Choix du secteur :
Se connecter :
 

Des violences urbaines ont éclaté dans certains quartiers de Besançon, comme dans le reste de la France, suite à la mort de Nahel. Le quartier prioritaire de Planoise est particulièrement touché. Alors, comment comprendre cette colère et agir à long terme pour une jeunesse et un quartier souvent enclavés ?

Tentatives de réponses dans ce dossier avec, en deuxième partie, l’association Miroirs du monde, qui œuvre pour l’intégration culturelle dans ce quartier cosmopolite. Située à deux pas du Club Sauvegarde, qui était à l’honneur dans le premier épisode, l'association est essentiellement tenue par des femmes.

“Les adultes sont devenus démunis, il faut agir au quotidien pour comprendre cette jeunesse”

L’année passée, Miroirs du monde organisait une journée en collaboration avec la PJJ (protection judiciaire de la jeunesse). Des jeunes ayant commis des délits ont pu confectionner des repas pour la banque alimentaire de Besançon. “Je vous parle d’une journée mais il faut agir au quotidien, réinventer les choses pour être ensemble” affirme Tanja Nikolov. La directrice de l’association pense que c’est dans le partage que l’on peut tirer le meilleur de ce quartier. 

Unir les cultures et abaisser la barrière de la langue

Celle qui travaille aussi en tant que traductrice auprès de la justice s’emploie à unir les cultures tout en abaissant la barrière de la langue. L'association, qui s’appelait initialement Miroirs de femmes, a été créée en 2013 avec la volonté de “rendre hommage aux femmes issues de l’immigration”. Tanja Nikolov, qui travaillait comme journaliste dans son pays d’origine la Macédoine, aide des personnes réfugiées à “rebondir”. Elle estime que “la société d’accueil ne doit pas oublier d’où l’on vient, chaque expérience peut être utile”. Elle prend l’exemple d’une réfugiée uruguayenne qui, à son arrivée en France, a pu s’intégrer très aisément dans un service hospitalier et apporter son aide. 

Un nouveau café associatif pour le quartier : “un endroit pour que les familles se retrouvent”

Fatoumata Sylla, chargée de communication de l’association, nous parle du futur gros projet de Miroirs du monde. Une idée qui est depuis longtemps dans les tiroirs avec, à l’origine, “un projet ambitieux autour d’une ferme pédagogique”. Finalement, on retrouvera un café associatif qui remplacera le café de l’Espace, qui a récemment fermé ses portes, sur la place de l’Europe. Il résulte d’un manquement que de nombreuses femmes du quartier déplore auprès de l’association : “on n’a pas d’endroit pour boire un café, se poser à Planoise avec les enfants”. “Ce serait un café pour tout le quartier” affirme Fatoumata. Il pourra accueillir autant des planoisiens que des personnes venues voir un spectacle au théâtre Les deux scènes. Il sera aussi le lieu de toutes les activités déjà organisées par Miroirs du monde : activités manuelles, jeux de société, café des langues…

Miroirs du monde a encore de beaux jours devant elle. Avec 7 salariés et plus de 200 adhérents de 46 nationalités différentes, l'association va continuer d’animer le quartier, d’ “être une soupape de décompression pour les familles”. Au programme de l’été : une visite des plus beaux villages alsaciens ou la création d’un film d’animation. Tous les projets et activités sont disponibles sur https://miroirsdumonde.com/

 

Le podcast de la rédaction / Tanja Nikolov, Fatoumata Sylla et Matéo Bonin   

A l’occasion de la journée mondiale du bénévolat ce lundi, France Bénévolat organisait une journée de rencontres et d’échanges entre les associations et les bénévoles ce lundi à la MJC de Palente, à Besançon. A l’heure où les associations connaissent une forte diminution des effectifs, surtout depuis la crise sanitaire, cette journée paraissait importante pour présenter la structure et ses missions, mais aussi accueillir et recruter de nouveaux bénévoles.

France Bénévolat se définit comme une association à but non lucratif, qui a pour vocation « le développement de l'engagement bénévole associatif pour une citoyenneté active ». Ses missions sont de mettre en relation les bénévoles avec les associations, de faire la promotion générale du bénévolat, auprès d’organismes divers, et enfin d’assister les associations dans le suivi et la fidélisation de leurs ressources bénévoles. C’est donc à l’occasion de la journée mondiale du bénévolat, que la structure bisontine a voulu organiser une journée libre dans les locaux de la MJC de Palente, où l’association recevait des bénévoles qui venaient se renseigner, s’inscrire ou même chercher des missions. Des associations étaient aussi présentes sur place pour se renseigner, ainsi qu’éventuellement adhérer au projet de France Bénévolat.

Aux alentours de midi, Paul Louvel, coprésident de France Bénévolat, affichait un sourire témoignant de sa bonne humeur. « Pour l’instant, on est relativement satisfait, on a eu pas mal de monde. On n’avait pas forcément d’objectif particulier, mais ça permet de mettre tout le monde en relation, de discuter, d’échanger, de parler de nos expériences, c’est toujours enrichissant ».

Aujourd’hui, un manque criant de bénévoles se fait ressentir en France. La crise sanitaire n’a pas non plus épargnée le monde associatif. « On a un gros déficit, c’est vrai. Notamment après cette pandémie de 2 ans de Covid. Il y a eu à peu près une érosion de 15% de bénévoles dans les associations. C’est relativement important. Certaines sont très fragilisées, donc il faut essayer de tous se mobiliser pour combler ça » explique le coprésident de France Bénévolat. « Je pense que dans le bénévolat on peut s’épanouir. L’objectif c’est d’être utile, de travailler en collectivité, de tisser des liens sociaux avec d’autres individus, ça aide beaucoup. Mais surtout, et j’appuie mon propos sur ces termes, ça apporte énormément à soi-même » conclut Paul Louvel.

Pour se renseigner ou s’engager, il est possible de contacter l’association au 03.81.51.80.44 ou sur www.francebenevolat.org. Ou alors directement en se rendant au local du mardi au jeudi, de 10h à midi et de 15h à 17h, au 5 avenue de Bourgogne, à Besançon.