Anne Vignot, maire de Besançon, appelle les Bisontines et Bisontins à se rassembler mardi 7 octobre à 18h30, sur l’esplanade des Droits de l’Homme. Cette mobilisation aura lieu deux ans jour pour jour après l’attaque du Hamas en Israël, qui avait déclenché une guerre meurtrière. Le rassemblement vise à soutenir la libération immédiate des otages encore retenus, à condamner l’antisémitisme et le racisme, et à appeler à un cessez-le-feu immédiat.
Un courrier ministériel qui étonne
Le 25 septembre dernier, la maire de Besançon a reçu une réponse du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, à son courrier envoyé début septembre. À la lecture de ce document, un constat s’impose : le ministre semble découvrir l’existence du projet de deuxième commissariat à Planoise. « Je ne manquerai pas de vous tenir informée de la suite qui pourra être réservée à votre démarche », écrit-il, comme si ce dossier n’avait jamais été travaillé. Une formule qui sonne comme un désaveu, alors même que ce projet est discuté depuis plusieurs années avec les services de l’État.
L'interview de la rédaction : Anne Vignot
Un long travail engagé depuis 2022
Pourtant, ce commissariat n’est pas une idée nouvelle. Dès 2022, la municipalité avait proposé un site adapté, à proximité de la route de Dole, rue de Champagne, permettant une couverture optimale du territoire. L’État, via le SGAMI (services immobiliers du ministère de l’Intérieur), avait validé l’intérêt de l’opération. Le 14 juin 2023, une réunion technique réunissant préfecture, Ville et SGAMI avait confirmé la faisabilité. Le 21 mars 2024, la décision tombait : ce serait bien l’État, et non pas une foncière externe, qui prendrait en charge la construction. Restait alors une étape cruciale : le financement.
Une promesse publique du ministre de l’Intérieur
Ce projet avait même fait l’objet d’une annonce officielle. En février 2024, lors de sa visite à Besançon, le ministre de l’Intérieur de l’époque Gérald Darmanin avait confirmé publiquement, devant caméras et presse nationale, la création de ce deuxième commissariat à Planoise. Il avait également promis une aide de l’État à hauteur de 60 % pour l’installation de caméras de vidéoprotection.
Depuis, un silence inquiétant
Malgré ces engagements clairs, la Ville n’a plus reçu aucune confirmation. Les courriers envoyés par la maire à l’État, en août puis en septembre 2025, n’ont abouti qu’à cette réponse du 25 septembre, qui laisse entendre que le dossier n’a jamais existé. Pourtant, toutes les étapes techniques et administratives avaient été franchies.
L'interview de la rédaction : Anne Vignot
Une transparence insuffisante sur les moyens
Au-delà du commissariat, la question de la sécurité à Besançon illustre les ambiguïtés de la politique nationale. Les effectifs de police, renforcés ponctuellement, restent difficiles à évaluer tant le flou demeure sur les départs, arrivées et mutations. Les élus locaux dénoncent un manque de lisibilité et de transparence sur les moyens réellement affectés à la lutte contre le narcotrafic et l’insécurité.
Vidéoprotection et lenteurs de l’État
Même problème du côté de la vidéoprotection. Alors que les communes financent l’essentiel de l’installation et de l’entretien, l’État ne rembourse qu’une partie des frais, et souvent avec des délais considérables. Exemple : les dégâts causés lors des émeutes de 2023 n’ont été partiellement indemnisés qu’en septembre 2025, couvrant seulement 40 % des sommes engagées par la Ville.
Une succession d’expérimentations inachevées
La Ville avait également été retenue en 2023 pour expérimenter la Force d’action républicaine (FAR), un dispositif censé coordonner police, justice, éducation et associations. Après quelques actions ponctuelles, plus rien n’a suivi. Même constat pour la lutte contre les addictions : malgré l’accord de tous les acteurs locaux sur l’urgence d’ouvrir une « halte soins-addictions », l’État n’a jamais apporté de réponse concrète.
Une responsabilité régalienne en question
Pour la municipalité, la situation est claire : « Besançon subit une succession d’annonces spectaculaires qui ne sont jamais suivies d’effet ». Commissariat, caméras, accompagnement social… autant de dossiers marqués par l’inaction de l’État. Alors que les besoins de sécurité sont pressants et largement identifiés, la réponse ministérielle du 25 septembre apparaît comme une preuve supplémentaire du décalage entre les promesses nationales et la réalité locale.
Le groupe « S’Unir pour Besançon » dénonce les propos tenus par Anne Vignot, Maire de Besançon, lors du dernier Conseil municipal, qualifiant les échanges de « discussion de café » et s’adressant à Karima Rochdi (Horizons), présidente de l’un des trois groupes d’opposition, avec un « oui, oui, faites la maligne ».
Ces paroles, jugées « déplacées et indignes d’une représentante d’une grande ville », traduisent, selon les élues, « une dérive autoritaire déjà observée ». Elles rappellent que le Conseil municipal « doit rester un lieu de débat démocratique, respectueux des sensibilités politiques ».
Face « aux intimidations », le groupe « S’Unir pour Besançon » réaffirme « son engagement pour une opposition constructive, au service des Bisontines et Bisontins ».
La Ville de Besançon franchit une nouvelle étape dans son Plan Eau avec un projet novateur en France : la récupération et la réutilisation de l’eau de la piscine Mallarmé pour l’arrosage du complexe sportif Léo Lagrange.
Un double constat : sécheresses et gaspillage d’eau
Depuis plusieurs années, les sécheresses estivales fragilisent les terrains de sport de la ville, au point d’obliger la municipalité à négocier des dérogations préfectorales pour maintenir un minimum d’arrosage. Parallèlement, la réglementation impose aux piscines municipales de renouveler régulièrement leur eau : près de 20.000 m³ par an sont ainsi rejetés vers la station d’épuration. « Il nous fallait trouver une convergence entre ces deux problématiques : éviter de gaspiller l’eau des piscines et sécuriser l’entretien de nos terrains », a résumé la maire Anne Vignot.
L'interview de la rédaction : Jean Emmanuel Lafarge, l’élu en charge de la maîtrise d’énergie à la Ville de Besançon
La solution : décloration, stockage et pompage
Le dispositif repose sur trois étapes :
Déchlorer les eaux issues de la piscine Mallarmé, qu’il s’agisse des vidanges annuelles ou du renouvellement quotidien imposé (30 litres par nageur et par jour).
Stocker l’eau traitée dans deux cuves géantes de 4 000 m³ installées sur le site de la piscine.
Acheminer cette ressource, grâce à un réseau de pompes et de canalisations enterrées, jusqu’aux terrains du complexe Léo Lagrange, équipés d’arrosage automatique.
Ce volume tampon assure deux mois d’autonomie en période de sécheresse et couvre l’essentiel des besoins annuels du stade (environ 8 000 m³).
Un projet pionnier et collectif
Ce chantier, chiffré à près d’un million d’euros, mobilise plusieurs services municipaux : sports, espaces verts, bâtiments. Sa mise en service est prévue pour janvier 2026, en cohérence avec la vidange hivernale de la piscine Mallarmé. « Ce système n’a pas d’équivalent en France, du moins à cette échelle », souligne Jean Emmanuel Lafarge, l’élu en charge de la maîtrise d’énergie. Outre l’arrosage des terrains, l’eau récupérée pourra aussi servir à d’autres usages : balayeuses de voirie, nettoyage des engins, voire arrosage d’arbres nouvellement plantés.
L'interview de la rédaction : Jean Emmanuel Lafarge, l’élu en charge de la maîtrise d’énergie à la Ville de Besançon
Des bénéfices écologiques et financiers
L’opération réduit la pression sur le réseau d’eau potable, limite l’envoi d’eaux propres à la station d’épuration et sécurise la pratique sportive même en période de restriction préfectorale. Comparée à d’autres projets de récupération pluviale (ex. cuve de 130 m³ à l’école Brossolette), l’investissement se révèle trois fois plus efficient au mètre cube. « Ce n’est pas seulement un geste écologique, c’est aussi un choix économique et une garantie pour nos clubs sportifs et nos plantations », a insisté la maire.
Invité sur France Inter ce mardi, le philosophe Raphaël Enthoven a reconnu une erreur dans sa formulation polémique sur les journalistes à Gaza : « Je n’aurais jamais dû écrire la phrase ‘Il n’y a aucun journaliste à Gaza’. » Ce mea culpa intervient après sa déprogrammation du festival Livres dans la Boucle à Besançon, motivée par des risques de troubles à l’ordre public. Enthoven sera finalement réintégré au programme.
Dans un communiqué publié mardi, la maire de Besançon, Anne Vignot, s’est dite « satisfaite » du recul du philosophe, tout en réaffirmant que sa décision initiale visait à défendre la liberté de la presse : « Cette séquence a démontré l’importance de la vigilance de chacun pour permettre qu’une démocratie vive. »
Le festival pourra ainsi renouer avec son esprit d’ouverture et de dialogue, dans la ville de Victor Hugo.
Un été marqué par la polémique
Les déclarations de Raphaël Enthoven durant l’été ont provoqué une onde de choc à gauche. À Besançon, elles ont conduit la présidence du Grand Besançon Métropole, en concertation avec Gilles Ory, vice-président en charge de la culture, à déprogrammer l’auteur-philosophe du festival « Livres dans la boucle ». L’argument avancé : éviter tout trouble à l’ordre public et préserver la sérénité de la manifestation. Cette décision a immédiatement suscité des réactions vives, certains dénonçant une forme de censure, d’autres pointant un risque de dégradation de l’image du festival.
Retour en arrière et reprogrammation
Face à la mobilisation des libraires, des auteurs, des éditeurs et des acteurs de la chaîne du livre, sans oublier David Foenkinos, le parrain de l’évènement, l’organisateur a revu sa copie. Finalement, la question de la reprogrammation de Raphaël Enthoven a été soumise au bureau exécutif du Grand Besançon, qui a tranché en faveur de son retour dans la programmation. Anne Vignot assume ce revirement : « L’intérêt général, c’est de faire en sorte que le festival se déroule dans de bonnes conditions », a-t-elle déclaré. Ecartant, tout procès de censure, que certains veulent imposer. Une sécurisation renforcée sera mise en place autour de l’événement.
Un dilemme entre liberté d’expression et ordre public
Au cours de la conférence de presse, Mme Vignot a souligné la tension centrale de cette affaire : la liberté d’expression, valeur fondamentale, mais aussi ébranlée par les réseaux sociaux où se mêlent informations, opinions, menaces et fake news. La maire-présidente a rappelé : « Je n’ai jamais eu l’intention de censurer qui que ce soit. La question posée n’était pas celle de la liberté d’expression, mais celle des conditions permettant au dialogue entre auteurs et public de se tenir sereinement. ». À Besançon, le choix initial a été revu et corrigé. Cette reprogrammation illustre une volonté de concilier liberté et responsabilité.
Réactions et crispations dans le milieu du livre
Les libraires, qui avaient publié un communiqué dénonçant l'absence de consultation lors de la première décision, ont salué le revirement. L’écrivain David Foenkinos a joué un rôle important dans les discussions, même si la décision finale est présentée comme le fruit d’un débat collectif. Néanmoins, tout le monde espère une manifestation culturelle apaisée et souhaite écarter les conséquences possibles : manifestation d’opposants, surmédiatisation de l’auteur, voire politisation du festival.
Et maintenant ?
Raphaël Enthoven devrait bien être présent à Besançon, après un passage au festival de Nancy. Il l’a écrit sur son compte X. Certaines maisons d’édition n’ont pas encore précisé leur position. La sécurisation sera assurée en concertation avec les forces de l’ordre. Au-delà du cas Enthoven, cette affaire interroge sur la place de la liberté d’expression dans la société française, ses limites et ses protections. « Il est urgent que la société se saisisse de ce débat », a conclu la présidente du Grand Besançon, insistant sur la nécessité d’un cadre républicain qui protège à la fois la diversité des opinions et la sérénité du vivre-ensemble.
Que l’édition 2025 de « livres dans la Boucle » suscite de nombreux tumultes. Selon le communiqué de « Besançon Maintenant », qui dénonce « la gestion chaotique et idéologique d’Anne Vignot, la maire de Besançon et de son équipe municipale », après la déprogrammation de l’essayiste Raphaël Enthoven, qui pourrait finalement être reprogrammé. Ludovic Fagaut évoque dans cet écrit « un mail qui a fuité » et qui semble évoquer une autre décision. Selon l’opposant de droite, Anne Vignot devrait faire marche arrière « sous la pression du Président d’honneur David Foenkinos, de différents auteurs et acteurs économiques du monde du livre et sous la pression populaire et politique ».
Rappelons que Raphaël Enthoven avait été déprogrammé suite à ses propos tenus sur X, ex-twitter, sur la présence des journalistes palestiniens à Gaza. L’organisateur avait évoqué des raisons de sécurité. Le groupe d’opposition Besançon Maintenant, par la voix de Ludovic Fagaut, appelle à dépasser les clivages partisans et à défendre une culture ouverte, capable de rassembler au-delà des sensibilités politiques.
Dans un communiqué de presse, l’intersyndicale CFDT, CFTC, CGT, FO, SUD, UNSA prend acte du soutien public exprimé par Anne Vignot, la maire écologiste de Besançon, au mouvement du 10 septembre. Tout en complétant que « cet engagement ne peut rester symbolique ». Il demande à l’édile que « cette journée soit chômée et rémunérée pour tous les agents de la Ville, du CCAS et de Grand Besançon Métropole, sans récupération ni contrepartie ». Il l’appelle « à traduire ses paroles en actes concrets, en reconnaissant pleinement l’engagement des agents dans ce combat pour la justice sociale ».
Dans un communiqué distinct, les chefs de file de l’opposition municipale, Ludovic Fagaut (Les Républicains) et Laurent Croizier (Modem), dénoncent fermement le soutien public de la maire écologiste Anne Vignot à l’appel à la mobilisation nationale prévue le 10 septembre, visant à bloquer le pays. Les deux élus jugent cette prise de position « indigne » de la fonction de maire, estimant qu’elle privilégie l’engagement militant au détriment de l’intérêt général. Ils accusent Mme Vignot de « trahir sa fonction » en soutenant une initiative qui, selon eux, menace directement l’activité économique locale et les forces vives de la ville : commerçants, artisans, entrepreneurs et salariés.
Ludovic Fagaut salue la position de l’Union des commerçants de Besançon, qui s’est opposée à cette démarche, et affirme que « un maire ne devrait jamais faire le choix du chaos pour sa ville ». Laurent Croizier, de son côté, condamne une attitude qu’il qualifie de « profondément irresponsable », accusant la maire de livrer Besançon à une « bordélisation » inspirée par l’extrême gauche. Pour l’opposition, cette nouvelle prise de position illustre une confusion persistante entre militantisme et gestion municipale, et marque un éloignement inquiétant de la maire vis-à-vis des préoccupations concrètes des Bisontins.
Depuis ce jeudi, le fronton de l’Hôtel de Ville de Besançon arbore un nouveau drapeau aux côtés des étendards français, européen et ukrainien : un drapeau blanc, symbole universel de paix. La maire écologiste Anne Vignot a choisi ce signe fort, dans un contexte international marqué par la guerre en Ukraine, le conflit au Proche-Orient et d’autres crises oubliées. « C’est une demande en référence à l’humanité et à l’humanisme. Le drapeau blanc a une valeur universelle », a expliqué l’édile, insistant sur le fait qu’il ne s’agit pas d’un geste de politisation, mais d’un cri : « Ça suffit ».
De la controverse du drapeau palestinien à un symbole universel
La décision intervient après une polémique autour de la présence d’un drapeau palestinien à ce même endroit, finalement retiré sur demande du préfet du Doubs, Rémi Bastille. Respectueuse des règles républicaines, Anne Vignot s’est pliée à l’injonction : « On me demande de le retirer, je le retire. Mais je ne le regrette pas un seul instant », précise-t-elle. Pour autant, l’élue a voulu marquer la continuité de son engagement en faveur de la paix. « Le drapeau blanc représente une volonté de paix. C’est juste ça », a-t-elle insisté, rappelant que « la douleur des familles palestiniennes ne doit pas faire oublier celle des familles juives d’otages ».
L'interview de la rédaction : Anne Vignot

Entre solidarité locale et responsabilité institutionnelle
Anne Vignot revendique une approche fondée sur l’humanisme et la solidarité internationale, au-delà des lignes géopolitiques. Elle évoque la situation au Darfour, au Soudan ou encore en République du Congo, trop souvent ignorée, selon elle : « Des enfants meurent de faim, et plus personne ne s’en émeut. Nous avons l’obligation de dire que la solidarité est internationale ». La maire de Besançon souligne ainsi le rôle des collectivités locales comme relais d’une parole citoyenne : « Je représente la République, mais je relaie aussi les combats. Les citoyens attendent que l’on exprime cette volonté d’ouverture et de fraternité. »

Une position entre fermeté et respect de l’État
Anne Vignot affirme respecter la légalité, tout en cherchant à préserver l’autonomie politique et symbolique de la municipalité : « Je suis une élue de la République, je respecte la loi. Mais je ne regrette pas d’avoir donné à voir la souffrance des peuples. » Le drapeau blanc, choisi comme compromis, se veut un message fédérateur. Là où le drapeau palestinien avait suscité débats et tensions, l’édile souhaite faire entendre un appel universel à la paix, au moment où les guerres et les divisions secouent le monde.
L'interview de la rédaction : Anne Vignot