Choix du secteur :
Se connecter :

Lutte contre les infractions routières : Un stage de sensibilisation comme peine complémentaire

Publié le 08 Mar. 2022 à 18:03
Tags: parquet de besancon | sdis25 | sapeurspompiers | stage | Accident |
Lecture: min
Lutte contre les infractions routières : Un stage de sensibilisation comme peine complémentaire

Ce mardi matin, le parquet de Besançon a signé une convention de partenariat avec le Service Départemental d'Incendie et de Secours du Doubs. Cette signature vient officialiser la mise en Å“uvre de stages de sensibilisation à la sécurité routière, visant à privilégier une action pédagogique pour les auteurs d’infractions n’ayant pas déjà bénéficié de ce type de mesure.

 

 

Cette convention, une première en France, a été signée avec le SDIS25. Ces stages sont à l’initiative du parquet dans le cadre des alternatives aux poursuites et des mesures de composition pénale, ou en exécution de condamnations. Ils s’articulent selon 5 thématiques : délits affectant la capacité à conduire, conduites addictives, incivilités routières, blessures involontaires non graves et grand excès de vitesse de plus de 50km/h. L’objectif est de faire évoluer les représentations et les comportements habituels liés à la conduite afin d’éviter la réitération de comportements dangereux par les conducteurs.

Pourquoi un partenariat avec le Service Départemental d'Incendie et de Secours du Doubs ? « Parce que ce sont les pompiers, qui au quotidien, assurent la sécurité aux personnes et c'est eux mieux que quiconque qui sont en capacité d'expliquer ce qu'ils constatent, et d'expliquer combien la vitesse, l'alcool et la drogue peuvent entraîner de drames humains au quotidien. En étant confronté à ces véhicules qui ont subi un accident et qui sont complètement désarticulés, et quand on entend ces pompiers qui expliquent ce qu'ils ont vu, ce qu'ils ont constaté, les décès des enfants, des femmes et des hommes, ce sont des choses qui peuvent vraiment toucher. A chaque stage, il y a des gens qui pleurent, qui sont émus Â» Etienne Manteaux, procureur de la République de Besançon.

 

Comment se déroulent ces stages ?

Les stages rassemblent des groupes d’une vingtaine de personnes durant 12h réparties sur 2 jours. Cette formation comprend notamment un module de gestes de premiers secours, une mise en situation pratique en extérieur simulant un accident grave, ainsi qu’une présentation en salle des causes, circonstances et conséquences réelles d’un accident de la route, appuyées de statistiques, de retours d’expériences et de photos. Le coût à la charge des participants est de 230€, assurant la rémunération des formateurs et la mise à disposition de moyens matériels et pédagogiques adaptés.

 

« L'objectif est de changer complètement de logique, de sortir d'un discours moralisateur et d’être sur une véritable formation. Première journée : le brevet de secourisme de niveau 1. Ensuite, des exercices pratiques tirés d'exemples du quotidien professionnel des pompiers, de leurs interventions des semaines précédentes, pour travailler sur l'altruisme. Le but est vraiment d'attirer l'attention de ces personnes qui ont commis un délit, ou conduit sous l’emprise alcoolique ou de stupéfiants, ou ont refusé d’obtempérer à une sommation de s'arrêter. Ils doivent se rendre compte qu'ils ne sont pas seuls au monde. Et qu’en ayant adopté ce comportement-là, ils ont mis en danger la vie des autres usagers de la route. » Etienne Manteaux, procureur de la République de Besançon.

 

Une peine complémentaire

Ce stage est une peine qui vient en complément d'une suspension ou d'une annulation de permis de conduire, et parfois même en complément de peine de prison avec sursis ou de prison ferme dans des cas plus rares. « Ce moyen est mis en place pour essayer de de ne pas être dans le pur répressif parce qu’on l'est beaucoup, et c'est évidemment nécessaire. Dès lors qu'il y a un relâchement de la répression, les gens se mettent de nouveau à conduire très vite et adopter des comportements dangereux. Simplement, la répression seule n'est pas suffisante. Et l'ambition, c'est d’ajouter à cette répression nécessaire, ce stage qui fait appel à l'intelligence, à l'émotion, et à l’altruisme Â» souligne Etienne Manteaux.  

Publié dans Actualités, A la une, Justice