Les élus du Pôle métropolitain ont décidé d’interpeller l’Etat, la Région et le Conseil d’orientation des infrastructures sur les enjeux ferroviaires du Centre Franche-Comté. Ils ont établi une déclaration dans laquelle ils pointent les difficultés, les dysfonctionnements et les investissements à prévoir. Pour ces élus de Pontarlier, Morteau, Dole, Lons-le-Saunier, Besançon et Vesoul, il est important de préserver ces moyens qui concourent au désenclavement de leur territoire, à leur attractivité et leur développement économique.
Selon eux, trois lignes ferroviaires sont à protéger en priorité : Le « Y » Dole-Mouchard-Frasne vers Neuchâtel (via Pontarlier et Val-de-Travers) et vers Lausanne (via Vallorbe) ; la Ligne des Horlogers Besançon – La Chaux-de-Fonds et l’axe Paris-Vesoul-Belfort-Delle-Porrentruy-Delémont-Bienne. Aujourd’hui, les besoins en termes d’investissement financiers sont importants et ces responsables de collectivité locale craignent qu’ils ne seront pas à la hauteur des enjeux qui se présentent. Les inquiétudes sont d’autant plus grandes que le conseil régional de Bourgogne Franche-Comté n’a pas souhaité s’inscrire dans le plan de financement établi par une quinzaine de régions, qui, rappelons-le, se sont vues confier la gestion d’une partie du réseau ferroviaire de leur territoire.
Jean-Baptiste Gagnoux, maire de Dole, membre du bureau de la Communauté d'Agglomération du Grand Dole :
La Ligne des Horlogers, Besançon - La Chaux-de-Fonds
Pour les élus, les travaux prévus jusqu’en 2025, concernant la remise à niveau des installations et de l'itinéraire sont insuffisants. Ils doivent s’accompagner d’une évolution du matériel et de sa capacité, d’un ajustement de l’offre (cadencement, matériel capacitaire, énergie…) et d’une meilleure adaptation des horaires. L’offre actuelle reste peu concurrentielle face à la route, d’où un problème d’attractivité ferroviaire. Les maires demandent une meilleure communication autour de ces itinéraires, afin qu’ils trouvent un public plus nombreux. Une autre inquiétude porte sur les financements à venir. A ce jour, l’état français ne s’est toujours pas positionné sur le soutien qu’il doit apporter pour les travaux prévus en 2024.
L’axe du « Y » de Frasne
Cet axe a comme particularité, venant de Dole et Mouchard, de se scinder à Frasne : une branche vers Pontarlier, Val-de-Travers et Neuchâtel, et une branche vers Vallorbe et Lausanne. Le nœud ferroviaire de Mouchard assure un lien de ce « Y » vers le sud (Lons-le-Saunier puis Bourg-en-Bresse et Lyon) et vers le nord (Besançon, Nord Franche-Comté, Strasbourg). Pour les élus, son existence est une nécessité pour alléger les itinéraires routiers transfrontaliers saturés. A ce jour, le financement de la remise à niveau du tronçon Pontarlier - Val-de-Travers n’est pas assuré. Plus largement, c’est tout l’ensemble de l’axe Dole-Frasne-Pontarlier-Neuchâtel qui pose problème, ainsi que la liaison vers Lausanne.
Par ailleurs, les élus ont constaté que l’offre TGV sur cette ligne a subi un net repli ces dernières années au profit des liaisons internationales par Bâle et Genève. Des inquiétudes se sont également exprimées quant au maintien de l’arrêt à Frasne. Il est craint à plus ou moins long terme qu’aucun arrêt ne soit programmé, sur l’Arc Jurassien, pour la ligne Lyria « Paris-Dijon-Lausanne ». Les services par autocar ne peuvent pas être la solution.
Des discussions sont programmées prochainement avec la région et Anne Vignot devrait également rencontrer très prochainement Clément Beaune, le ministre des transports.
Patrick Genre, président de la Communauté de communes du Grand Pontarlier :