Inquiet en raison de la violence qui gangrène le quartier de Planoise, un collectif vient de voir le jour. Baptisé « collectif stop violence », ses membres appellent à l’aide et à la mobilisation des autorités. En plus de deux ans, quatre personnes, dont trois mineurs, ont perdu la vie, à la suite de tirs par arme à feu. Pour sensibiliser davantage, ces femmes et ces hommes, médecins, mères de famille, enseignants, commerçants, ont également rédigé une lettre ouverte, qui a été envoyée à Emmanuel Macron, Gérald Darmanin, Eric Dupont Moretti, François Colombet, le Préfet du Doubs, et Anne Vignot, la Maire de Besançon.
Le collectif demande clairement la protection des habitants. Il souhaite un renforcement des moyens policiers et la mise en place d’actions éducatives en direction des jeunes et des familles, dont certaines ont besoin d’un accompagnement pour assumer pleinement leurs responsabilités parentales. Ses Planoisiens, très attachés à leur quartier, veulent des actions qui s’inscrivent dans la durée. « Nous ne voulons plus que nos enfants tombent sous les balles » explique Mme Hakkar. « Nous devons être protégés. Nous ne voulons plus avoir peur lorsque nous allons faire nos courses. Nous ne voulons plus craindre que nos enfants soient blessés ».
« On a laissé le quartier se ghettoïser »
Mesdames Hakkar sont en colère. « Ce n’est pas faute d’avoir alerté et appelé au secours » explique l’une d’elles. Et de poursuivre : « la précédente municipalité n’a pas fait grand-chose. La nouvelle tente des choses, mais cela ne suffit pas ». Les signataires savent qu’ils prennent un risque en agissant ainsi, mais peu importe, il faut que la peur change de camp. Tout le monde espère que ce coup de gueule portera ses fruits. Les rédacteurs le savent , « tout le monde n’osent pas parler ». « C’est une question très sensible ». Le collectif tient également à préciser qu’il n’acceptera « aucune récupération politique ». Et de conclure : « Nous voulons que l’ensemble des politiques travaillent ensemble. Ces sujets liés à l’insécurité concernent tout le monde ».
L'interview de la rédaction / Mesdames Hakkar