Dans l’affaire du corps retrouvé calciné le 9 mars dernier, dans un bois, sur la commune de Thise, on a appris ce jeudi matin, par le Procureur de la République de Besançon, que cinq hommes avaient été interpellés et placés en détention. Parmi ces individus, le dénommé Tiks, le tueur présumé d’Abdelkader Mesref, dans le quartier des Vaîtes, interpellé le 24 mars à Marseille, mais également quatre autres proches de cet homme, âgés de 35, 33, 31 et 21 ans, issus de la communauté des gens du voyage. Ces personnages présentent, pour certains, « des casiers judiciaires particulièrement lourds ». L’enquête a permis d’établir leur implication, dans l’affaire du bois de Thise, grâce à des données de téléphonie.
Selon toute vraisemblance ces individus seraient impliqués dans l’assassinat de Selim Touel et pour ce qui est, pour l’heure en tout cas, la disparition d’un jeune homme de 21 ans, dont les autorités restent sans nouvelles. Les investigations menées par la section de recherche de la gendarmerie de Franche-Comté ont permis de récolter de précieuses informations qui ont fait grandement avancer cette enquête, qui, pourtant semblait bien difficile au départ.
L’appartement de la rue des Roses
L’autopsie du corps de Sélim Touel a révélé que ce dernier avait été tué avant d’être brûlé. La location d’une voiture, de marque audit, par une des victimes, équipée d’un système GPS, a facilité les investigations. Son balisage a permis de constater que ce véhicule, retrouvé brûlé, le 10 mars, à Pirey, s’était rendu à quelques mètres de l’endroit où le corps de Touel avait été découvert. Il aurait donc servi à transporter la victime, décédée ou vivante, dans le bois où son corps a été brûlé. Autre point important, la localisation de l’appartement où les deux victimes auraient été séquestrées. Il s’agit d’un logement situé rue des Roses à Besançon. A ce sujet, des traces de sang ont été retrouvés dans ce lieu, dont celles du jeune homme toujours porté disparu. Autre point décisif dans cette enquête, l’identification de deux individus, proches de Tiks, qui ont été aperçus, grâce à une caméra de vidéosurveillance, entrain de remplir deux jerricanes d’essence dans une station-service. « Ce qui peut correspondre au volume d’essence nécessaire pour faire brûler le corps » indique Etienne Manteaux, le Procureur de la République de Besançon.
Pour l’heure, les cinq hommes ont été entendus. Ils ont été placés en détention. Trois d’entre eux ont été mis en examen. Les deux autres ont été réincarcérés et seront entendus prochainement. Le dénommé Tiks a fait valoir son droit à garder le silence. Néanmoins, le magistrat instructeur a décidé de sa mise en examen pour les chefs d’assassinat, séquestration sans libération volontaire avant sept jours en lien avec un autre crime, association de malfaiteurs en lien avec du trafic de stupéfiants et trafic de stupéfiants Quant aux quatre autres individus, ils nient toute implication.
Cette enquête n’est pas encore bouclée. D’autres investigations sont en cours.