Agnès Martin ( au centre) a tenu une conférences de presse cet après-midi, faubourg Rivotte
La campagne pour les municipales de 2026 à Besançon s’amorce dans un climat déjà tendu. Agnès Martin, élue Renaissance au conseil municipal, a officiellement confirmé ce mercredi son intention de porter les couleurs du "bloc central" – composé principalement de Renaissance, Horizons et du MoDem – dans la bataille électorale. Une candidature qui ne fait plus mystère, mais qui s’annonce d’emblée semée d’embûches.
L'interview de la rédaction : Agnès Martin
Une volonté claire de se positionner au centre
"Nous avons quelque chose à dire", déclare Agnès Martin lors d’une conférence de presse tenue en petit comité. "Nous voulons proposer une alternative cohérente, pragmatique et apaisée pour Besançon." En appelant à l’unité du centre, l’élue met en avant la cohésion sociale, la sécurité de proximité et une gouvernance à l’écoute des habitants comme les piliers de son engagement. "Il faut sortir du clivage, redonner de la nuance au débat politique local", insiste-t-elle.
Des alliances en tension
Mais le "bloc central" tant souhaité par Agnès Martin peine à se rassembler. La fracture semble désormais consommée avec le MoDem de Laurent Croizier, qui vise lui aussi un leadership local. "Le MoDem a l'air de vouloir partir de son côté", reconnaît-elle avec une pointe de regret. Quant à une fusion avec la droite bisontine incarnée par Ludovic Fagaut (LR), elle est catégoriquement écartée : "Pas de cohabitation, ni d'association avec Les Républicains. Sa manière polémique de faire de la politique n’est pas la nôtre."
Eric Delabrousse, élu Horizon, nourrit lui aussi des ambitions. S’il n’a pas encore officialisé sa candidature, il ne cache plus son souhait d’incarner une offre centrale unifiée… à condition qu’elle soit sous sa bannière. De quoi nourrir les tensions internes. "Les choses ne sont pas faites, elles vont se discuter avec les instances nationales", tempère Mme Martin.
Une campagne qui s’annonce rugueuse
Face à ces divisions, l’élue Renaissance se dit "prête à un combat difficile" : "Les ambitions sont là , mais elles devront passer par un débat sincère avec les Bisontins." Et de rappeler qu’au-delà des accords politiques, son projet vise à répondre aux attentes concrètes des habitants : cantines surchargées, problèmes de circulation, sentiment d’insécurité… "Il faut redonner une qualité de vie aux quartiers souvent oubliés", souligne-t-elle en évoquant notamment le boulevard où elle propose la création d’un mur anti-bruit.
L'interview de la rédaction : Agnès Martin
Cohésion sociale et sécurité : ses priorités
Parmi ses axes programmatiques, la sécurité tient une place particulière. Elle prône une police municipale mieux formée, davantage présente dans les quartiers, et potentiellement armée – "pas comme un dogme, mais comme une mesure de protection pour eux et pour les citoyens", explique-t-elle. La cohésion sociale, la lutte contre l’isolement, et la participation des citoyens à la vie locale sont également au cœur de son projet.
L'interview de la rédaction : Agnès Martin
Rassemblement espéré à la rentrée
Le petit comité qui l’entoure aujourd’hui doit s’élargir à partir de septembre. L’élue bisontine espère fédérer autour de sa démarche des personnalités de la société civile prêtes à s’investir. "On veut travailler avec toutes les bonnes volontés", affirme-t-elle. D’ici là , les discussions internes au bloc central s’annoncent déterminantes. En attendant une éventuelle clarification nationale, Agnès Martin campe sur sa position : "Nous, on garde notre cap. On veut une politique locale constructive, au service des Bisontins."
La rentrée politique bisontine pourrait bien être le théâtre d’un affrontement feutré mais stratégique entre prétendants centristes. Une chose est certaine : Agnès Martin ne compte pas jouer les seconds rôles.