Christine Bouquin, présidente du Département du Doubs.
Ce lundi matin, la présidente du Département du Doubs, Christine Bouquin, a ouvert la séance de l’assemblée départementale par un discours d’une rare intensité politique. Devant les élus réunis pour examiner les orientations budgétaires dans le cadre de la décision modificative n°2 du budget 2025, elle a dressé un constat ferme : les départements arrivent à un point de rupture budgétaire.
Un cri d’alerte partagé par toutes les sensibilités politiques
S’appuyant sur les conclusions du récent congrès de l’Association des Départements de France à Albi, la présidente a rappelé des chiffres « devenus intenables ». Depuis 2022, 8,5 milliards d’euros de recettes ont été retirés aux départements, tandis que 6 milliards de charges supplémentaires leur ont été transférés — sans compensation. Au total, près de 15 milliards manquent à l’équilibre budgétaire départemental. Résultat : 54 départements sont aujourd’hui dans le rouge. Un constat partagé : « La vérité des territoires ne ment pas », a insisté Christine Bouquin. « Dans cette période de fragmentation nationale, l’unité départementale demeure l’un des derniers lieux où la République respire à plein".
Le reportage de la rédaction : Christine Bouquin
« La France des moins » contre « la France des mieux »
Au cœur de son propos, une position clairement assumée : refuser la “France des moins”, celle des coupes et des renoncements, pour défendre une “France des mieux”, qui investit, soutient et protège. « Mieux pour les enfants, mieux pour les personnes âgées, mieux pour les personnes en situation de handicap, mieux pour nos communes. » La présidente a salué les ouvertures esquissées par le Premier ministre — doublement du fonds de sauvegarde à 600 millions d’euros, étude d’une affectation d’une part de la CSG aux départements, réflexion sur la contractualisation. Mais elle a immédiatement prévenu : « Rien n’est acquis. Ces annonces ne suffisent pas encore à enrayer la dérive vers la France des moins. »
Une trajectoire budgétaire maintenue
Malgré une hausse préoccupante du RSA, conséquence directe d’une conjoncture économique incertaine, « le Département du Doubs maintient le cap ». Christine Bouquin a défendu une décision modificative “maîtrisée, sincère et transparente”, puis annoncé que le budget 2026 serait voté dès décembre, comme en 2024. Une manière de revendiquer un choix politique clair : « la visibilité et la stabilité, là où l’incertitude domine à l’échelle nationale ».
Le reportage de la rédaction : Christine Bouquin
Fidélité aux engagements : inclusion, investissement, agriculture
Christine Bouquin a détaillé ce qu’elle appelle la fidélité du Doubs à ses engagements, dans tous les champs de compétence départementaux : inclusion, monde associatif (vigilance face aux inquiétudes liées au projet de loi de finances, soutien réaffirmé aux structures locales), investissement public ( modernisation des collèges, sécurisation du réseau routier, appui aux communes rurales, équipements sportifs), agriculture : soutien réaffirmé aux éleveurs et filières locales, en présence de représentants du monde agricole et services publics et attractivité.
À travers ces exemples, la présidente défend une vision : « celle d’un département qui ne renonce pas à ses missions fondamentales, même en contexte budgétaire dégradé ».
En conclusion, un message clair s’impose
Pour Christine Bouquin, « les départements restent le pilier des solidarités humaines et territoriales , là où se jouent chaque jour l’éducation, l’accompagnement du handicap, la protection de l’enfance, les réseaux de soins, l’économie de proximité ».
Le reportage de la rédaction : Christine Bouquin