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C’est sur une portion limitée à 50km/h du boulevard Léon Blum, au matin du 19 septembre, qu’une infirmière de 59 ans emprunte ce trajet en revenant du travail. Alors qu’elle s’engage à petite allure, après avoir patiemment attendu que le feu passe au vert, une voiture lancée à pleine vitesse la percute, au niveau de la portière avant gauche. Les images de vidéosurveillance révèlent un choc d’une violence inouïe. La scène est effroyable, et la portière côté conducteur est enfoncée quasiment jusqu’au levier de vitesse. « Le choc sur la portière gauche du véhicule de la victime ne lui a laissé aucune chance » a constaté le procureur de la République. Vitesse, alcoolémie, non-respect du feu rouge, « un cocktail idéalement funeste » selon Yves Cellier, le directeur départemental de la sécurité publique.

 

Le prévenu entendu dès que son état le permettra

 

Le parquet de Besançon nous apprend ce lundi après-midi que selon les prélèvements faits au moment de l’accident, le conducteur bisontin, inconnu des services de police, avait une imprégnation alcoolique de 1,35g dans le sang. Ce qui correspond à 0,67 milligramme par litre d’air expiré. Aucun des deux hommes présents dans la voiture au moment de l’accident n’ont pu être entendus pour l’instant, leur état ne le permettant pas. Etienne Manteaux, le procureur de la République de Besançon, nous informe que le conducteur présumé est sorti de l’hôpital samedi, avant d’être placé en garde à vue juste après. Cette dernière ne s’est pas prolongée, compte tenu des blessures et de l’état de faiblesse dans lequel se trouve l’homme de 24 ans. Il sera entendu dans quelques jours. Le passager est toujours hospitalisé au CHU Minjoz, à Besançon. 

L'interview de la rédaction / Yves Cellier

Après la journée du 12 juin avec le lancement de « l’Ekiden Marathon relais » et des randonnées pédestres connectées, après le report des randos nautiques et vélos du 18 juillet en raison des intempéries, le Festival outdoor Grandes Heures Nature se poursuit les 25 et 26 septembre prochains parc Chamars à Besançon. Un village d’animations y rassemblera les acteurs de la prévention-santé, de l’éco-tourisme et des mobilités douces.

 

Une année difficile

 

« C’est l’acte 3, et l’acte final de Grandes Heures Nature, qui n‘aura pas été de tout repos » souligne François Bousso, conseiller communautaire délégué à l’écotourisme, et au programme Grandes Heures Nature. Effectivement, ce festival avait connu une édition en 2019 à Micropolis qui fut une grande réussite. Seulement, l’année d’après, il fut contraint d’être annulé à cause de la pandémie et de la crise sanitaire. Enfin, l’édition 2021 avait été imaginée en trois temps. Le premier qui fut quelque peu dégradé compte tenu des conditions sanitaires, et le deuxième annulé à cause des conditions météorologiques désastreuses. Mais cette année, tous les voyants sont aux verts. La météo sera au rendez-vous samedi. « Ça va être trop, il va se passer plein de choses ! Que ce soit sur l’eau, en VTT, ou en course à pied » indique François Bousso enthousiaste. Le rendez-vous se tiendra ce week-end, du côté de la promenade Chamars, en bordure du Doubs.

 

Le programme de l’édition 2021

 

De nombreuses activités qui étaient prévues lors du deuxième volet de Grandes Heures Natures, mais qui n’ont pas pu se réaliser à cause de la météo ont été reportés pour cette édition 2021. Au programme de ce 3ème rendez-vous, ce sont donc de nombreuses activités qui seront proposées au public : une randonnée nautique au départ de Chalèze, des randonnées vélos, des Raid X’périences, compétition par équipes de deux qui combine course d’orientation, trail et VTT avec la traversée de plusieurs communes du Grand Besançon. Mais aussi des activités nautiques telles que du kayak, de l’aviron, du paddle. Enfin, un spectacle de high-line et de speed-lines sera proposé au-dessus du Doubs, en contrebas du pont Canot.

 

Toutes les infos sont à retrouver sur : https://www.grandes-heures-nature.fr/

 

Interview de François Bousso : 

 

Mercredi à Besançon se tenait la journée nationale du sport scolaire. Chaque année, la JNSS vise à promouvoir les activités des associations et des fédérations sportives scolaires auprès des élèves, des équipes éducatives, des parents d'élèves et du monde sportif local. Ce mercredi à Besançon, l’événement se déroulait au chemin du Cul des Près, à l’orée de la forêt de Chailluz. Cette manifestation sportive se déroulait aussi en simultanée sur les sites de Belfort, Malbuisson et Vesoul. Dans les lycées, la JNSS a été conjuguée à la traditionnelle lycéenne, qui cette année était mixte.

 

JNSS

 

Une JNSS étalée sur 4 sites

 

Cette journée était organisée chaque année avant la crise sanitaire. Elle est désormais remise au goût du jour, maintenant que les conditions le permettent, avec le souci de ne pas trop rassembler d’effectif au même endroit. C’est donc sur 4 sites principaux qu’ont été réparties les festivités : Besançon, Belfort, Malbuisson et Vesoul. C’est d’ailleurs depuis Besançon que le recteur Jean-François Chanet a pu découvrir, grâce à un duplex vidéo avec les 3 autres sites de l’académie, les activités proposées sur les autres sites, et échanger avec des nombreux acteurs de cette journée. « On a essayé de renouer avec la notion de rencontre, et on s’en fait vraiment une joie, tout en respectant l’ensemble des protocoles. Par exemple, on a étalé l’ensemble des lycéennes, et on s’est appliqué de faire en sorte que chaque groupe ne se brasse jamais. C’est pour ça que l’on a 6 ateliers avec 6 rotations, et toutes les lycéennes faites sous forme de rotation » précise Serge Mommessin, directeur du Service Régional UNSS de l’Académie de Besançon.

 

Le sport, mais pas que

 

Comme chaque année, des thèmes en lien direct avec le sport étaient aussi au centre de l’événement, et présentés à travers des stands. On pouvait y retrouver l’égalité des genres, la lutte contre le harcèlement, l’homophobie, ou encore le développement durable. « Une approche à la fois de santé publique et d’égalité » précise le recteur Jean-François Chanet. « Ce sont des thèmes qui nous sont chers sur la JNSS au niveau national, comme le développement durable » poursuit Serge Mommessin. « Et on l’avait décidé avec monsieur le recteur, cette journée serait aussi l’occasion de mettre en avant l’inclusion, et l’égalité à travers nos lycéennes » souligne le directeur du Service Régional UNSS de l’Académie de Besançon. Des très nombreux établissements de l’académie ont donc répondu à l’appel ce mercredi, afin de proposer à ses élèves toutes ces animations sportives, ainsi que plusieurs districts qui se sont mobilisés sur les collèges. « C’est vraiment une JNSS qui va lancer notre année, et on va essayer de mobiliser toute cette jeunesse à travers le sport et l’éducation » s’enthousiasme Serge Mommessin.

A Besançon, peut- être serez-vous prochainement sollicité pour répondre à quelques questions sur votre rapport aux espaces verts : A quelle fréquence vous rendez-vous dans des parcs ? Que préférez-vous y faire ? Avec ou sans animal de compagnie ? Les laboratoires ThéMA et Chrono-environnement et le CHU de Besançon réalisent une étude sur l’usage et la perception des espaces verts urbains. Cette enquête a pour objectif d’améliorer la connaissance des liens entre d’une part présence, caractéristiques et accès aux espaces verts et d’autre part bien-être et santé de la population.

Pour cela, des enquêteurs munis de tablettes seront présents dès la fin du mois de septembre dans divers espaces publics, pour interroger les habitants. Le but de l’enquête est de mettre en évidence les liens entre les usages concrets des espaces verts, les lieux d’habitation et les conditions de vie des personnes. L’enquête conduite sur le terrain sera suivie d’un questionnaire en ligne portant sur la santé et le bien-être. Les investigateurs ont pour objectif de mesurer les effets sur la santé en particulier en termes de qualité de vie, pratique d’activité physique, gêne, troubles du sommeil, anxiété, etc. Cette étude sera conduite auprès de 1 000 personnes, et le recueil de toutes les données est estimé à 3 mois.

 

Comment participer à cette étude ?

 

Chaque habitant de Besançon âgé de plus de 18 ans est invité à répondre à ce questionnaire auprès des enquêteurs dans les espaces publics. Par la suite, les participants seront amenés à répondre au questionnaire santé en ligne qui leur sera envoyé via leur boîte mail.

Il sera également possible de répondre à cette enquête en ligne à l’adresse suivante :

https://thema.univ-fcomte.fr/enquete/index.php/917599?lang=fr

De jeudi à samedi, la Rodia de Besançon vibrera au rythme de Détonation, son traditionnel festival de début d’automne. Evidemment, du fait du contexte sanitaire, le festival a été contraint de réajuster le site et de réduire sa capacité d’accueil. Le festival accueillera néanmoins plus d’une trentaine de groupes internationaux, nationaux et locaux sur les 3 scènes disposées à l’extérieur.

 

« On est à fond, on est super excité ! », affirme Nicolas Simon plein d’enthousiasme, programmateur art numériques et interactivité et chargé de communication à la Rodia. L’installation et le montage ont commencé depuis hier soir sur le site bisontin. Environ 500 personnes y travaillent, parmi lesquelles plus de 200 bénévoles. C’est une aubaine pour tout le monde, alors qu’il y a encore un mois, de nombreuses interrogations se posaient quant au maintien de cet évènement. « Nous nous sommes décidés relativement tard. Aux alentours de la mi-août, on se demandait si on allait le faire » souligne Nicolas Simon.

 

« Nous sommes très impatients ! »

 

Aujourd’hui, tous les feux sont verts. Mais comme pour accéder à n’importe quel lieu de culture désormais, un pass sanitaire valide sera imposé, que ce soit pour le public, le staff, ou encore les artistes. Les concerts se dérouleront dans les meilleures conditions possibles, « debout, et sans masque » indique Nicolas Simon. Des places sont encore disponibles pour chaque soir, même si celles de vendredi et samedi, très convoitées, partent rapidement. « A mon avis, ce sera complet demain ou après-demain. Pour jeudi, il reste encore des places, un peu plus que pour les autres jours » précise le programmateur art numériques et interactivité de la Rodia.

 

La programmation :

 

Jeudi, les têtes d’affiche seront Georgio, un artiste hip-hop, accompagné de The Buttshakers, Benjamin Epps, ou encore DJ Folamour.

Vendredi verra la représentation de Selah Sue, une artiste belge déjà venue plusieurs fois au Festival Détonation. Les anglais de Shame, un groupe de blues dénommé Delgres, ou encore les bisontins de Horskh seront aussi de la partie.

Samedi, ce sera au tour de Lilly Wood and the Prick, Victor Solf et Myd. Seront aussi accueillis Crystal Murray, et le DJ bisontin Mula Live

A l’occasion du centenaire de la mort du peintre bisontin Emile Isenbart, l’artiste Vincent Jaqcuin a souhaité lui rendre hommage en réalisant une œuvre monumentale sur le sol du terrain de sport Isenbart, à Besançon. Une souscription a été lancée auprès du public pour financer ce projet citoyen, déjà soutenu par des partenaires publics et privés.

 

Isenbart 2021

 

L’artiste-auteur bisontin Vincent Jacquin, à l’origine du projet Isenbart 2021, est un riverain du quartier des Chaprais. Son univers artistique minimaliste repose sur un langage visuel abstrait et géométrique, à la palette de couleurs restreinte. L’artiste, qui travaille en superposant des aplats de couleurs, s’appuiera sur les lignes des différents marquages des terrains de baskets pour créer des combinaisons révélant de nouvelles formes. Par sa situation idéale, le terrain de sport Isenbart, situé en contrebas de l’avenue du Maréchal Foch à Besançon, a captivé l’artiste. Avec un point de vue en hauteur, permettant un panorama de l’ensemble du terrain, l’artiste y a imaginé une œuvre peinte au sol, sur le principe des playgrounds de basket-ball urbain mis en valeur par l’art depuis une dizaine d’années dans de nombreuses grandes villes (Paris, Turin, New-york...). Visible à la fois par les usagers, les riverains et les passants, l’œuvre Isenbart 2021 dont le chantier sera lancé dès lundi 20 septembre, couvrira la totalité de la surface des deux terrains de basket, soit 800 m2 environ.

 

Un appel au financement citoyen

 

Le processus de conception de cette œuvre, dont le chantier sera conduit par l’artiste avec la participation d’apprentis du Bâtiment CFA Bourgogne-Franche-Comté, repose sur la médiation avec les publics et l’artiste. Des rencontres régulières réunissant usagers et riverains ont permis de partager les avis, sur l’œuvre mais aussi sur le site et sa place au sein de ce quartier. En lançant un appel au financement citoyen, Vincent Jacquin espère réunir les 5 000 euros complémentaires qui seront nécessaires au financement de la réalisation de cette œuvre. La Ville qui s’est déclarée partante sur ce projet devrait financer une partie de la fresque (5 000 €), tout comme la Drac (3 000 €). Il reste un peu moins de 5 000 € pour conclure le financement de l’opération avec cet appel aux dons.

 

Interview de Vincent Jacquin : 

 

 

→ Lien d’accès à la collecte en ligne

www.okpal.com : Playground artistique Isenbart

 

 

 

Hier à Besançon, la police procédait à un contrôle routier sur le rond-point de Charlottesville, à la jonction des boulevards Kennedy et Churchill. Les forces de l’ordre étaient suppléées par la présence des policiers de l’UMZ de l’Est, l’Unité Motocycliste Zonale. Ce sont une quinzaine de motards qui sont arrivés dans la capitale comtoise, au minimum pour 15 jours. Leur objectif est de patrouiller dans toute la circonscription afin de faire de la prévention et de la répression en cas d’infraction.

 

Des patrouilles 7 jours sur 7

 

Ces motards viennent de façon ponctuelle, prêter main forte aux effectifs de police locaux. Ce sont environ une quinzaine d’agents de l’Unité Motocycliste Zonale de l’Est qui ont débarqué dans la cité bisontine, qui patrouilleront dans toute la circonscription, « au minimum pour quinze jours, voire trois semaines, et sept jours sur sept » indique le capitaine Michel Perrin, représentant la sécurité publique de Besançon. Ces policiers nationaux, qui dépendent des CRS, ont plusieurs missions principales : la prévention, la répression, et la sanction si nécessaire. Leurs actions concerneront essentiellement des contrôles routiers, visant la vitesse, la conformité des papiers, l’alcool, ou les stupéfiants, mais pourra aussi aboutir sur du judiciaire si un conducteur fait l’objet d’une fiche de recherche, ou encore s’il est au volant d’un véhicule volé. Agissant par trinômes, ces patrouilles sillonneront toute la circonscription pendant au moins trois semaines.

 

Une unité pour suppléer les effectifs locaux

 

Ce jeudi, le capitaine Michel Perrin était chargé d’accueillir cette unité motorisée zonale, venant épauler les effectifs locaux. En début d’après-midi, plusieurs patrouilles sont parties du rond-point de Charlottesville, en contrebas de la piscine Mallarmé, afin d’effectuer une première ronde. Quelques véhicules ont été contrôlés au niveau du rond-point. Les motards sont ensuite repartis inspecter les voies bisontines en remontant sur le boulevard. Un premier bilan sera dressé dans quelques semaines.

 

 

François Ruffin était à Besançon jeudi 2 septembre, afin d’assister à l’avant-première de son film « Debout les femmes », coréalisé avec Gilles Perret, et projeté au cinéma Mégarama Beaux-Arts de Besançon. Les héroïnes de ce « road-movie parlementaire » sont auxiliaires de vie, accompagnantes des élèves en situation de handicap, aides-soignantes, femmes de ménages, et bien plus encore. Elles sont ce qu’on appelle « les métiers du lien », et au cœur du premier film du député insoumis François Ruffin.

 

385 places, 385 réservations

 

Le film a fait salle comble jeudi dernier, au plus grand bonheur du directeur, Cédric Louvet. Les 385 sièges de la grande salle du Mégarama étaient occupés. Une première depuis des mois. L’un des instigateurs de ce succès ? François Ruffin, fondateur et rédacteur en chef du journal Fakir, figure de proue du mouvement Nuit debout, et député dans la première circonscription de la Somme, sous la bannière de La France Insoumise. Après avoir passé la journée dans la cité comtoise, à 20H sonnait l’avant-première de son troisième film : « Debout les femmes ». Après « Merci Patron ! », comédie documentaire, puis « J’Veux du soleil » road movie retraçant le voyage des deux réalisateurs à la rencontre des Gilets jaunes mobilisés au bord des routes du pays en 2018, « Debout les femmes » se présente comme un « road-movie parlementaire » à la rencontre des femmes qui s’occupent de nos enfants, de nos malades, et de nos personnes âgées.

 

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La genèse du projet

 

C’est parce que François Ruffin suit ces métiers depuis plus de 20 ans, d’abord en tant que journaliste, et depuis 2017 en tant que député, qu’une envie sociale l’a poussé à réaliser ce film, aux côtés de Gilles Perret. Mais aussi une envie cinématographique, instiguée par le Palais Bourbon. « L’Assemblée c’est un très beau lieu de cinéma. Il y a un décorum, des lustres, des rituels, des tambours qui sont battus. Il y aurait eu un meurtre à l’Assemblée nationale, ça m’aurait davantage arrangé, parce que j’aurais pu construire un polar autour de tout ça ! Il n’y en a pas eu et je n’en ai pas provoqué » rigole le député. « Donc quand j’ai eu la mission des métiers du lien, je me suis dit qu’il y avait quelque chose qui pouvait faire cinéma. Parce qu’on pourrait faire de l’intérieur-extérieur. On n’allait pas être enfermé dans l’Assemblée nationale où il y a du lustre mais où il ne se passe pas grand-chose. On pourrait avoir la parole des femmes dehors, regarder comment elles vivent, comment elles travaillent, puis ramener ça à l’Assemblée nationale, et voir ce qu’il se passera à l’intérieur si on remporte des victoires. Je pensais que dans ce mouvement intérieur-extérieur, il y avait une dynamique narrative », poursuit-il.

 

On essaye de se bagarrer à l’Assemblée pour leur construire un statut et un revenu. En étant basé sur la phrase d’Emmanuel Macron qui disait : « Il faudra se rappeler que notre pays repose tout entier sur ces femmes et ces hommes, que nos économies reconnaissent et rémunèrent si mal ». Un an après, rien n’a changé. On va encore se bagarrer, avec un film, avec des amendements, et une société qui, je l’espère, va se soulever » indique François Ruffin

 

Une avant-première réussie

 

Dans une salle au complet, où chaque siège carmin s’est trouvé un occupant, c’est Gérard Marion, le directeur du Festival Lumières d'Afrique de Besançon, qui joue le maître de cérémonie. Après avoir retracé brièvement la vie du natif de Calais, jonglant avec de subtils syntagmes, et au terme d’un discours fignolé, c’est sous les applaudissements que François Ruffin apparaît sur le devant de la scène. Cependant, ne souhaitant pas flâner avant la projection, et préférant échanger avec les spectateurs à la fin du film, le député se retire après quelques mots d’introduction. Les lumières s’éteignent, les premières scènes apparaissent sur le grand écran, plongeant directement les spectateurs dans le vif du sujet. A l’Assemblée nationale le 8 mars 2018, journée internationale des droits des femmes, François Ruffin fait face à l’hémicycle. « Ce matin, on a tapoté à la porte de ma chambre-bureau, au 101 rue de l'Université. J'étais encore au lit, je n’ai pas réagi […] Comme j'étais réveillé, je suis descendu au petit déjeuner. Quand je suis remonté, les tapis de douche ne trainaient plus dans la salle de bain, la cuvette des toilettes était récurée, les serviettes changées, les poubelles vidées. Le même miracle se produit tous les jours. Ce n'est pas l'œuvre d'une fée, non, mais de femmes ».

 

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L’euphorie d’une salle pleine

 

Cela faisait quelques mois que le Mégarama des Beaux-Arts n’avait plus vu une salle entière vibrant autant au rythme d’une projection. Un public retrouvé, un auditoire captivé, des rires qui s’échappent encore et encore. Puis des railleries, du dégoût, de la colère, de la douleur, de l’émotion. Les spectateurs passent par tous les états d’âme, vivent au gré de la projection, et laissent transparaître chacune de leur réaction. Cette communion entre le public et le grand écran provoque l’euphorie générale. Les spectateurs se lâchent, ne masquent aucune émotion. La grande salle rouge renaît enfin, après plusieurs mois de désolation. Le générique de fin s’achève, et c’est sous une standing-ovation que réapparaît François Ruffin sur le devant de la scène. Après de longues minutes sous les applaudissements, le député prendra la parole, puis échangera avec une salle souhaitant lui poser une pléthore de questions. Une soirée qui battait son plein, aussi bien pour l’homme politique encensé, que pour le cinéma qui a retrouvé de belles couleurs.  

 

Interview de François Ruffin : 

 

 

Ce sont environ 500 personnes qui étaient réunies ce mercredi soir, sur le site de l’entreprise Jussieu Secours à Besançon. Une cérémonie d’hommage a été rendue en l’honneur de Moussa Dieng, l’ambulancier poignardé à mort samedi 28 août lors d’une intervention. Ses plus proches collègues se sont exprimés dans la douleur et la tristesse, afin d’honorer la mémoire de leur confrère. Le président de Jussieu France, Anne Vignot, la maire de Besançon, et Brigitte Bourguignon, ministre déléguée auprès du ministre des Solidarités et de la santé, ont aussi prononcé quelques mots. Face au désarroi du personnel de santé, ce drame vient interroger sur les conditions de travail et les difficultés que rencontrent ces femmes et ces hommes. « Il faudra honorer la mort de Moussa par des décisions. Son sacrifice ne doit pas être vain, et doit faire avancer les choses » a notamment déclaré Pascal Barthès, le président de Jussieu France.

 

Trois informations judiciaires ont été ouvertes lundi par Etienne Manteaux, le procureur de la République. Une pour homicide volontaire après le meurtre de Moussa Dieng, l’ambulancier de 50 ans, samedi 28 août à Besançon, et deux pour tentatives d'homicides, sur les voisins du mis en cause. L'auteur des coups de couteau, un homme de 40 ans atteint de troubles psychotiques graves, est actuellement pris en charge à l'hôpital psychiatrique de Novillars. Il devrait être mis en examen sous dix jours.

 

« Une fois sur deux, l’apparition des forces de l’ordre fait déraper l’intervention »

 

La question est sur toutes les lèvres. Pourquoi ces deux ambulanciers engagés sur cette intervention n’ont-ils pas attendu afin de bénéficier de l’aide de la police ? Une interrogation relayée légitimement depuis quelques jours, mais qui bénéficie d’une réponse claire : les deux secouristes n’ont pas été prévenus du renfort des forces de l’ordre. Se pose alors la question délicate de la coordination entre des deux services. Etienne Manteaux, le procureur de la République, maintient le fait qu’il ne peut y avoir une systémisation des interventions des forces de l’ordre aux côtés des secouristes. Il pointe du doigt « la menace » que peut représenter l’apparition de personnes en uniforme aux côtés des ambulanciers ou des pompiers, qui aurait tendance à aggraver la situation. « La conversation entre l’opérateur du Samu et l’opérateur de la police est très intéressant. Il y a cette remarque faite par l’opérateur police qui dit que lorsqu’ils interviennent à leurs côtés, souvent ça fait déraper les interventions. Parce que le fait de voir des personnes en uniformes pour des malades psychiatriques et le fait d’une sorte de judiciarisation de ce que relève du médical, la plupart du temps, ça fait déraper des opérations qui se passent plutôt bien. Une fois sur deux, ça vient plus souvent aggraver l’intervention des ambulanciers ou des pompiers » souligne le procureur.

« A ce stade je ne peux pas parler de dysfonctionnement, même si je mesure bien le drame absolu constaté dans ce dossier. Mais surtout pas de de conclusion hâtive. On va étudier ce qu’il s’est dit entre le Samu et l’ambulance Jussieu, analyser quels étaient les antécédents et les prises en charge de cet homme, et ensuite on pourra se diriger vers des conclusions […] L’usage n’est pas du tout de systématiser l’intervention de patrouilles de police aux côtés d’ambulanciers ou de pompiers. Il y a une demande forte des personnels de santé, et j’imagine que ce type de drame va encore renforcer cette demande d’être systématiquement accompagné. Mais il n’y a pas tout le temps une patrouille de police qui est disponible pour intervenir. Là il s’est trouvé qu’elle était disponible, et c’est d’autant plus dramatique qu’il s’écoule 5 minutes, et très probablement que si les policiers avaient été présents aux côtés des ambulanciers, il n’y aurait pas eu cet homicide. Pourtant ce n’est absolument pas le principe d’une intervention systématique des policiers aux côtés des ambulanciers. Ou alors c’est une question qu’il faut poser aux pouvoirs publics et à l’exécutif, mais ce sont aussi des moyens.  L’instruction va se poursuivre, et on tirera toutes les conclusions utiles à la fin. Actuellement, la police ou la gendarmerie n’est absolument pas en capacité de systématiser une escorte en temps réel de toutes les prises en charge au Samu » précise Etienne Manteaux.