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La proposition de LFI concernant la création d’une commission d’enquête parlementaire sur les crèches a été adoptée ce mardi 28 novembre à l’Assemblée nationale. Une commission qui aura pour but « d’éclaircir le modèle économique des crèches et sur la qualité de l’accueil des jeunes enfants au sein de leurs établissements, et de mieux cerner des dérives Ã©pinglées ces derniers mois Â». La proposition a été adoptée dans l’hémicycle par 178 voix contre 161. Elle a été soutenue par toute la gauche, le groupe indépendant Liot et le Rassemblement national. La droite et une large partie du camp présidentiel s’y sont opposés.

Dans le cadre de sa campagne de lutte contre la vie chère et la précarité étudiante, le groupe des Jeunes Insoumis de Besançon organise une collecte ce samedi 14 janvier de 14h à 18h place du 8 septembre à Besançon. Seront collectables des denrées alimentaires (conserves, denrées non périssables : thé, café, huile, farine…) mais aussi des produits d’hygiène, notamment féminins (produits périodiques, brosse à dent, dentifrice, peigne, shampooing…)

« Vous n’êtes pas sans savoir qu’on fait face à de multiples crises. Climatique, démocratique et économique. Et dans le cadre de cette dernière, on remarque que les prix ne font qu’augmenter, que c’est de plus en plus difficile voire impossible pour certaines personnes, de se nourrir, de se loger dignement, de faire le plein, etc. Et puis on constate que les jeunes sont forcément victimes de cette situation, et que la précarité explose. C’est une situation intenable, et en tant que jeunes militants, on a décidé de réaliser cette collecte Â» explique Hélène Magnin-Feysot, coresponsable du groupe des Jeunes Insoumis de Besançon.

La France compte près de trois millions d'étudiants en cette rentrée 2022. Plus de 700.000 d’entre eux sont boursiers, avec seulement 235.000 logements à caractère social disponibles en France. Par ailleurs, aujourd'hui deux étudiants sur trois sont en situation d'extrême précarité, et l’inflation actuelle n’améliore pas leur situation. Augmentation des loyers, restauration universitaire plus onéreuse, revalorisation insuffisante des bourses et retards de celles-ci ou encore frais de santé : le coût de la vie étudiante a considérablement augmenté en cette rentrée 2022. Plus de 6,47% en plus par rapport à la rentrée 2021 selon l'Union nationale des étudiants de France (UNEF) et de 7,38% pour la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE). En cause bien sûr : l'inflation. Les mesures prises par le gouvernement sont jugées insuffisantes par les acteurs concernés.

« On redistribuera ces produits sur les campus bisontins. On connait l’impact de devoir travailler en parallèle de ses études. C’est faisable certaines heures, mais ça ne l’est pas sur le long terme. C’est aussi une transition avec notre programme de la France Insoumise. On a des députés qui se battent à l’Assemblée nationale pour porter une allocation d’autonomie jeunesse, qui permettrait aux jeunes qui en ont besoin, de se former dans des conditions décentes. Beaucoup de monde souffre de cette situation, mais on parle de l’avenir des étudiants, de leur jeunesse. Pour construire l’avenir de notre pays on compte sur eux. Donc participer, ne serait-ce que donner un petit produit, en cumulé ça fait une belle action de solidarité, et ça permettra à ces jeunes de continuer leurs études dignement Â» souligne Hélène Magnin-Feysot.

 

Hélène Magnin-Feysot, coresponsable du groupe des Jeunes Insoumis de Besançon

 

À l’occasion de la journée mondiale de lutte contre la maltraitance des personnes âgées, Anne-Sophie Pelletier, députée européenne et ancienne gréviste de l’EHPAD de Foucherans, est revenue à notre micro sur l’importance de sensibiliser sur cette cause, ainsi que sur les mesures à prendre pour améliorer la situation dans ces établissements.

Les années passent, la colère gronde, et pourtant, la situation semble rester la même. Dans certains EHPAD, les conditions de vie des résidents se détériorent, tout comme les conditions de travail des aides soignants. Cette situation, la députée Anne-Sophie Pelletier la connait bien. Elle-même aide médico-psychologique, l’élue européenne a fait de cette cause son grand combat politique. En 2019, elle publie un livre nommé « EHPAD : Une honte française Â». Deux ans plus tard, les problématiques demeurent les mêmes. Pire, la crise sanitaire a mis en lumière d’autres problèmes dont l’opinion public peinait à s’intéresser : « La maltraitance est institutionnalisée aujourd’hui. Dans certains EHPAD, les soignants ont une cadence infernale, sont épuisés, Les choses ne changeront pas tant que ces soignants seront en sous-effectif. Il faut voir les EHPAD comme des lieux de vie, et non pas des lieux de fin de vie Â», nous confie l’euro-députée.

Pas assez « start-up nation Â»

Malgré la mise en lumière de la problématique avec l’arrivée de la crise sanitaire, les avancées se font rares, voir inexistantes. Malgré de nombreux épisodes de manifestations et de grèves, l’État ne semble pas enclin à augmenter les budgets réclamés par les professionnels du métier. Pour Anne-Sophie Pelletier, l’inflexibilité du gouvernement est révélatrice de la politique publique mise en place : « Est-ce qu’on veut une politique de vivre ensemble, ou une politique d’invisibilisation de ceux qui ne rapportent pas ? Actuellement, c’est plutôt la deuxième option, les personnes âgées ne doivent pas être assez start-up nation pour l’État ». Avec une centaine d’euro-députés, Anne-Sophie Pelletier a demandé une commission d’enquête pour savoir ce qui s’est passé dans les EHPAD, dans les centres médico-spécialisées, et pour les personnes en situation de handicap.

Des mesures nécessaires

L’euro-députée ne se contente pas de critiquer l’État, elle propose également des solutions. Face à la situation urgente, Anne-Sophie Pelletier veut d’abord réstaurer le dialogue entre familles et directeurs d’établissements : « La possibilité ou non de rendre visite à ses proches était à l’appréciation du directeur. Dans la région, de nombreuses familles se plaignent encore de ne pas pouvoir voir leur proche Â». Deuxième proposition urgente à mettre en place, la remise en place de réels projets de vie individualisés : « Ã€ partir de ces projets, il faut mettre un nombre de personnel adéquat. Il faut respecter les droits fondamentaux des personnes âgées, c’est-à-dire de vivre dans la dignité Â». Enfin, la députée européenne souhaite qu’on laisse les soignants aider dignement les résidents, et que ces derniers soient traités comme des êtres vivants et non comme du bétail : « Quand vos responsables vous disent de ne pas vous attacher, que ce n’est qu’un travail, non ce n’est pas possible. On ne peut pas déshumaniser comme cela ces personnes âgées. Avec tout le respect que j’ai pour les postiers, on ne vas pas jeter un colis dans une boite au lettre Â»