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Accord Suisse–États-Unis : des taxes allégées, mais un coût politique non négligeable

Publié le 18 Nov. 2025 à 21:11
Tags: Economie | suisse |
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Accord Suisse–États-Unis : des taxes allégées, mais un coût politique non négligeable

Après plusieurs semaines de discussions soutenues, la Suisse et les Etats-Unis sont finalement parvenus à un compromis visant à réduire de manière significative les droits de douane qui frappaient divers produits suisses. La surtaxe américaine, ramenée de 39 % à 15 %, devrait redonner un élan aux exportations helvétiques vers les États-Unis. Toutefois, cette avancée diplomatique n’a été obtenue qu’au prix de concessions conséquentes.

Pourquoi ces taxes avaient-elles été instaurées ?

Depuis août 2025, l’administration Trump appliquait une surtaxe de 39 % sur plusieurs marchandises suisses, notamment dans l’horlogerie, la pharmacie, la mécanique de précision ou encore les métaux précieux. Cette stratégie protectionniste visait à encourager les pays partenaires à renforcer leurs investissements sur le sol américain. Pour de nombreuses entreprises suisses, particulièrement celles situées dans les zones industrielles proches de la France, cette taxe constituait un sérieux frein à l’exportation et fragilisait leur compétitivité internationale.

Un compromis accepté, mais assorti de trois obligations majeures

Des investissements massifs outre-Atlantique : La Suisse accepte que ses entreprises injectent 200 milliards de dollars aux États-Unis d’ici 2028, dont 67 milliards dès 2026. Ces capitaux devront être dirigés vers des secteurs jugés stratégiques par Washington : santé, aéronautique, ferroviaire et or industriel.

Une ouverture partielle du marché agricole suisse : Berne autorisera l’entrée sans taxe de 500 tonnes de bÅ“uf, 1 000 tonnes de viande de bison et 1 500 tonnes de volaille en provenance des États-Unis. Cette décision alimente déjà les inquiétudes du monde agricole suisse, qui redoute une concurrence jugée déloyale et s’interroge sur l’avenir de la souveraineté alimentaire.

L’adoption de standards techniques américains : La Suisse devra également reconnaître certaines normes américaines, notamment dans les domaines automobile et chimique, afin de faciliter les échanges bilatéraux.

Conséquences pour les régions frontalières et l’économie locale

Dans l’Arc jurassien, où les exportations constituent le moteur économique principal, l’annonce est perçue comme une véritable bouffée d’oxygène. À Neuchâtel ou dans d’autres centres industriels, les entreprises espèrent rapidement regagner en compétitivité sur le marché américain.

Que reste-t-il à faire ?

L’accord doit encore franchir l’étape du Parlement suisse. Certains partis — en particulier les écologistes et les mouvements souverainistes — envisagent de lancer un référendum, surtout concernant l’ouverture du marché agricole. Le débat politique promet d’être animé.