Plus que quelques jours avant la rentrée des classes. A l’éducation nationale, les enseignants ne cachent pas leurs inquiétudes face à la situation sanitaire du moment et la diffusion du variant Delta.
Karine Laurent, secrétaire du syndicat SNUIPP/FSU du Doubs, s’inquiète quant à l’allègement du protocole sanitaire mis en place par le gouvernement pour cette rentrée scolaire, alors que le variant Delta n’épargne plus personne. Les enfants eux-mêmes peuvent être impactés. Jusqu’à présent, la règle était de les protéger pour protéger leurs familles, mais aujourd’hui le contexte a changé. « Les choses se passent comme si l’on n’avait pas ce nouveau variant » explique la responsable syndicale.
« On reste avec les mêmes difficultés »
Karine Laurent constate également que le ministère n’apprend pas des précédentes expériences, qui ont conduit à une véritable inégalité entre les élèves. Cela concerne par exemple l’enseignement à distance, qui continue de bénéficier de moyens techniques insuffisants. « Dans le second degré, tous les élèves en collège et lycée ne sont pas suffisamment équipés » regrette-t-elle. Et de poursuivre : « dans le 1er degré, la question de l’autonomie est encore plus franche. On peut difficilement envisager des enfants seuls devant un écran pour apprendre ». Selon Mme Laurent, « les difficultés constatées en début de pandémie sont encore persistantes ».
Les centres de vaccination
Au cours de l’interview accordé au Journal Du Dimanche, Jean-Michel Blanquer a annoncé la mise en place de centres de vaccination dans les établissements scolaires. Une proposition pour laquelle les syndicats semblent être favorables, « à condition que des moyens spécifiques soient alloués pour la mise en place de cette action ». « La vaccination est un moyen privilégié de lutter contre cette pandémie. Il faut absolument s’en sortir pour retrouver une vie normale et que les jeunes puissent se former de façon normale » ajoute Karine Laurent. Néanmoins, pas question que cette tâche incombe « aux personnels travaillant actuellement dans les établissements scolaires ». « Nous ne pouvons pas gérer la vaccination » insiste-t-elle.
Une communication hasardeuse
Une nouvelle fois encore, les enseignants, pourtant les premiers concernés, ont appris dans la presse les dernières décisions de leur ministre de tutelle. « En plus dans un journal payant » ajoute Mme Laurent. « Les centaines de milliers d’enseignants de France n’ont rien reçu du ministre » déplore-t-elle. Vendredi soir, l’enseignante sera présente devant son écran pour assister à une ultime visioconférence de pré-rentrée avec Jean-François Chanet, le recteur de l’académie de Besançon.
L'interview de la rédaction / Karine Laurent