Réunion ce matin en préfecture à Besançon
Face à l’apparition d’un cas de dermatose nodulaire bovine dans le Jura, Rémi Bastille, le préfet du Doubs, a réuni ce lundi les représentants du monde agricole, des services vétérinaires et des organisations professionnelles pour définir un plan d’action immédiat. Objectif : endiguer la propagation du virus et protéger les élevages du département, désormais placés sous forte surveillance.
L'interview de la rédaction : Rémi Bastille, préfet du Doubs
L'interview de la rédaction : Rémi Bastille, préfet du Doubs
247 communes concernées par un zonage réglementé
La situation jurassienne a déclenché la mise en place de mesures strictes dans le Doubs. D’après les services de l’État, 247 communes sont désormais incluses dans un périmètre réglementé :
Zone de protection : un rayon de 20 km autour du foyer initial, impactant 95 exploitations et environ 11 000 bovins.
Zone de surveillance : s’étendant sur 30 km supplémentaires, elle concerne près de 123.000 animaux répartis sur un millier d’exploitations. Ce zonage couvre près de la moitié du département. Un arrêté préfectoral signé ce matin officialise ces dispositions.
Restrictions de mouvement et renforcement de la biosécurité
Les autorités rappellent que tout déplacement d’animaux est interdit, sauf dérogation exceptionnelle délivrée par les services de l’État. Les éleveurs sont appelés à modifier leurs pratiques afin de limiter la diffusion du virus : désinfection systématique du matériel, restriction des visites extérieures et limitation des camions circulant entre exploitations. “La rigueur est notre meilleure arme. Chaque manquement met en péril l’ensemble de la filière,” souligne Philippe Monnet, le président de la Chambre d’Agriculture. Même si pour l’heure, les investigations en cours ne permettent pas de l’affirmer, des mouvements illégaux d’animaux pourrait expliquer la propagation inter-départements du virus.
Vaccination massive : la clé de sortie de crise
La vaccination généralisée constitue le pivot du dispositif de lutte. La campagne débutera sur la ligne séparant la zone de protection et celle de surveillance, avant de s’étendre progressivement vers l’extérieur puis vers le cœur du foyer. Les vétérinaires sanitaires procéderont à des visites systématiques dans la zone de protection, tandis que des inspections ciblées auront lieu dans la zone de surveillance.
L'interview de la rédaction : Philippe Monnet, président de la chambre d'agriculture Doubs/Territroire de Belfort
L'interview de la rédaction : Lionel Malfroy, président du Groupement de Défense Sanitaire de Bourgogne Franbche-Comté
Des délais stricts avant un retour à la normale
La reprise des mouvements d’animaux ne pourra intervenir que 28 jours après la fin de la vaccination. La levée complète du zonage nécessitera au minimum 45 jours sans nouveau cas, plus 28 jours après vaccination. D’après les services vétérinaires, le délai global pourrait atteindre trois mois avant une sortie de crise complète, à l’image de la situation vécue en Savoie. Les autorités ont tenu à rassurer les consommateurs : la maladie n’est pas transmissible à l’homme, et les produits transformés (viande, lait, fromages) ne présentent aucun risque sanitaire.
Communication et accompagnement des éleveurs
Un numéro d’information dédié a été mis en place : 03 39 59 58 58 (du lundi au samedi, 9h–18h). Une page spéciale sera ouverte sur le site de la préfecture du Doubs, rassemblant les formulaires de dérogation, les consignes officielles et une foire aux questions. Les organisations agricoles (Chambre d’Agriculture, GDS, syndicats) appellent à une discipline exemplaire et assurent leur soutien technique aux éleveurs.
Christophe Chambon, Vice-président de la chambre d'agriculture Doubs/ Territoire de Belfort et président du fond de mutualisation sanitaire et envirronement national