Le monde agricole, et notamment les viticulteurs, ne cache pas ses inquiétudes. Le gel annoncé menace les bourgeons et les récoltes de la saison. Des températures négatives sont encore annoncées sur une partie des territoires du Doubs et du Jura.
Selon les prévisions de Météo France, il faudra sans doute attendre dimanche prochain pour que le mercure dépasse 0° le matin. Quelques précipitations neigeuses sont encore prévues cette semaine en altitude, notamment ce mercredi.
les syndicats FNSEA et Jeunes agriculteurs du Grand bassin parisien ont annoncé « un siège de la capitale pour une durée indéterminée » à partir de ce lundi, à 14h. Hier, Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, a indiqué le déploiement de 15.000 membres des forces l’ordre pour que les tracteurs n’entrent pas dans « Paris et les grandes villes ».
Situation tendue la nuit dernière entre défenseurs du loup, journalistes, et éleveurs à Chaux-Neuve. Une opération montée par l'Office français de la biodiversité avait pour but de tuer un ou plusieurs loups. Six militants se sont rendus sur les lieux, au-dessus du tremplin de Chaux-Neuve, pour empêcher l'abattage. Dans un pré où une carcasse de vache a été abandonnée, avec l'espoir d'attirer le canidé pour mieux le tirer, les défenseurs du loup ont parfumé à l’eau de Cologne cette carcasse pour faire fuir la meute. Les louvetiers se sont alors retirés avant que des agriculteurs n’arrivent. C’est ensuite que la situation a dégénéré. Une tractopelle a effectué plusieurs allers-retours afin de déverser plus d'un mètre de fumier pour bloquer le véhicule des journalistes, avant d’agresser verbalement et de donner des coups de poing en direction de leur caméra. Un journaliste s’est fait attraper par le col, son micro a été arraché et cassé, une mini-caméra subtilisée et son portable piétiné. Une situation très tendue pendant une vingtaine de minutes, le temps que les gendarmes interviennent pour éviter que les défenseurs du loup et les journalistes ne soient pris à partie physiquement par les agriculteurs en colère.
La direction de France 3 Bourgogne-Franche-Comté a condamné avec la plus grande fermeté cette agression. Elle va porter plainte.
Le préfet du Doubs, Jean-François Colombet, rencontrait des éleveurs ce vendredi à Chaux-Neuve dans le Haut-Doubs, après plusieurs attaques de loups survenues sur des bovins. Ces derniers réclament une réponse de l'État après l'attaque de plusieurs génisses cette semaine. Le préfet a expliqué sa volonté de trouver l'équilibre entre le soutien aux éleveurs francs-comtois et le respect de la loi française qui protège le loup. Il a également annoncé l'arrivée de louvetiers spécialisés en provenance de Gap. Cette brigade aura pour mission de former les agriculteurs concernés et d'effectuer des tirs de défense efficaces.
Dernièrement, 11 tirs de défense ont été autorisés dans le Massif du Jura mais aucun n'a pu être mené à bien. « Les opérations qui ont été mises en place n'ont pas permis de voir de loup. Soit il était hors de portée, soit il n’était pas en position d'attaque » a détaillé Jean-François Colombet.
Le loup reste à l'heure actuelle un animal protégé. En France, les tirs pour l’abattre ne se font que sur dérogation, uniquement lorsqu’aucune mesure ne fonctionne après une série d’attaques sur un secteur.
« S'il faut aller au tir de prélèvement, nous irons, mais il faut franchir les étapes les unes après les autres » a expliqué le préfet, tout en appelant les agriculteurs du Haut-Doubs à faire les choses dans l'ordre. « Si nous ne franchissons pas les étapes une par une, dans le cadre de l'état de droit, nous aurons des gens qui vont venir s'opposer au fait que nous cherchions à faire baisser la pression lupine. Et ça je n'en veux pas. Je ne veux pas de Notre Dame des Loups sur ce territoire, sinon ce sera compliqué, croyez-en mon expérience » a-t-il souligné, en faisant référence à la ZAD de Notre-Dame-des-Landes.
« On tue plus de 100 loups chaque année en France dès lors que la pression sur les élevages est trop intense », rappelle Jean-François Colombet. Par ailleurs, un nouveau plan loup devrait voir le jour l'an prochain. « C'est le moment de faire connaître les spécificités du Massif du Jura. On ne va pas faire un carton sur les loups, c'est hors de question, mais on va faire baisser la pression ».