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Coupures d’électricité : le monde industriel, entre agacement et inquiétude

Publié le 13 Déc. 2022 à 08:12
Tags: société | Economie | Social |
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Coupures d’électricité : le monde industriel, entre agacement et inquiétude


C’est une situation qui est prise très au sérieux par tous les entrepreneurs français. Des coupures de courant ne sont pas exclues sur le territoire national pour alléger le réseau et gérer les éventuels risques d’approvisionnement cet hiver. Rencontre avec Damien Tournier, le président de l’UIMM (L’Union des industries et métiers de la métallurgie) du Doubs.

 Le responsable doubiste espère éviter ce scénario qui aurait des conséquences lourdes et fâcheuses sur le bon fonctionnement des firmes françaises. Rappelons que les secteurs de l’industrie et de la métallurgie disposent de machines lourdes et qu’un simple délestage de deux heures peut annuler toute une production journalière. « Cela peut être compliqué de couper une installation durant deux heures sans préparer cette intervention. Certains process fonctionnement pour la plupart  en continu et demandent un maintien en électricité de manière permanente » explique M. Tournier, qui ne cache pas son agacement. ‘Réindustrialiser la France sans électricité, c’est pénible Â» poursuit-il.  Certes il y a les machines de production, mais aussi tous les travaux menés en laboratoire, qui demandent le respect d’un cahier des charges précis pour le bon déroulement des études et des procédés mis en place. « Certaines productions doivent se dérouler dans des conditions particulières, notamment en termes de températures, et pendant une durée très précise, et sans doute par intermittence Â».

 L’homme et la machine

Les salariés sont également concernés. « Au niveau de l’IUMM, on pousse à trouver d’autres solutions. Ces conditions ne sont pas facilement assumables » ajoute Damien Tournier. Le risque de chômage partiel plane. « Sans électricité, on ne peut plus travailler. Le recours à l’activité partielle fait partie de la réflexion Â» ajoute-t-il. ‘Tout cela pollue le dialogue social Â». « Fallait-il fermer les centrales nucléaires ? Peut-on reprocher à EDF de ne pas les avoir entretenues alors qu’elles devaient fermer Â» pointe Damien Tournier.

« Pour un pays comme le nôtre Â»

M. Tournier reconnaît que, pour un pays comme la France, cette situation n’avait pas été anticipée. Il est vrai qu’une pénurie d’électricité, au sein de la 7è puissance économique mondiale, selon le fonds monétaire international, et la 3è puissance économique en Europe, est surprenante. Encore plus dans  un contexte qui s’inscrit dans une pénurie de médicaments, de matières premières et de produits de consommation.  

L'interview de la rédaction / Damien Tournier

Dernière modification le mardi, 13 décembre 2022 08:11