l’écart reste de 14 %, 1 femme sur 4 est à temps partiel (souvent subi), contre 1 homme sur 10, 8 sur 10 subissent des attitudes sexistes au travail  et 4 sur 10 déclarent des violences sexistes ou sexuelles. L’objectif de la conférence : montrer que les violences économiques, conjugales et professionnelles relèvent d’un même système de domination.

Autres événements  à Besançon

Jusqu’au mois de décembre, un riche programme est proposé sur le territoire bisontin. Parmi les évènements à suivre :

Manifestation, le samedi 22 novembre, à 15h, sur l’Esplanade des Droits de l’Homme (avec prises de parole des associations et la chorale féministe La Horde Vocale).

Projection du documentaire “Sous mon sourire” (Delphine Ziegler), le 2 décembre au FJT des Oiseaux.

Projection Amnesty International – “The Perfect Candidate” : le 27 novembre, à 20h, au FJT.

Signature du Plan départemental de lutte contre les violences faites aux femmes 2026-2028 : le 25 novembre, à la Préfecture.

Egalement : Actions de prévention, théâtre, expositions….

Dernière modification le jeudi, 20 novembre 2025 06:39