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Sénatoriales dans le Jura : interview de tous les grands partis

Publié le 26 Juil. 2023 à 15:07
Tags: senatoriales | Jura | Politique |
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Sénatoriales dans le Jura : interview de tous les grands partis

Le 24 septembre prochain, un collège de “grands électeurs”, essentiellement composé de maires et conseillers municipaux, votera pour envoyer 348 représentants au Sénat. Dans le Jura, où les Républicains sont grandement favoris à leur succession, la plupart des candidats ont été annoncés. Nous sommes allés interroger chaque grand parti pour connaître les raisons de ces choix d'investitures et prendre la température de leur campagne. 

Union de la gauche : "un accord naturel pour rassembler toutes les forces de progrès”

gauche jura

A gauche, Liliane Lucchesi et à droite, Sarah Persil

Liliane Lucchesi et Sarah Persil seront les deux candidates pour l’union de la gauche. Cette union se dessine avec le PCF, le PS et EELV mais sans la France Insoumise. “C’est une alliance des gauches qui ont l’habitude de travailler ensemble” affirme Liliane Lucchesi, conseillère régionale PS. “C'est vraiment la France Insoumise qui voulait un accord national, c’est factuel mais ça arrive”. La NUPES n’est donc pas rassemblée mais cette union portera tout de même “un socle fort de valeurs communes” avec Sarah Persil, élue EELV à la région. La volonté de Liliane Lucchesi est “d’assurer la pluralité et la parité au Sénat”. Dans les rangs de la chambre haute, la droite est très majoritaire et seulement 118 sénatrices sont présentes sur les 348 élus.

La conseillère régionale souhaite “apporter son expérience d’élue de terrain depuis 1990”. Elle veut que le Sénat représente les collectivités et soit “la maison des territoires”. Elle rejette l’idée que la gauche ne fasse que s’opposer : “on a un vrai programme à proposer”. L'alternative politique, portée avec les suppléants Patrick Neilz et Frédéric Pitel, s’articulera autour de “l'égalité sociale et la lutte contre le changement climatique”. A la chambre haute, Liliane Lucchesi serait particulièrement attentive aux questions de services publics et à la démocratie locale. 

Même si “la campagne n’a pas vraiment commencé”, les préparatifs s’organisent d’ores et déjà pour tenter de faire gagner la gauche dans un territoire si difficile à conquérir. 

Le podcast de la rédaction / Liliane Lucchesi    

 

Rassemblement National : la volonté de mettre un premier pas à la chambre haute 

AURORE VUILLEMIN PLANCON

Aurore Vuillemin-Plançon

Pour le RN, ce sera Aurore Vuillemin-Plançon, maire de Rouffanges, qui se présentera dans moins de deux mois. Celle qui est référente du parti dans le département estime que cette décision “coulait de source”. “Je suis élue, bien installée, on commence à me reconnaître dans les marchés”. Elle portera un projet autour de la protection du statut d’élus. Avec 513 démissions de maires cette année et un nombre d’agressions d’élus en hausse, madame Vuillemin-Plançon cherche à “protéger les élus, tous les élus”. Tous car la maire mise sur une campagne auprès des petits élus, des conseillers municipaux… “Je le vois, ce sont ceux que l’on sollicite le moins alors qu’ils ont une grande importance”.

Le reste du programme du RN s'articule autour d’une autonomisation des collectivités. Le parti de Marine Le Pen souhaite imposer “un bouclier tarifaire sur l'énergie pour libérer du budget pour les collectivités”. Aurore Vuillemin-Plançon propose une meilleure autonomie financière mais aussi une plus grande autonomie décisionnelle. Elle prend l’exemple de l'accueil d’un centre de migrants : “c’est au maire et à la collectivité locale de décider, on se voit trop souvent imposer les choses”. 

Quant à la possibilité d'entrer à la chambre haute, la maire de Rouffanges se dit confiante. “On a quand même 89 députés, personne ne s’y attendait donc on peut s’attendre à une belle surprise pour les sénatoriales. C’est la dernière chambre qui résiste à notre proposition politique”. 

Le podcast de la rédaction / Aurore Vuillemin-Plançon   

 

Les Républicains : une campagne sereine dans un département “majoritairement issu de la tradition des droites”

droite jura

A gauche, Clément Pernot et à droite, Gérôme Fassenet

Pour les Républicains, ce seront Clément Pernot et Gérôme Fassenet qui se présenteront devant les plus de 1100 grands électeurs du département. “Ce sont deux personnes connues, élues depuis longtemps et qui travaillent le terrain” selon Jean-Marie Sermier, conseiller régional de Bourgogne-Franche-Comté. Cette candidature est signe de rassemblement avec Clément Pernot, président du conseil départemental, qui avait laissé sa place lors de la précédente échéance pour ne pas accumuler des dissensions. Dans cette campagne, Jean-Marie Sermier fait “confiance à la grande famille de la droite”. “Il y a les partis politiques mais il y a surtout cette grande famille depuis la période giscardienne, chiraquienne, issue du gaullisme, du libéralisme, de la démocratie chrétienne”. L’ancien député de la 3ème circonscription du Jura estime que “75% des maires du département partagent cette mouvance”. Il nous confie que le réseau du parti est très important : “la plupart des élus, on connaît leurs numéros de téléphone, on les appelle par leurs prénoms”. 

Cette candidature rassemble aussi autour d’une opposition : “c’est pour dire au président de la République, ça suffit”. Jean-Marie Sermier croit à la dynamisation des villages “par rapport à un gouvernement qui rogne leurs budgets et leurs compétences”. La fin de la taxe d’habitation a notamment mis de nombreuses collectivités dans la difficulté. Celles-ci ont dû trouver des solutions pour financer leurs projets par d’autres moyens

Une question tient particulièrement à cœur à monsieur Sermier, celle de la zéro artificialisation nette. Il affirme que les communes “ne pourront plus avoir de plaques constructibles” et appelle le Sénat “à se battre sur cette question”. C'est ce que feront Clément Pernot et Gérôme Fassenet dès le 24 septembre prochain s’ils sont élus. 

Le podcast de la rédaction / Jean-Marie Sermier  

 

La France Insoumise : sans accord NUPES, “il faut bien continuer à mener le combat”

 

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A gauche, Véronique Asnar et à droite, Emeric Pauvret

La semaine dernière, nous annoncions en exclusivité les candidats France Insoumise Véronique Asnar et Emeric Pauvret. Ces deux élus, à Lavans-lès-Saint-Claude et Damparis, sont “très engagés dans le mouvement social” selon Anthony Brondel, référent FI dans le département pour ces élections. Les deux suppléants, François Bonneville (Orgelet) et Florence Martelet (Clairvaux-les-lacs), prouvent selon monsieur Brondel que “le mouvement est présent aux 4 coins du territoire”. Même si, comme nous l’avons vu, l’union NUPES établie pour les législatives n’a pas été reconduite, la FI “se devait d’être là pour continuer le combat”. Anthony Brondel juge “pitoyable et regrettable” cette absence d’accord, d'autant plus que “le RN pourrait bénéficier d’une sorte de désir de rupture avec le gouvernement actuel”. Pour lui, le programme de la NUPES reste “le meilleur barrage à un repli ethniciste, ultra cosevrateur et libéral”. Ce programme, ce sera Véronique Asnar et Emeric Pauvret qui le porteront à travers le réseau d’élus du mouvement. Ils mettront en avant les grandes mesures comme “le blocage des prix ou le partage des richesses”. Aussi, ils seront chargés de porter des volontés plus concrètes pour les collectivités. "Mettre fin à l’austérité croissante de celles-ci et lutter pour une meilleure autonomie”. Le Sénat doit être le reflet d’une démocratie locale pour la France Insoumise. 

Le podcast de la rédaction / Anthony Brondel   

Renaissance légèrement en retard

Contacté, Dominique Maucotel, référent du parti dans le Jura, nous a confié “qu’aucune décision n’avait été prise au niveau national”. Alors que de nombreux départements sont déjà passés, le Jura est un peu en retard. Monsieur Maucotel n’avait “pas plus d’éléments”. La coordination nationale l’a appelée pour connaître son sentiment mais la décision finale revient à Paris. 

 

Tous les enjeux sont là : une droite sereine, une gauche divisée mais combattive, un RN montant et un parti présidentiel en retard, les Sénatoriales dans le Jura sont bel et bien lancées. 

Dernière modification le mercredi, 26 juillet 2023 18:09