L'élu grand bisontin Christophe Lime
Grand Besançon Métropole renforce sa stratégie face aux enjeux climatiques. Depuis le 1er janvier 2018, la collectivité détient la compétence « eaux pluviales » et déploie aujourd’hui un plan ambitieux d’aménagement et de prévention, intégrant les nouvelles obligations dans les politiques d’urbanisme. Objectif : anticiper les effets du changement climatique, mieux gérer le ruissellement et limiter les dégâts liés aux inondations.
Un diagnostic global pour mieux comprendre les risques
Afin de dresser un état des lieux précis, Grand Besançon Métropole a mandaté un bureau d’études chargé de cartographier les réseaux et les zones sensibles sur l’ensemble du territoire. Cette étude vise à identifier les points noirs et à proposer des préconisations techniques pour les aménagements futurs. « Ce travail peut paraître technique, mais il touche directement la vie quotidienne de nos concitoyens », a rappelé Christophe Lime, l’élu en charge de l’eau et de l’assainissement à Grand Besançon Métropole. « Nous devons anticiper dès aujourd’hui pour éviter les catastrophes de demain ». La cartographie a permis de repérer une dizaine de secteurs particulièrement exposés, dont Boussière, Devecey, Saône et Morre, régulièrement touchés par des phénomènes de ruissellement intense ou de débordement.
Des phénomènes climatiques de plus en plus extrêmes
Le changement climatique accentue les contrastes : sécheresses prolongées alternent désormais avec pluies violentes. Les élus constatent une augmentation de la fréquence des inondations locales, comme à Devecey où le centre du village est régulièrement submergé. L’enjeu n’est plus seulement d’évacuer l’eau rapidement, mais de maîtriser son cheminement et d’infiltrer au maximum pour recharger les nappes phréatiques. « Pendant longtemps, on a voulu que l’eau aille le plus vite possible à la rivière », explique un responsable technique. « Aujourd’hui, l’objectif est inverse : qu’elle y aille le plus lentement possible ».
Vers un urbanisme plus responsable et plus préventif
L’intégration du plan pluvial au futur Plan Local d’Urbanisme intercommunal (PLUi) rendra obligatoire la prise en compte du risque de ruissellement dans tout projet d’aménagement. Concrètement, chaque permis de construire ou zone d’aménagement concertée (ZAC) devra comporter une analyse des risques hydrologiques. Cette exigence pourra paraître contraignante, mais elle évitera à terme des sinistres coûteux et des situations d’exclusion d’assurance pour les habitants touchés à répétition.
Des solutions locales adaptées à chaque type de risque
Selon les secteurs, les réponses techniques varient : remplacement ou redimensionnement de canalisations sous-dimensionnées (Morre), réaménagement de voiries pour détourner les écoulements des habitations, travail avec les agriculteurs sur les pratiques culturales pour limiter le ruissellement des champs (exemple de Pouilley)… . « Il faut accepter qu’on ne pourra pas tout traiter », souligne un ingénieur du service hydraulique.
Une politique d’anticipation partagée avec les communes
Les maires du territoire ont tous été informés et associés au processus. « Le maire doit être pleinement conscient des enjeux qu’il va voter demain », insiste Christophe Lime. « C’est un travail collectif entre techniciens, élus et citoyens ». La gestion des eaux pluviales s’inscrit désormais dans une vision globale du territoire durable : Infiltrer plutôt que canaliser, prévenir plutôt que réparer et connaître pour mieux aménager. Face aux pluies plus intenses et aux sécheresses plus longues, Grand Besançon Métropole trace la voie d’une urbanisation plus résiliente, conciliant sécurité, environnement et qualité de vie.